Il y a des moments où il faut oser improviser et se lancer dans un changement de programme de dernière minute. Ça rend parfois la vie plus excitante !
La suite des évènements prévoyait un retour à la compétition le 31 mai prochain au Trail des Hautes Côtes … mais voilà, de passage sur Toulouse ce samedi 24 mai pour honorer mon rôle de marraine au Trail Urbain Toulousain, j’ai finalement décidé de faire un crochet vers Albi vendredi soir pour participer au Trail Urbain Albigeois. L’occasion de partager une course avec les inséparables Mymy et Tom, de motiver Juju à raccrocher un dossard et de recroiser quelques connaissances toulousaines que je ne vois maintenant que rarement (ou très souvent mais derrière l’écran!).
Le Trail Urbain Albigeois, pour sa 8ème édition cette année, propose deux distances, 9 et 18km. J’opte pour la seconde option, plus en accord avec ma préparation du moment. L’une des particularités de cette course est qu’elle se déroule en soirée, avec un départ donné à 19h30. Le parcours est annoncé urbain, avec quelques passages vraiment nature. On est bien dans le concept du trail urbain : l’occasion de découvrir cette belle ville d’Albi de manière originale. Nous sommes à 23 jours de mon opération, mon pouce est en bonne voie de consolidation, le chirurgien a donné le feu vert mais avec un mot d’ordre évident : PRUDENCE et attelle obligatoire. Ok, j’obéis, promis ! Pour rappel, j’avais dû faire l’impasse sur le trail des Forts de Besançon après avoir dû me faire opérer pour réparer ce pouce cassé lors de ma chute sur l’Eco-Trail de Paris. Tout cela pour dire que je trépignais à l’idée de raccrocher un dossard !
Je fais route avec Julien qui me récupère en gare de Toulouse (en retard : la faute aux embouteillages, forcement!). Petit coup de speed qui fait monter la pression gentiment avant le coup de feu. La voiture est garée sur le parking (spécialement mis en place pour l’évènement) à 19h10, pour un départ de course à 19h30. Et Juju qui me répétait : « t’inquiètes, on va être large ! » Mais oui, mais oui ! Le temps de peaufiner l’habillage, trouver un coin d’herbe pour le pipi, récupérer le dossard, faire le bisou aux copains/copines, 2/3 foulées (guère le temps d’en faire plus), quelques échanges avec Philippe l’organisateur (qui m’apprend nos prochaines traversées de rivière) et les presque 1000 coureurs sont déjà invités à se rassembler sur la ligne de départ. Le temps était pluvieux et orageux à notre arrivée, il se met au beau à l’heure du coup de feu. Quelle chance ! Bon il ne fait que 6 degrés, mais au moins, on ne prendra pas de coup de chaud !
Formule conviviale à Albi : départ commun pour les deux distances. Ça veut dire que ça risque de partir vite et qu’il ne faut pas se laisser emporter par le rythme des premiers. En théorie. En pratique, j’ai quand même suivi le mouvement, histoire de ne pas me laisser enfermer dès la première butée. En effet, à peine le départ donné, le peloton n’a même pas eu le temps de s’étirer que nous voilà rassembler pour affronter les premières difficultés ! C’est autour de la base de loisir de Pratgraussals que se fera cette belle petite mise en jambes : un vrai parcours de cross avec des bottes de foin à enjamber histoire de casser encore plus le rythme.
J’aperçois Mylène et Charlyne devant, mais elles sont sur le 9km, il ne faut surtout pas que je m’amuse à les accrocher, j’ai encore de la route derrière … Rapidement nous sortons du parc pour rejoindre les ruelles d’Albi. Enchaînement d’escaliers, de rues étroites pavées, de relances à tout va et de virages à 180 degrés, bref une première partie de parcours bien usante et technique ! Vigilance maximale ici, les pavés sont mouillés et glissants, je mets le frein à main quand cela est nécessaire pour ne pas prendre de risque (j’ai promis). Clin d’oeil à mon compagnon de course, Thierry, qui a suivi mes mésaventures à Paris et a été compatissant face à cette vigilance parfois « encombrante » (obligeant de laisser passer les plus téméraires sur certaines parties). On approche le 7ème kilomètre, nous sommes toujours mélangés avec les coureurs du 9km, les spectateurs m’encouragent gentiment (merci à eux) et m’annoncent 3ème féminine. Celles qui me devancent sont sur le 9km, c’est Mylène et Charlyne, je les ai aperçu devant. J’ai d’ailleurs eu cette confirmation, juste après la bifurcation qui sépare les deux parcours, je serais donc en tête chez les filles. Les coureurs du 9km s’envolent vers l’arrivée pendant nous continuons notre course vers d’autres sentiers … !
C’est une autre partie de course qui démarre ici, nous entrons dans un univers complètement nature avec le sentiment de changer complètement de décor. Mes sensations sont vraiment très bonnes depuis le début de course, j’arrive à maintenir des bonnes allures moyennes sans avoir l’impression de me mettre dans le rouge. Jambes et souffle suivent le rythme ce soir, c’est tout bon ! Je garde quand même un oeil à ma montre de temps en temps pour m’assurer de garder un bon tempo et de ne pas m’endormir sur des allures de promenade (je n’ai aucune idée des écarts derrière). On traverse des passages boisés, sentiers étroits glissants avec quelques montées courtes mais bien pentues qui nécessitent même parfois de s’accrocher aux branches. Retour par moment à la civilisation avec de nouveau des escaliers, des ruelles pavées, ou autres petites difficultés trouvées en milieu urbain. Un tonnerre d’applaudissement nous accueille chaleureusement en traversant un genre de cloitre, incroyable !! Ils sont une trentaine à crier pour nous encourager, super sympa ! Merci les gars, ça fait chaud au cœur.
Ravitaillement liquide/solide (vers le 12ème kilomètre je pense), j’attrape un verre d’eau et des fruits secs au vol sans perdre de temps. Je suis partie légère, sans porte bidons mais avec un gel en poche au cas où … Nous repartons vers des lieux naturels, avec notamment quelques sympathiques traversées de rivière. Les pieds, et même les mollets dans l’eau, de quoi rafraîchir les organismes en surchauffe ! Glissades sur les fesses, passages encordés, … et tout ça sur une seule main, tout va bien. Je suis archi prudente sur ces portions là, je sais qu’une chute peut vite arriver …et même parfois très mal tourner ! Thierry est toujours à mes côtés, il subit depuis un moment le pauvre. Crampes et maux de ventre, il a hâte d’arriver. Pourtant, il s’accroche ! « 14km Thierry, allez courage ! » On se motive finalement mutuellement pour allonger la foulée et terminer sur des allures plus que raisonnables (je lui propose de passer, il insiste pour finir derrière moi, gentleman !).
Les encouragements se font de plus en plus nombreux, les lieux me deviennent familiers, nous revenons dans le domaine de Pratgraussals après une dernière boucle dans le centre ville d’Albi et même l’immense privilège de traverser le musée Toulouse Lautrec, s’il vous plait !! L’arrivée n’est maintenant plus très loin. Je me fais plaisir dans la dernière petite bosse qui nous remonte au niveau du départ, mais il reste encore 2 ou 3 bottes de foin à escalader avant d’entrevoir la dernière ligne droite, puis l’arche d’arrivée. J’entends le speaker annoncer la première féminine. Je suis bien entendu ravie du résultat mais surtout heureuse d’avoir retrouver le chemin de la compétition et de constater que la forme est là malgré ces dernières semaines de galère qui ont suivi mon accident sur l’Eco-Trail de Paris. Je franchis la ligne en 1h24, première féminine et 38ème au scratch, avec le sourire et le soulagement d’être sur la bonne voie du rétablissement !
Fin de soirée très chaleureuse, conviviale et gourmande à Albi avec le bonheur de partager une bonne bière et un repas aligot/saucisse (sans oublier les bons yaourts de Maël !) avant la remise des prix. Bravo aux organisateurs d’avoir fait de cette course, une belle grande fête sportive !
Sylvaine CUSSOT
Photos : Nicolas Miquel
Les résultats du Trail Urbain Albigeois 2014 : trail urbain albi trail urbain albi 9km