Quelques fois, et même assez souvent. C’est là la beauté (la cruauté?) du sport. L’incertitude, c’est ce qui fait que les résultats personnels, les classements les stratégies ne sont pas systématiquement prévisibles. Même si, de façon personnelle, chacun d’entre nous aimerait que ça se passe comme nous l’avions prévu, avec la préparation consentie.
Malheureusement, la course à pied n’est pas une science exacte, bien qu’on sache plus de choses qu’avant d’un point de vue scientifique. Ne pas oublier l’expérimentation et le ressenti tout de même, car les savoirs théoriques sont bien beaux mais la réalité du terrain fait foi… Et la réalité est dure quand vous échouez à un objectif chronométrique ou de classement malgré une préparation bien suivie, malgré la météo, la nuit, les impératifs du quotidien… Le travail est là, puis le jour J, c’est pas ça. Les jambes ne sont pas si bonnes, les sensations ne suivent pas, le mental pourtant désireux de réussir ne comprend pas et on se désunit… C’est la contre-performance. Outre l’instant du résultat où la déception prédomine, il faut arriver à comprendre les raisons de l’échec. Car oui, il y a toujours des raisons, et même des bonnes!
La météo en est une bonne, souvent essentielle même.
Si un certain froid ou une certaine chaleur peuvent être bravés sans trop de contraintes sur des distances courtes, le vent est bien l’ennemi du coureur. Ça le ralentit, il lutte pour tenir une posture et garder le rythme, c’est de l’énergie qui s’envole avec les secondes. Contre ça, nous n’y pouvons rien !
Le parcours, qui n’est pas à votre convenance.
Trop sinueux pour une perf’, sol trop instable pour garder de l’efficacité… La perf’ c’est aussi des conditions qui vous sont favorables ! Il faut quelques fois l’admettre et ré-évaluer l’objectif quand le cas se présente.
La dernière semaine, les 10 derniers jours ne se sont pas passés de façon idéale.
Vous avez beau avoir 2 mois de préparation, si vous avez été malade, si vous avez manqué de sommeil, si vous avez été contrarié dans votre vie personnelle, vous n’êtes pas des robots et c’est donc difficile que ça se passe bien.
Une mauvaise préparation, tout simplement.
Quelques fois on croit bien faire, mais on se trompe. Ne pas avoir fait assez de côtes pour un trail, des sorties pas assez longues pour le marathon, des entraînements trop rapides… Ou trop nombreux. Le sur-entraînement est compliqué à faire admettre à l’athlète car il a souvent l’impression de ne pas en faire assez pour être au niveau de ses espérances. Pourtant le repos est nécessaire pour que le corps, endommagé par les grosses séances, puisse se réparer et même s’élever à un niveau supérieur.
L’accident, la blessure, sont des choses qui peuvent arriver !
Ne pas négliger les séquelles d’une tendinite ou d’une entorse par exemple, même si cela arrive à distance de l’épreuve. Ce sont des choses qui peuvent vous perturber pour l’entraînement ou resurgir le jour J. Le corps est capricieux même quand vous faites les choses comme il faut, ne vous en voulez pas trop… Quelques fois c’est carrément l’accident qui arrive en course. Des semaines de préparation et une chute viens vous stopper dans l’effort. C’est dur à avaler, mais qu’y pouvez-vous? Une erreur d’inattention, de la fatigue… Ça arrive même quand vous êtes en forme et concentrés!
Oui l’échec est difficile, mais il faut trouver les raisons pour pouvoir ensuite rebondir! Nous terminerons l’article par cet extrait très vrai du film « Rocky Balboa » : » L’important c’est de se faire cogner, et d’aller quand même de l’avant ! C’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher! C’est comme ça qu’on gagne !! Si t’es sûr de c’que tu vaux, faut tout essayer pour l’obtenir mais accepter aussi qu’il y ait de la casse! … »
Et puis, rappelez-vous, ce n’est que du sport !
Mathieu BERTOS