Boston fait partie des « Marathon Majors », les plus grands événements de la distance. C’est aussi le plus vieux marathon du monde dont c’était la 118è édition en ce lundi de Pâques. Ce marathon c’est le sport et son histoire et non ce théâtre de la barbarie comme ce fut le cas lors des attentats survenus l’an dernier sur la ligne d’arrivée. Bien qu’il y ait eu de la tension cette semaine et des mesures de sécurité doublées, ce jour sous un magnifique soleil était celui du sport.
Côté course, l’élite femme a débuté en avant les hommes. La course fut très claire : d’entrée, l’américaine Flanagan a pris les devants. Non pas pour se détacher, mais elle a voulu conduire le marathon à sa guise, au rythme de ses jambes du jour, qui semblait très bonnes! Le rythme le prouvait avec un scénario envisageable sous les 2h20, c’est dire. Mais l’armada africaine à ses trousses, restée sagement sur ses talons, a ensuite fait ce qu’elle a voulu, avec en tête Rita Jeptoo. La kenyane est partie en fin de course et a terminé très fort, voyons sans doute un superbe chrono au bout de l’effort.
Et ce fut le cas : 2h18’57, record de l’épreuve, record personnel explosé de 3min! La ligne franchie, elle s’agenouilla pour embrasser le bitume. Derrière, Buzunesh Deba franchit elle aussi une barrière : 2h19’59 ! Mare Dibaba 3è réalise 2h20’35… 11 femmes sous les 2h25, quelle densité ! Flanagan, qui détient plusieurs records sur piste, a porté haut son temps sur marathon : 2h22’02!
Chez les hommes, de jolis noms comme Kogo ou Desisa, Hall, Keflezighi… Ces noms étaient bien aux avant-postes, avec un groupe de tête tout de même étiré. Une course assez tranquille où on se dit que Keflezighi, qui prend les devants à mi-course, fait bien d’animer tout ça. Comme il l’a déjà fait sur de précédents marathon. On se dit que quand ça va commencer vraiment, l’américain reculera dans le classement… Mais rien de tout ça ! Ses jambes semblent légères aujourd’hui, il semblerait qu’il doivent en profiter! Et il le fait. Les adversaires ne suivent pas. Il tient la forme de sa vie et va couper la ligne en 2h08’37, nouveau record personnel à presque 39 ans ! Depuis 1985, un américain n’avait pas emporté Boston! C’est sa 2è victoire après New York en 2009, rappelons également qu’il a une médaille d’argent aux JO d’Athènes en 2004. Wilson Chebet n’a pas réussi à revenir (2h08’48) et Frankline Chepkwony non plus (2h08’50). 6 américains sont dans le top 15.
Une retransmission qui a, malheureusement, fait la part belle aux publicités. Elles ont régulièrement coupé la course, ce qui est véritablement désolant, malgré le contexte extra-sportif et sportif lui-même. Un peu de respect pour les coureurs, et les passionnés de sport que nous sommes derrière notre écran.
Boston est un marathon chargé d’histoire, même si d’un point de vue visuel, ces longues lignes droites et un paysage somme toute classique en première partie de course ne le met pas en valeur. Mais son parcours atypique, descendant ou en faux-plat, rectiligne, qui part en dehors de la ville, est propice aux chronos. Cette année, c’est la course femme qui l’aura montré!
L’émotion des coureurs à l’arrivée résume beaucoup de choses…
Mathieu BERTOS
Crédit photo : IAAF