Benoît Zwierzchiewski, plus connu sous le nom de Benoît Z sur la planète running, évolue toujours aujourd’hui dans la course à pied. À 38 ans, le co-détenteur du record d’Europe du marathon en 2h06’36 souhaite donner un second souffle à sa carrière.
Le dimanche 6 avril, il sera au départ du Marathon de Paris pour soutenir une cause associative.
Pourquoi se relancer dans un programme sportif ? As-tu l’ambition de te rapprocher de ton meilleur niveau ?
Pour des raisons professionnelles, j’ai été en dehors du circuit pendant quelques temps. Aujourd’hui, j’ai envie de me préparer sur des objectifs acceptables qui s’étaleront sur les 2-3 ans à venir. Avec un bon niveau sur marathon, il y a des choses à faire et les moyens de se faire plaisir, notamment sur route et trail. Il ne faut pas viser l’impossible mais rester exigent vis-à-vis de soi-même. J’aimerais par exemple m’attaquer au record du monde du 50 Km. C’est un passage en 2h16-2h17 au marathon. Avec mes bases, c’est réalisable. La seule chose qui peut me freiner, c’est la blessure.
Tu travailles beaucoup avec des entreprises. Comment expliques-tu cet engouement pour la course à pied ?
Il existe une nouvelle dynamique dans le monde de l’entreprise avec des profils de patrons jeunes et actifs. Tout ça se répercute sur la société et les salariés. Le course à pied rentre alors dans une logique de bien-être, de dynamisme et véhicule une belle image. D’autant plus que c’est un sport accessible financièrement contrairement au football ou aux sports mécaniques…
À quelques jours du Marathon de Paris où tu porteras les couleurs d’une association, que représente pour toi cet engagement solidaire ?
Tout au long de ma carrière, j’ai toujours voulu m’investir pour quelque chose. J’ai choisi la course sur route car c’est un sport très populaire qui rassemble toutes les classes sociales et les différences. Il y a beaucoup de diversité au sein du peloton et ce sont des valeurs qui me plaisent. Tu ne peux pas être insensible à des causes car il y en a toujours dans le peloton. J’aime bien m’engager auprès d’associations qui aident les enfants car il y a cet aspect concret qui me plaît. Le Marathon de Paris avec Mécénat Chirurgie Cardiaque sera pour moi une aventure humaine et solidaire avant tout.
Quel regard portes-tu sur le marathon français aujourd’hui et la volonté de développer la discipline avec la FFA ?
Philippe Rémond (champion de France de marathon) est un bon client pour accompagner ce nouveau groupe marathon. C’est un excellent athlète avec une bonne mentalité de sportif. Mais il faut prendre en compte un facteur primordial : les moyens. Est-ce qu’on va lui donner les moyens de s’exprimer, lui laisser une totale liberté d’expression dans ce projet ? Philippe n’est pas le seul à décider et ça dépendra de cette bonne entente avec la FFA.
Je suis persuadé qu’il y a un bon potentiel en France et en Europe. On n’est pas moins bon que d’autres ! Il ne faut pas simplement quelqu’un qui a de bonnes idées. Il faut que ça suive derrière sinon, c’est déjà mal parti. Le problème est là. Qui aujourd’hui en France pratique le marathon à plein temps à part peut-être Christelle Daunay ou Benjamin Malaty ? Moi quand j’ai fait mon record, je faisais de l’athlétisme à plein temps. Il faut se poser les bonnes questions…
Si tu devais garder quelques souvenirs de ta carrière ?
Mon premier souvenir a été ma victoire au Cross du Figaro, première succès dans un grand cross en étant gamin. Chaque titre a été un moment particulier, mais il y a bien évidemment ma victoire et mon record d’Europe sur marathon à Paris en 2003. C’est l’événement qui a le plus marqué ma vie de sportif car je vis encore aujourd’hui grâce à ce record d’Europe. Certains me disent que je suis passé à côté de beaucoup de choses mais en prenant du recul, je pense que j’ai vécu mes projets à fond. J’ai su m’adapter à mon environnement et je continue à faire de belles choses avec passion !
Propos recueillis par Rémi Blomme