Le coach nous expliquait récemment que vivre la course à pied et multiplier les expériences de courses en diversifiant les distances, les terrains, les profils, les horaires de départ, les compagnons de route était pour lui un des meilleurs moyens de mieux parler chaque jour de la course à pied et de mieux accompagner les coureurs au travers de la mise en place d’entraînements ou de la rédaction d’articles.
Hier, Dimanche 13 Avril 2014, c’est à l’assaut du grand parcours du Lyon Urban Trail, 7ème édition du nom, que le coach s’est lancé avec au programme 36 km annoncés, 21 acensions pour 1600 m de Dénivelé positif et négatif. Voici son récit :
« Avec 13 marathons à mon actif, 1 éco-marathon avec du dénivelé et 2 Ironman, et malgré aucune préparation spécifique (pas de sortie longue et ni de séance de PPG), c’est relativement confiant en mes capacités d’arriver à bon port et relativement frais que je me dirige vers le lieu du départ de mon premier trail urbain. Il faut dire qu’avec l’essor du trail, le concept urbain de ce type de course connaît un succès grandissant. Pour preuve, le nouveau record de participation avec près de 8000 participants inscrits sur l’ensemble des parcours dont environ 1000 pour le grand format.
Le départ est donné à 7 h 30, ce qui s’avère être une bonne chose pour nous coureurs puisque le ciel ne compte aucun nuage et que la température s’apprête à monter en flèche dans les heures qui viennent. Le choix du lieu de départ (Place des terreaux) est aussi rudement bien pensé pour sa beauté, son accessibilité et la présence de l’Hôtel de Ville (lieu de délivrance des dossards). Un espace dédié à la consigne de sacs nous est proposé le matin de la course avec un grand nombre de bénévoles qui permet d’éviter toute file d’attente. Bref, tout est pensé et tout se passe pour que nous puissions courir dans des conditions idéales.
La présence d’un plateau relevé et notamment celle de Sébastien Spehler, champion de France de trail Long et récent vainqueur du trail du Ventoux, laisse planer comme une ambiance de record. Pour cela, il faudra boucler le tout en moins de 2 h 30 min. Pour ma part je vise à me rapprocher le plus près possible des 3 h. En fait, avec le temps et l’expérience, je me suis aperçu que je perdais environ 1 min 30 sec par 100 m de dénivelé positif. Si je prends mon temps de passage actuel au 36ème km sur marathon (environ 2 h 30 min) et que je rajoute 1 min 30 sec par 100 m de D+ (soit 16 x 1 min 30 sec = 24 min) je me dis que je vaux idéalement 2 h 54 min sur un parcours comme celui du jour. Mais bon, je n’ai aucune prépa spécifique et je redoute les 6000 escaliers à monter et descendre qui, j’en suis persuadé, auront un impact significatif sur l’allure de course moyenne.
Trêves de bavardage et de pronostics, il est 7 h 30 et le speaker annonce un départ imminent ! Le temps de saluer un ancien client, Ben, et le compte à rebours est lancé : 10, 9, 8…C’est finalement à 7 h 32 que nous nous élançons à l’attaque (pour les meilleurs), à la contemplation (pour les moins pressés) ou encore à la découverte (pour moi) de ce parcours exceptionnel et de ce type d’effort atypique.
D’après l’étude du profil, les montées les plus raides et longues sont situées en début de parcours. Dans la pratique, c’est bien le cas ! En effet, dès le 1er kilomètre, une belle côte dans un tunnel a raison du départ ultra-rapide de certains et le ton est donné. Je retrouve Ben qui a déjà fait la course par le passé en 3 h 30 min et lui fait part de mon objectif du jour. A entendre sa réaction, cela risque de ne pas être facile…Je comprends lors de la 1ère descente le pourquoi : pour être rapide en descente, il faut être technique. Je me fais doubler par une ribambelle de coureurs que j’avais distancés dans la montée et me dis qu’il faut que je revoie ma façon de faire pour ne pas perdre trop de temps. J’observe alors les meilleurs descendeurs et adoptent leur technique (les descentes ne seront plus un problème).
Avant le 2ème km, ça remonte déjà sur 500m à 12% et là je me dis que les montées seront un problème. Moi qui habite désormais la campagne plate de l’est lyonnais, je ne connais plus que les ponts comme passage en montée lors de mes entraînements…J’ai pas fait 3 km que je me demande si j’ai bien fait de me lancer dans cette épreuve qui s’avère très particulière. En même temps, je me dis que c’est un peu tard pour retourner en arrière même si les 700 m d’escaliers avec 120 m de D+ qui nous amènent sur la colline de Fourvière et sa majestueuse basilique, laissent encore planer le doute en moi, le doute que ce soit une épreuve pour moi. Heureusement, la descente qui suit et les (seuls) 1,5 km de plat le long des quais de Saône me remettent dans la course : je suis plus à mon aise, je peux remettre un peu rythme et le 1er ravito au 8ème approche.
J’attaque donc la nouvelle montée, un peu plus douce mais longue, avec plus de plaisir. Après 1,5 km de montée et près de 9 km de course, ça redescend et toujours pas de ravito ! Au bout de 500 m, comme d’habitude, ça remonte et c’est finalement au terme de cette montée et de quelques escaliers qu’est placé le tant attendu 1er ravitaillement. Je prends le temps de remplir ma réserve d’eau déjà bien entamée, d’échanger quelques phases avec les bénévoles et de jeter un œil sur mon ambit 2S qui affiche 10 km et 53 min de course. Même si on a déjà fait les 3 plus importantes ascensions du parcours et qu’on approche le point le plus culminant du parcours, il en reste encore une quinzaine et 26 km : l’objectif va être dur à tenir.
Les 3 km suivants sont en faux-plat, plutôt montants que descendants, avant une descente d’escaliers au milieu du magnifique théatre gallo-romain et une nouvelle petite montée qui nous ramène au niveau de la Basilique Notre Dame de Fourvière. De là-haut, le panorama sur la ville est spectaculaire et on peut même y apercevoir le Mont Blanc par ciel bleu et clair (je vous avoue, j’ai pas vérifié ce jour…)
Une nouvelle descente nous donne à nouveau un peu de répit. Lors des 5 km suivants, 3 enchaînements montée-descente s’offrent à nous. Ça passe plutôt bien, je suis enfin dans ma course, bien décidé à maintenir un bon rythme jusqu’à la fin. Au 20ème une descente divisée en 2 paliers dont un bien raide casse les pattes. Je me disais que les descentes n’allaient plus poser de problèmes mais après 1 h 40 min de course, il devient de plus en plus dur de réattaquer chaque montée. Sur les 13 derniers kms du parcours, ceux sont pas moins de 7 ascensions d’une distance moyenne de 400 m qu’il faut réaliser avec un dénivelé compris entre 50 et 70 m pour chacune d’entre elles. C’est un final casse-pattes à l’image du parcours entier sauf que la fatigue (surtout musculaire) rend la chose encore plus ardue.
Les montées d’escaliers se font de plus en plus dures et les cuisses brûlent à chaque fois plus. Pour certains coureurs que je reprends à ce moment, le final semble ne plus avoir de terme et cela d’autant plus que la température s’est mise aussi à monter ! Lors des 2 derniers km, le grand parcours rejoint les autres épreuves plus courtes. Je me retrouve alors avec des coureurs dont l’allure me pousse à ré-accélérer. Qui plus est, je revoie au loin la future 1ère féminine du grand parcours, la russe Zhanna Vokueva du team Salomon. Et c’est par orgueil masculin, je l’avoue, que j’en ai remis une couche lors de la traversée de l’Hotel de Ville et les 200 derniers mètres pour finir au moins avec elle. J’en termine alors après 3 heures 2 minutes de course et une 30ème place.
Le Lyon Urban Trail, bien que proche de l’épreuve marathon en terme de temps de course et de fréquence cardiaque moyenne (84% de ma FCM), exige cependant une préparation spécifique et notamment de travailler la puissance et l’endurance musculaires des quadriceps pour être performant dans les montées, les montées d’escaliers, les descentes, les descentes d’escaliers et bien-sûr l’enchaînement du tout. Parce que sinon, le Lyon Urban Trail rimera avec Aïe Aïe Aïe !
Pour l’histoire, c’est bien le vosgien Sébastien Spehler qui s’est imposé en 2h25’16’’ (record de l’épreuve à la clé) devant le Grec Dimitis Theodorakokas (déjà second l’année dernière derrière Julien Rançon me semble-t-il) et Jonathan Duhail. Chez les femmes, Zhanna Vokueva l’emporte en 03 h 02 min 47 devant Jennifer Lemoine et Hélène Pielberg. »
Le coach
Crédit photos Damien Rosso www.droz-photo.com
Laisser un commentaire