Ce dimanche j’étais inscrit sur la Boucle du Bassac, une course nature organisée par l’association Mac’Adam Colomiers. Il s’avère que fin décembre, quand j’ai établi mon planning de course, celle-ci était spécialement cochée dans mon calendrier car j’avais gagné mon dossard dès le 25 octobre en étant le 300ème ami de leur compte Facebook. Du coup quand les inscriptions ont été lancées, j’ai choisi de m’aligner sur le 17,5km, sous les conseils de mon interlocuteur de l’association, qui m’avait dit que le parcours était bien plus varié et joli que sur le 9,5km.
Ce que je ne savais pas au moment où je me suis inscrit, c’est que je choperai la crève 2 jours avant. Du coup, comme j’étais vraiment dans un sale état, j’ai du annuler ma séance du vendredi soir. Mais comme samedi la journée s’est plutôt bien passée, et que la nuit pré-course fut paisible, pas d’hésitations : je serai au départ dimanche matin à 9h.
J’arrive sur place seulement 25-30 minutes avant la course (et oui, plus on habite près du lieu de la course, plus on prend son temps le matin, et plus on est à la bourre au final). Le temps de me mettre en tenue, et de retrouver Cédric mon pote du Team Trail Again pour lui filer son dossard que j’ai récupéré la veille, et nous voilà déjà sur la ligne de départ. Il ne fait pas chaud (4°C) à 9h, mais il y a superbe soleil, qui devrait rapidement nous réchauffer. Sur la ligne de départ, je me retrouve au 2ème rang, juste derrière les 2 favoris Nicolas Miquel et Jérôme Amathieu, et à côté de mon ami Paul, qui est en pleine prépa pour le trail des Citadelles (il sort d’un gros bloc en montagne, et me dit qu’il n’est pas trop en cannes ce matin).
Le départ est enfin donné, dans un grand pré, et je trouve que ça fait penser aux Cross que je faisais en UNSS quand j’étais gamin et sélectionnés pour représenter mon petit collège de campagne. Du coup, comme dans tout cross, dès que le départ est donné c’est tous à fond avant que le pré ne se rétrécisse, histoire de ne pas être enfermé dans le cœur du peloton. Au bout de cette ligne droite, gros changement de direction sur la gauche, et là nous débutons par un tour du lac de Perget. A ce moment-là, je vois encore la tête de course, et aperçois donc les 2 avions Jérôme et Nicolas qui mènent et étirent déjà le peloton.
J’ai déjà perdu de vue Cédric qui, comme à son habitude est parti comme un boulet de canon. Au bout de 2-3 km faits à bon rythme (arrivé au 3ème km en 12 minutes, soit du 15km/h, mais je vous rassure, ça descendait un peu), le peloton est déjà bien étiré et les différents coureurs ayant pris leur allure de croisière, je commence à regarder devant moi au loin pour voir si je retrouve Cédric. Il me semble l’apercevoir 100 mètres devant moi (mais au final ce ne sera pas lui), juste devant celle que je suppose être la 1ère féminine et qui n’est autre Marion Clignet, l’ex-championne de vélo au palmarès long comme mon bras, et reconvertie depuis quelques années dans la course à pieds et le triathlon. Comme j’aime bien me fixer des challenges, je me dis que ce serait pas mal de m’accrocher à elle, tout en étant conscient que sur route, elle a une vitesse de base qui est bien supérieure à la mienne.
Arrive alors vers le 4-5ème km la 1ère grosse difficulté du parcours. Une grosse montée, sur un sol très praticable, ce qui est un de mes points forts (c’est pas que j’ai de gros mollets ou de grosses cuisses, c’est surtout que j’ai peu de poids à transporter). Assez rapidement je reviens au niveau de Marion et la dépasse tout en l’encourageant. Elle me remercie poliment. L’air de rien dans cette côte pas mal de monde marche et n’avance plus, et je gratte 3-4 coureurs car je continue à courir. Arrivé en haut, forcément ça redescend et ce coup-ci je me force un peu à relancer, histoire de ne pas perdre les bénéfices de ma jolie montée. Là j’avoue qu’à plusieurs moments, le balisage est un peu limite, et à un moment nous sommes mêmes obligés de nous arrêter pour demander à un bénévole par où il faut aller. J’ai bien nous, car Marion a pris ma foulée, il y a un autre coureur avec elle.
Du coup dans différents passages assez technique dans la forêt, je prends pas mal de risque, grisé que je suis de servir d’ouvreur à cette grande championne ! A de multiples reprises, notre parcours est commun avec celui du 9,5km. Donc dans certains chemins mono-trace dans les bois, nous nous époumonons pour prévenir les gens du 9,5km sur qui nous revenons, que nous arrivons plus vite qu’eux. « Je passe à droite !!! ». Certains très gentiment s’écartent à gauche, et d’autres qui n’ont pas du entendre le « je passe » s’écarte à droite. Du coup à un moment donné je percute une coureuse qui a cru bien faire en s’écartant à droite. Le choc n’est pas bien violent heureusement et aucun de nous deux ne tombera. Après m’être excusé je repars de plus belle. Là au bout d’une petite côté, je vois le ravito au loin et en profite pour prendre mon gel, que j’allonge avec de l’eau. Du coup même si je n’ai rien pris au ravito (j’ai de l’eau sur moi), je profite de leurs poubelles pour jeter l’emballage de mon gel vide. Je précise ça, car pendant la course j’ai vu un gel vide par terre, et j’avoue que ça m’a bien énervé (j’ai horreur de ce genre d’incivilité). Après ça nous aurons pas mal de passages où les chemins sont très boueux, du coup je ne regrette pas mon choix de chaussures (toujours mes petites Inov8 X-Talon 212, qui font des merveilles). Il y aura même une cote dans un bois où une corde est mise à notre disposition pour arriver au sommet.
Vers le 13ème km, nous arrivons à un embranchement, où il y a une bénévole, qui n’est autre que celle qui m’a donné mon dossard la veille. Comme je la reconnais je l’apostrophe (on a papoté un peu la veille, car elle avait reconnu à mon nom de famille que j’étais basque, comme son mari, qui s’avère être du coin où j’ai grandi), comme elle me dévisage un peu (ben oui, je n’avais pas vraiment la même gueule en civil la veille), je lui balance un petit « Allez l’Aviron !!! » pour qu’elle me reconnaisse (le derby basque de rugby se jouait dans l’après-midi ;)). Bingo !! Pour la peine j’aurai droit à une salve d’applaudissements et d’encouragement et par 2 fois même (car c’est un endroit où nous passons d’abord en montant, puis 1km après, en redescendant). Et l’air de rien, après avoir franchi 1 ou 2 petits ruisseau (donc pieds mouillés à l’arrivée), nous arrivons déjà au 16ème km. Là nous retrouvons un peu de bitume, et j’en profite pour relancer encore. Les jambes répondent plutôt bien.
Arrivés en haut d’une petite côte (où je trouve encore un peu d’énergie pour faire le malin devant le photographe), on nous annonce « arrivée dans 1,2km environ« . Comme on est mélangé entre coureurs du 9 et du 17km, c’est dur de trouver « une carotte » devant moi (par carotte j’entends un coureur devant moi, sur qui je vais tenter de revenir avec ce qui me reste dans les jambes). Arrivés devant le petit bois qui est à côté du lac de Perget, il y a une bifurcation. Les gens du 9 à gauche ceux du 17 à droite. Du coup je trouve ma carotte ! En fait il n’y a qu’un seul coureur devant moi (et derrière, personne ne semble revenir sur moi (j’ai fini par lâcher Marion, je n’en reviens pas moi-même). Là j’ai quasiment 1km pour essayer de le rattraper, mais force est de constater qu’il a lu dans mes pensées, car il relance lui aussi. Du coup l’écart se réduit, mais très lentement. Là nous passons sous le pigeonnier, et malgré un finish à 17km/h, je finirai sur ses talons (1 seconde nous sépare au classement). On se félicite mutuellement à l’arrivée, et il m’avoue qu’il m’a vu revenir et qu’il a tout donné pour que je ne le double pas.
Un peu moins d’1 minute 30s après, Marion Clignet arrive sous les ovations du speaker, et se paie même le luxe de faire une roue après avoir franchie la ligne, ce qui démontre une certaine fraicheur. Me voyant, elle vient vers moi me féliciter et me remercier de l’avoir accompagné durant la course. C’est tout con, mais c’est ma petite victoire du WE, car à vue de nez, ce n’est pas tous les jours que j’aurais droit à un petit mot et un bisou d’une double vice championne olympique (cyclisme sur piste en poursuite).
Après la course, j’ai aussi le bonheur de converser un peu avec Nicolas Miquel, qui m’apprend qu’il a gagné la course en finissant ex-aequo avec Jérôme Amathieu. Pour autant ce ne fut pas une partie de plaisir et ils se sont tirés la bourre toute la course (Nico plaçant des mines en montée, alors que Jérôme profitait de ses grandes jambes pour en faire de même quand c’était plus roulant). Ce n’est qu’à quelques hectomètres de l’arrivée qu’ils ont décidé d’arriver main dans la main. Je retrouve aussi Paul, qui est plutôt satisfait de sa course, et qui fini à une belle 8ème place. Mon pote Cédric finira 20ème, pendant que moi je termine finalement à une jolie 23ème place (sur 262 classés), chose totalement inespérée au départ.
Au final j’ai beaucoup aimé cette course, avec son parcours très ludique (beaucoup de relances, de petites cotes bien casse-pattes, et un peu de boue, histoire de fatiguer un peu plus les organismes) même si à certains moment j’ai trouvé le balisage un peu léger. A vue de nez j’y reviendrai l’an prochain, et ce coup-ci ce ne sera pas parce qu’on m’y aura invité, mais tout simplement parce que j’ai adoré ce petit parcours, qui aussi le gros avantage d’être pas loin de chez moi 🙂
Yann ILHARDOY
Crédit photo : Running Mag, Running Trail et AFUM TEAM.
Le classement complet :
boucle de bassac resultats
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