Roland Garros oblige, Urun se met à la page tennis et propose de décrypter la préparation physique d’un joueur de haut niveau. Dans le cadre d’un tournoi du grand chelem, les matches pour les hommes se jouent en trois sets gagnant, soit un de plus que dans les autres tournois. Conséquence directe, le temps de jeu est plus important et il faut compter 7 matches pour accéder à la finale. Avec une moyenne d’environ 2 heures et 30 minutes par rencontre, mieux vaut donc être au point physiquement pour espérer bien figurer sur la terre battue d’Auteuil et pour travailler le foncier, il n’y a pas de mystère, il faut passer par la case running.
En passant plus de 7 heures sur les cours en seulement deux matches, Raphael Nadal a peut être déjà compromis ses chances de remporter une fois de plus Roland Garros. En comparaison, ses deux adversaires les plus dangereux que sont Roger Federer et Novak Djkokovic ont pris de la marge puisqu’ils ont passé moins de 7 heures et ce, en quatre matches. Le temps passé sur le cours ne reflète néanmoins pas le temps d’effort effectif. Une petite explication s’impose : on estime à environ 20%, le temps pendant lequel un joueur joue réellement, les 80% restants représentent les changements de côté, le temps qui sépare deux points… Ces pourcentages varient cependant en fonction de la surface et la terre battue, étant réputée comme la plus lente, est celle où le temps de jeu effectif est le plus élevé.
Si le temps de jeu effectif est faible, ça ne veut cependant pas dire que le tennis ne requiert aucune préparation physique, bien au contraire. La resistance à la répetition d’efforts violents et le travail de placement sont des données indissociables d’une bonne performance. Le tennis nécessite en réalité cinq qualités physiques : la vitesse, la force, la coordination, l’explosivité et l’endurance. Lors d’un échange, le joueur est constamment en mouvement, de manière à anticiper le prochain coup qu’il va devoir réaliser.
Généralement, les joueurs ou joueuses de tennis axent leur travail foncier autour de plusieurs éléments qui s’articulent autour du running.
- La course à pied permet de travailler son endurance, de permettre au joueur de répondre physiquement après plusieurs heures d’efforts.
- Pour travailler sur les changements de rythmes, on alterne tempo rapide puis tempo plus lent.
- Le travail de replacement et de prise d’appuis s’effectue quant à lui lors d’exercices spécifiques basés sur la reception ou la prise d’une balle suivi d’un replacement rapide.
- Enfin la vitesse se travaille par des enchaînements de petits sprints.
On estime environ qu’un joueur de tennis parcourt environ 1 km par heure. Le running est donc une pratique indispensable pour travailler son endurance et il suffit de voir les capacités physique de Raphael Nadal pour s’apercevoir que sa place de numéro 1 mondiale n’est pas usurpée. Il est cependant difficile de comparer l’effort produit pendant une rencontre de tennis et par exemple un marathon.
Néanmoins, pratiqué à haut niveau, le tennis requiert des aptitudes physiques bien différentes comme la vitesse et l’explosivité, ce qui limite sa pratique à un certain âge ( environ 35 ans). Ce qui n’est pas le cas pour le marathon, si l’on en juge par le record du monde effectué par Haile Gebressilassie à l’âge de 35 ans. Ca n’empèche cependant en rien la pratique des deux sports à bon niveau si l’on en juge par les performances d’Amelie Mauresmo et de Yannick Noah lors du marathon de New York, l’an passé. Victoire féminine pour l’occasion puisque Amélie avait bouclé le parcours en 3 heures et 40 minutes soit 20 minutes de mieux que Yannick Noah.
Amateurs de tennis et de running, quels sont vos avis ?