A la rédaction, on a un fou d’actu qui suit de très près tout ce qui se passe dans les stades, le monde de l’athlétisme et qui va nous dénicher des anecdotes plus incroyables les unes que les autres !
Cette semaine, il revient sur le cas d’une coureuse championne du monde qui était en fait un homme… non… une femme…. enfin on ne sait plus très bien !
Caster Semenya n’est pas une athlète comme les autres. Coureuse de demi-fond et spécialiste du 800m, cette Sud-africaine était encore une parfaite inconnue quelques mois avant les championnats du monde d’athlétisme organisés à Berlin en 2009. Âgé alors de 18 ans, elle n’a aucune référence sur le circuit mondial. La première surprise intervient en juillet 2009 lors des championnats d’Afrique juniors, elle remporte le 800m en un temps record de 1 minute et 56 secondes, établissant au passage la meilleure performance mondiale de l’année. Trois semaines plus tard, Caster Semenya écrase définitivement ses adversaires, en remportant la finale du 800m femmes à Berlin. Ascension fulgurante pour une athlète qui a amélioré son meilleur temps de 10 secondes en l’espace d’un an. C’est donc un joli conte de fée que vit éveillé, cette Sud africaine mais bientôt des voix s’élèvent et des doutes apparaissent. Caster Semenya est-elle bien une femme ?
Touchées par le fléau du dopage depuis plusieurs années, les performance inédites ou exceptionnelles en athlétisme sont généralement accompagnées d’un scepticisme ambiant et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’exploit réalisé par Caster Semenya n’a pas échappé à la règle. Le premier doute réside dans la vitesse de sa progression. Gagner plus de 10 secondes sur 800m en à peine un an, est peu commun il faut bien l’avouer. Le second doute est plus vicieux, il réside dans les traits physiques de la Sud-africaine. Elle est imposante, dotée d’une voix grave et sa carrure s’apparente plus à celle d’un homme.
Caster Semenya n’a pas le temps de profiter de sa victoire que déjà les journalistes se pressent autour d’elle pour la questionner. L’athlète refuse d’entrer dans le jeu médiatique et favorise alors l’éclosion de tous les fantasmes même les plus improbables. On lui aurait notamment refusé l’accès aux toilettes pour femmes dans une station d’essence. L’employé étant persuadé qu’il s’agissait d’un homme jusqu’au moment où l’athlète lui aurait proposé de baisser son pantalon pour lui prouver sa bonne foi. Plus sérieusement, on apprend néanmoins que l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) a soumis la jeune femme, un jour avant la finale, à un test de féminité. Les résultats n’étant pas connus avant plusieurs mois, l’IAAF l’autorise néanmoins à prendre le départ. Déboussolée, Caster Semenya préfère donc se taire et son entraineur tente tant bien que mal de lui apporter son soutien. « Je comprends que les gens puissent se poser des questions puisqu’elle ressemble à un homme. La curiosité est humaine«
Le procédé est jugé humiliant par l’athlète et la fédération Sud-Africaine qui ne comprennent pas ces accusations sans fondement. Les doutes sont finalement levés presque un an après, Caster Semenya est une femme mais… car il y a un mais, l’athlète serait en réalité hermaphrodite. Elle possèderait en effet à la fois des organes génitaux masculins et féminins. Les premiers rapports médicaux ont rapporté que cette jeune fille n’avait pas d’ovaires mais possédaient des testicules internes qui produisent de la testostérone.
Après avoir été suspendu plus d’un an, Caster Semenya est néanmoins autorisé à recourir. Cependant l’affaire n’est pas complètement terminée puisque le Comité internationale olympique (CIO) est entrain d’établir de nouvelles règles sur l’éligibilité des femmes souffrant d’hyperandrogénie. « Une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition. » a déclaré le professeur Ljungqvist président de la commission médicale du CIO.
Caster Semenya a depuis retrouvé les pistes d’athlétisme et sera à n’en pas douter l’une des attractions des championnats du monde à Daegu en Corée du Sud.
Et d’après vous, Caster Semenya doit elle continuer à courir chez les femmes ?