Conditions parfaites, record de participation, meilleur temps battu, le plus grand rendez-vous français a offert un excellent cru 2014 pour sa 38e édition. Mais si Bekele triomphait en 2h05’02, les quelques marathoniens hexagonaux faisaient grise mine sur la ligne d’arrivée.
Kenenisa Bekele en solo et en costaud
Contrat rempli pour la star éthiopienne. Le groupe tiré par les lièvres étrangers a emmené le futur vainqueur sur de bonnes bases. Le regard stoïque et la foulée assurée, Bekele a avalé la première partie de course en 1h02. Au 25e kilomètre, l’éthiopien a pris les choses en main pour un tour de force solitaire dans les rues parisiennes. Les quelques alertes aux crampes n’y changeront rien. En 2h05’02, seul sur le parcours exigeant qu’est Paris, Kenenisa Bekele a frappé très fort. Avec ce chrono, il est le 6e meilleur débutant de l’histoire sur marathon. Impressionnant de facilité et de vitesse, le recordman du monde du 5000m et 10000m a clairement les armes pour se mesurer au record du monde.
Et pourquoi pas dès cette année sur un tracé rapide à l’image de Berlin ?
Grâce à la performance de Bekele, le Marathon de Paris a fait belle impression sur la scène internationale malgré un manque de densité au plus haut niveau. Le week-end prochain, c’est à Londres que se retrouveront les meilleurs mondiaux. Mo Farah fera ses débuts sur la distance mythique. Comme un duel à distance entre l’Ethiopie et la Grande-Bretagne.
La contre-performance du marathon français
Alors que la FFA dévoilait son plan de relance du marathon, aucun des athlètes présents n’a pu atteindre les minimas exigés pour les Europe de Zurich. Si le plateau restreint de Paris avait valeur symbolique, le niveau national ferait pâle figure. Chez les hommes, Ahmed Ezzobayry a eu la meilleure marque en 2h15’34. Simon Munyutu le suit en 02h18’43 devant un trio Sébastien Charnay / Julien Bartoli / Julien Moreau autour des 2h25, en deçà des ambitions espérées. Pour sa deuxième tentative sur marathon, Anouar Assila a de nouveau jeté l’éponge. Espérons que la dynamique amorcée par la FFA porte ses fruits dans les moins à venir.
Martha Komu est la première française en 2h36’31 devant Laurane Picoche (2h39’20) qui avait pourtant bien débuté avec un passage prometteur en 1h13 à la mi-course. Malgré un chrono loin de son objectif (2h30), la Vosgienne est venue à bout de ses 42,195 Km avec le sourire d’en avoir terminé. Une expérience en demi-teinte qu’elle ne réitérera pas avant 2015.
Pour l’heure, c’est Christelle Daunay qui s’impose logiquement comme chef de file à Zurich en août prochain. 7e des mondiaux de semi-marathon à Copenhague en 1h08’47 (1ère européenne), elle sera de loin la meilleure chance française en Suisse.
Rémi Blomme
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