En préparation pour le marathon d’Annecy qui aura lieu dans 5 semaines, Sébastien LARUE (team i-Run) était au départ hier du semi-marathon de Feurs.
15 jours après son 10 km de BOURG EN BRESSE où il termine 15ème en 34’32, le semi-marathon de FEURS faisait office de bon test, quelques semaines avant cette prochaine tentative sur cette distance mythique de 42km. Il nous raconte ici sa course dans les moindres détails !
« L’an dernier, tout s’était déroulé comme dans un rêve …
… un douloureux rêve quand même (souffrance max de nombreux kilomètres), j’avais réalisé un exploit (pour moi) en 1h13’09, en bénéficiant d’un groupe, d’une météo et d’une forme exceptionnels. Depuis 3 semaines, la masse d’air était stable sur Rhône Alpe, avec du soleil et des températures clémentes pour la saison (15 à 17°C en journée). Sur les 10 km labélisés de BOURG, BLETTERANS, VILLEURBANNE… Les chronos étaient assez moyens en raison de ces « premières chaleurs ». Mais ce WE, les masses d’air ont considérablement évolué, et la météo prévue au départ de l’épreuve était plutôt humide, très fraiche (2/3°C) et potentiellement venteuse.
La semaine d’approche du semi, j’allège un peu l’entrainement, même si je passe quand même une 18 X 300 en 54’’ le jeudi (pour aider Sébastien CHARNAY, un ami athlète dont je parle régulièrement sur mes comptes rendus, sur sa 10 X 1000 en 3’00), et soigne la nourriture. En voiture à 6h15, je fais la route avec un ami et compagnon d’entrainement, Lionel Vignon, qui a réalisé 33’41 au 10 km de la Grande Motte il y a 3 semaines. L’ordinateur de la voiture affiche 1 à 3°C toute la route et les essuies glaces fonctionnent de temps en temps, il y a des averses. Les 2 h de routes sont vites passées, en parlant du semi, du marathon de ROME, où court Olivier Gaillard, de la dernière sortie longue de Séb Charnay (36 km au menu dont 3 X 20’ AM+)…
En descendant de voiture, nous croisons des amis, solides compétiteurs, comme Jérémy Peixoto (8’47 sur 3000 m indoor, tout seul, quelques semaines avant), Patrick Chaunier (valeur actuelle 32’45 au 10 km), Antoine Buisson (2ème du semi l’an dernier), Clément COUZON… Tout le monde s’accorde pour dire que la météo est prometteuse. C’est sur des occasions comme ça que les records tombent… L’inévitable question des courses labélisés est lâchée entre nous, la fameuse : « tu pars sur combien ? ». Me concernant, bonne question. Mes entrainements sont équivalents à ceux de l’an dernier à la même époque et j’avais vraiment de bonnes jambes sur la 18 X 300. Je pars donc avec l’optique suivante : partir aux sensations, avec dans un coin de ma tête, faire un poil moins que 1h14’. Je me rappelle aussi que c’est avec cet état d’esprit que le chrono avait claqué un bon coup l’an dernier.
L’échauffement est soigné, bien vêtu, 20’, avec Lionel Vignon. L’ambiance est… Concentrée, pour nous comme pour tout le monde. Il y aura la densité, le parcours, la météo, pour faire une perf. L’occasion est belle. Je m’aligne avec mes asics gel tarther aux pieds, dossard 2, j’encourage encore les amis qui viennent pour faire un temps.
Quelques minutes après, les fauves sont lâchés : BANG !
Je me situe vers la 20ème place, je me sens bien, du monde autour de moi, il y aura moyen d’être accompagné un bon moment sur mes allures. Km 1 : 3’20, un poil vite, mais visiblement un petit vent de lève et pousse légèrement. KM 2 : 6’48, la course se décante déjà, je me sens toujours très bien. Lionel est à proximité, et les gros clients sont juste devant. Ceux qui sont partis pour la photo, reculent, évidemment. Au kilomètre 3, tout s’étire, je passe en 10’19 et je sens que Lionel, avec qui je comptais faire une bonne partie de ma course, est un peu mieux. L’écart se fait doucement, mètres après mètres. Il part en chasse d’un gars 30 m devant lui, moi je reste avec 2 autres athlètes. Le groupe des costauds devant s’en va (allures 1h11’/1h12’ environ). Au km 5 : 17’21, je me rappelle être passé en 17’07 en 2013. Je ne m’affole pas, les sensations restent positives, mais après un virage, nous avons la désagréable surprise d’affronter un petit vent contrariant, pleine face, environ 15 km/h… Aie… Avec mes 2 compagnons du moment, on se relaye généreusement pour maintenir le 3’30/km, mais au km 8, nous n’y parvenons plus, nous enchainons 3’33 (km 8), 3’37, 3’39 (= 35’12 au km 10), 3’37… Aie… Devant, Lionel est revenu sur sa cible (depuis le km5) mais ne creuse plus. Nous tournons, mais le vent, qui nous freinait, nous pousse peu, car des bois nous le coupe. Arf…
Un gars revient de l’arrière, nous n’avons pourtant pas musardé vent de face. Il passe fort et disloque notre groupe de 3. J’essaye de l’accrocher un petit kilomètre avec un des deux autres, mais nous devons nous résoudre à le laisser filer, il est plus fort. Au km 13, nous sommes donc 2 à nous relayer, et nous revenons sur Lionel qui semble coincer un peu. Nous revenons sur lui au km 14. Un peu trop rapidement… Il me dit « j’ai le pied abimé, je vais essayer de finir… ». Il se met ensuite à 14 km/h, c’est fini pour un chrono pour lui. Dommage.
Au km 15 (52’53), nous tournons à nouveau et retrouvons le vent de face, qui a forcit… Aie… Nous commençons à manquer d’essence, les jambes sont déjà lourdes, et les 6000 m qui viennent vont être difficiles… Les plus difficiles… Nous continuons à nous relayer avec le gars qui m’accompagne, nous luttons du mieux que nous le pouvons… Les kilomètres passent 3’37, 3’32, 3’29, 3’36, 3’33 au grès des relances et des bourrasques. Nous rattrapons un gars juste avant le 20ème (1h10’43), un coup d’œil à la montre, je sais que les -1h14’ sont inaccessibles, mais je ne me désunis pas, je continue à vider le réservoir d’énergie. Depuis le km 18.5, je mène seul, l’autre gars est à la rupture et ne peux plus passer. Je m’arrache, je m’arrache, et passe la ligne en 1h14’42. C’est correct vu les conditions, de toute façon, je ne pouvais pas aller plus vite, « je me suis finis » sur les 3 derniers kilomètres !
Jérémy Peixoto s’impose en 1h10’50 environ
Antoine Buisson est 2ème à une peu plus de la minute. Patrick Chaunier est 5ème en moins de 1h13’. Je suis classé 10ème (991 partants) en 1h14’42. Au bilan je retiens de bonnes sensations en course. Et je suis dans les temps pour ANNECY. Pour le record, on repassera une autre fois ! Maintenant, place à quelques jours un peu relax, puis, j’embraye sur un bon cycle d’entrainement de 180 km en 12 j, avant d’amorcer mon approche du marathon d’ANNECY.
Pour finir, en rentrant, le téléphone de Lionel n’a pas chômé :
En 1, nous avons l’info sur la sortie longue de notre leader Séb CHARNAY, voici la copie de son message dailymile : « Dernière Sortie Longue: 36km en 2H13 avec 3x20mn récup 10′ (6,13km + 6,10km + 5,98km), moy 16,24 km/h = 3,41mn/km avec Lionel R à Vélo. Un poil de vent et une petite pluie glaciale au départ, mais bonne sortie et surtout fin de la Prépa Marathon de Paris … maintenant place à la Récup ». C’est pas beau ça ! Chapeau Séb ! Bestial, une fois de plus. Quelle énergie et quelle volonté ! Car une sortie comme ça, même pour un champion comme Séb, ça fait bien bien bien mal. En France, il n’y en a pas 36 des gars qui sortent ça en sortie longue !
En 2, des nouvelles réjouissantes du marathon de ROME 2014. Une édition ventée (30 km/h + bourrasques) et pluvieuse (sur les kilomètres pavés, pas top…). Olivier Gaillard réalise un remarquable 2h35’45, pète son record perso et termine 19ème de ce marathon label IAAF. C’est un splendide résultat et une course pleine de maîtrise et de générosité. Il va pouvoir savourer cette belle performance à sa juste valeur. Son bonheur faisait vraiment plaisir. Il est conscient d’avoir réalisé un gros coup, vu les conditions.
Prochain compte rendu : Mon 3ème marathon, ANNECY 2014. »
Les résultats du Semi-Marathon de FEURS 2014 : Semi-marathon de feurs-resultats
Photos : Hervé COLIN
Laisser un commentaire