Dans mon approche du marathon d’ANNECY 2014, je voulais intégrer 2 compétitions tests labélisées, pour prendre mes repères, me faire plaisir, et rentabiliser ma prépa marathon (car sur marathon, on ne sait jamais ce qui peut se passer, personne n’est à l’abri d’une défaillance).
Le weekend du 8 et 9/03, j’ai longtemps hésité entre courir à BOURG (10 km ou semi le 08/03) et BLETTERANS (10 km le 09/03). A Bletterans, le parcours est beaucoup plus roulant qu’à BOURG. En 2008 et 2009, ces courses ne se faisaient pas le même week-end, j’avais couru les 2 à bloc, avec des conditions météo semblables, et à Bletterans, j’avais fait 21 » et 25 » de mieux. A Bourg, le parcours n’est pas ce qu’il y a de plus rapide, avec de belles bosses à franchir, mais c’est à côté de la maison, et c’est une belle occasion de cravacher le moteur, et de voir beaucoup d’amis. C’est décidé, ma première course labellisée de l’année se fera à BOURG.
Une fois mon choix calé sur BOURG, j’ai également hésité un moment entre courir le semi-marathon et le 10 km. Mais je vais faire mon semi test à FEURS le 23/03 (comme l’an dernier, où j’avais évolué longtemps dans un super groupe et j’avais bénéficié d’une météo idéale. Ma forme était rayonnante, et j’avais été au paroxysme de l’effort de longues minutes pour établir (pour moi) un superbe record personnel (cf : CR Feurs 2013)), et je ne me vois pas faire 2 semi marathons à fond à 2 semaines d’intervalle. Le 08/03, ce sera donc 10 km de BOURG EN BRESSE.
Au niveau entrainement, depuis janvier, j’enchaine les semaines consistantes en kilométrage et en qualité (ex : des SL de 33 km en 2h19′ dont 10 km en 37’10 (= AM). Une 10 X 800 m en 2’38, récup 1’15…). Mon volume de travail total est légèrement supérieur à celui de ma prépa ANNECY 2013, et de ma prépa TOULOUSE 2013. Mes séances sont prometteuses, mais sur mes compétitions de rodage, les résultats n’ont pas été à la hauteur de ce que j’espérais : Au championnat départemental de cross, je termine 12ème (à titre de comparaison, 4ème il y a 2 ans), avec la sensation d’être complétement bridé, et de gaspiller des watts sur les secteurs gras, battu par des gars qui ne m’avaient jamais inquiété auparavant. 3 semaines après, au 10 km de Feillens, sous une pluie froide, et après une semaine d’état grippal, je termine 2ème derrière plus fort que moi, en 35’22. Avec des sensations médiocres.
Mais cette course, avec des sensations pénibles en 3’31/3’32 au km, m’a fait du bien, car 6 jour après, sur ma première sortie longue (32 km dont 3 x 4000 m AM), j’étais « à l’aise » en 3’40/km avec des chaussures moins légères et moins dynamiques qu’à Feillens. (Les asics gel tarther à Feillens et les asics gel nimbus sur ma SL). Ma dernière compétition avant BOURG s’est mieux passée. C’était le semi-marathon du grand fond bressan. Malgré la fatigue (SL de 32 km 6 j avant et une 10 X 800 en 2’38 3 j avant) j’ai pu remporter la course avec des sensations satisfaisantes. Le chrono est moins bon que celui de l’an dernier sur ce même parcours, mais j’avais une petite marge et j’ai pu contrôler sur cette course, alors que l’an dernier, j’avais cravaché le moteur sur une bonne partie du circuit.
Une semaine avant la course, une « petite » alerte tendineuse au genou gauche m’a forcé à franchement lever le pied sur la semaine d’approche (juste 2 petits footings). Mais cela ne devrait pas m’empêcher de courir normalement ce samedi 08/03/2014. En tout cas, je me sens reposé, les pulses sont à 38 bpm au repos. Au niveau objectif, je ne sais pas trop me situer. Lionel Vignon, avec qui je passe beaucoup de séances a réalisé un superbe 33’41 le weekend dernier à La Grande Motte. Compte tenu de la difficulté du parcours et de la météo (soleil/15°C/10 à 15 km/h de vent du Nord), – de 34’ = TB ! De 34’ à 34’30 correct ; + de 35’ = déception.
La course
Le jour J, je croise beaucoup d’amis et de connaissances. On discute un peu de tout… Entrainement, météo, difficulté du parcours, prochains objectifs… Je récupère mon dossard, puis m’échauffe 20 min avec Séb CHARNAY, qui est le leader de notre club et qui prépare intensivement le marathon de PARIS. Il a réalisé un cycle d’entrainement de 576 km en 28 j avec beaucoup de qualité, exemple, la semaine dernière, une 10 X 500 en 1’24’’1 de moyenne, récup 1’15. Et sa dernière sortie longue : 36.5 km en 2h11’, dont 3 X 5000 m en 16’36, 16’29 et 16’22. La plus belle de sa carrière. C’est un monstre. Il est en pleine forme.
Je discute avec Jérome Martin, avec qui je bagarre souvent. Il compte faire le semi, mais part en 3’25/km, très très gourmand le garçon… Je me dis que je vais rester un moment avec lui (base 34’10) et finir plus fort si je peux. Sur la ligne de départ, beaucoup de très gros clients, Patrik Tambwe, Masha Haile, Séb Charnay, Guy Noel Rouania, Kais Bouziane, Florian Schafer, Damien Lagoutte… Et d’athlètes performants avec des records en moins de 33’ (Damien VULLIN, Ali FELLAGUE, Séb JACQUIN…)
Bang, c’est parti. Il y a beaucoup de public sur les premiers kilomètres en pleine ville. Rapidement, je me retrouve dans un bon groupe avec Jérôme et Aline Camboulives, une féminine qui réalise chaque année de solides performances sur marathon. Son affutage est vraiment incroyable. Il y a beaucoup beaucoup de têtes devant nous. Des athlètes du mâconnais, de Clermont… Premier km : 3’19. Impec. Je passe à l’avant du groupe, car j’ai l’impression que ça ralenti un peu. Km 2 : 6’45. Je me dis que si je tiens ce rythme tout le long aujourd’hui, ce sera déjà bien. Car je n’ai pas des jambes extra, je le sens de suite. A mes côtés, il y a aussi Alain Petit, qui a terminé 15/20’’ derrière moi à Feillens et au semi du Grand Fond Bressan. Les kilomètres passent, je mène toujours le groupe et on remonte des coureurs parti au-delà de leur valeur. Au km 3, nous passons en 10’12, et au 5ème en 17’07. (Sachant que le 5ème km est nettement plus bas en dénivelé que le point de départ/arrivée). Suis un « bon pétard » en forme de S sur 500 m. Mon groupe explose et quelques athlètes restés derrière moi me passent et partent doucement, dont Aline Camboulives. Je passe un moment difficile là. Une fois en haut, je me décale et essaie de relancer. Ça répond, je rebouche doucement les 25/30 m sur Aline, par contre un petit groupe de 3 athlètes est parti et possède 50 m d’avance (10/12 secondes). Alain Petit est distancé (je ne sais pas à ce moment-là qu’il courre le semi). Au km 7, nous entamons la plus grosse difficulté du parcours, une bosse de 750 m à pente irrégulière (valeur moyenne environ 5/6 %), et après, ça ne descend plus, on reste sur un plateau jusqu’à l’arrivée. Les 3 devant moi plafonnent à 40/50 m devant. Sur le haut, je fais une tentative de relance, et j’ai l’impression que ça paye. Mais il reste 2 km, et mon retour est très peu visible, quelques mètres. Je croise ensuite une collègue, prof d’EPS dans mon collège qui me dit « Allez Séb, t’es 18ème ! ». Le calcul est vite fait : Si je passe les 3 devant, ce sera TOP 15. Je me dis : « Allez, pas de regrets, si tu exploses ce n’est pas grave, tente le coup ».
Je démarre. A ce moment-là, les gars devant se retournent. Ils me voient mettre les gaz. Ils ne relancent pas eux. Je recolle progressivement et établis la jonction à 500 m de l’arrivée. J’espère qu’ils ne vont pas emboiter ma foulée, car je ne peux pas en mettre plus… Je les passe, et leur ombre n’accroche pas la mienne, c’est fait ! Je vais être 15ème. Je jette l’énergie restante et termine en 3’14 (dernier 2000 m après la bosse en 6’35). 34’33 en temps officiel. Je m’en contente, je ne pouvais pas aller plus vite. Mais 34’’ de moins et j’aurais été ravi . Le 16ème est un coureur qui me met régulièrement 1 min en cross, ça fait plaisir aussi de le devancer.
Devant, Masha Haile l’emporte en 30’23. Séb Charnay réalise un magnifique 31’02, à 17’’ de son record personnel, sur ce parcours, c’est vraiment brillant et prometteur. Pour moi, c’est tout simplement le meilleur 10 km de sa belle carrière. Guy Rouania (30’29 à Nice en Janvier et 8’29 au 3000 en 2013) complète le podium quelques secondes derrière Séb.
Ensuite la plupart des chronos sont au-dessus de la valeur théorique des athlètes (logique). Damien LAGOUTTE (record personnel 31’56) et Flo SCHAFER (record personnel 31’27), sont un poil sous les 33’. Damien VULLIN 33’55 environ (record personnel 32’40), Ali FELLAGUE juste devant lui. Séb Jacquin réalise néanmoins un monumental 33’19. Il était aux anges. Son objectif haut était 33’20. Ça fait plaisir à voir. Sur semi-marathon, les kenyans termine 1er et 2ème. Le 3ème, des coquelicots 42, n’est autre que le frère du vainqueur du semi de BOURG 2013. Ils sont très nettement sous les 1h10’.
Sans transition, mon genou ne s’est fait sentir à aucun moment, ça c’est bon signe. J’avais une appréhension. Par ailleurs, 5 min après la course, j’avais parfaitement récupéré, et les traces musculaires sont bien moins importantes que sur mes courses précédentes. C’est un des effets du volume d’entrainement de la prépa marathon. La semaine prochaine, il y aura le 10 km bien plat de Villeurbanne. Beaucoup de coureur de BOURG s’aligneront aussi là-bas. Je vais suivre les chronos réalisés avec attention.
Je vais quant à moi embrayer sur une sortie longue demain, et commencer à me concentrer sur le prochain objectif : le semi de FEURS dans 2 semaines. Cette année, le plateau s’annonce beaucoup plus musclé que l’an dernier (j’avais terminé 4ème/800), car le fait que 8 des 10 premiers avaient péter leurs records, a donné beaucoup d’idées !
Sébastien LARUE
Laisser un commentaire