Les années défilent vite d’autant plus pour nous coureur car les entraînements rythment nos semaines et jalonnent nos années avec toutes les compétitions. Sur le moment, on veut que le temps passe vite jusqu’au prochain rendez-vous fixé car on est impatient d’en découdre et de mettre en oeuvre le travail effectué durant les dernières semaines. Puis un jour, on se réveille et on se dit : » mince, c’était quand la première fois que je suis venu à cette compétition? En 2002…? » et puis… on fait le calcul et là on se rend compte que 12 années ont passé ! C’était hier pour vous, mais le calendrier indique bien que ça fait 12 ans. Un bon bout de temps tout de même !
Êtes-vous de ceux qui gardent les articles de journaux ? Bien que tous les résultats puissent se retrouver (et même se suivre) sur internet et les réseaux, il reste » d’irréductibles gaulois » pour s’attacher encore à la lecture journal ne serait-ce que pour voir l’épreuve où l’on a participé, voir son petit nom et une photo où l’on apparaît si le hasard a bien fait les choses. Si en plus vous gardez le tout précieusement dans un classeur, le re-feuilleter vous permettra aussi de voir combien le temps a vite défilé vite. On revoit des noms qui aussitôt nous rappellent des souvenirs, on repasse le classement de haut en bas pour le projeter aujourd’hui entre nouveaux et anciens coureurs… Certains anciens sont toujours là, des séniors étaient des juniors en verve, et puis d’autres, on ne sait plus ce qu’ils font. Les anciens ne sont pas éternels et certains ont disparu. C’est comme ça !
Pour les passionnés qui regardent le haut niveau, ça fait un peu la même chose. Vous vous souvenez des titres olympiques de « Gebre » ? 1996 et 2000. Comment ? Oui, ça fait déjà 14 et 18 ans. Le phénomène court toujours, vous aussi ! Ça nous ramène quelques années en arrière… Toujours au haut niveau pour le célèbre éthiopien. Bekele, lui, n’est plus le jeune coureur de 20 ans qui enfilait les titres mondiaux en cross comme des perles. Par contre il a ouvert à Paris la porte d’une 2è carrière sur marathon, avec qui sait de futurs records ?
Mais le temps passe Prenez Usain Bolt : déjà 6 ans qu’il a éblouit la planète à Pékin, 9″69 avec de la marge, puis 9″58 l’année suivante assorti à un 200m en 19″19. Là on se dit que les 9″50 et les moins de 19 sont faisables un jour. Mais le temps passe donc, et les blessures viennent, les occasions ne sont pas légions. A 28 ans, on n’est pas fini pour les records en sprint. Mais ce n’est plus l’âge rêvé pour les perfs d’un autre monde. Les titres sont encore envisageables. Il faut profiter de toutes ses forces pour porter haut ses marques les plus hautes, ensuite… Et puis, comme le dit Tommie Smith (illustre sprinter ganté de noir en 1968) : » l’athlétisme est une école d’humilité : on n’est jamais le meilleur bien longtemps « .
Il faut donc profiter de chaque instant de course, de vie. Car le temps passe et tant qu’à se retourner un jour sur les années qui se sont écoulées, que ces souvenirs soient bons ! Et dire que nous courons après le temps…!
Mathieu BERTOS
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