Il est de rigueur aujourd’hui d’avoir une paire de running suivant la sortie, le chemin, la route, la température, tout un tas de paramètres qui font que l’on va chausser l’une ou l’autre running que l’on a précieusement rangé dans sa boite d’origine. C’est le côté féminin du runner, et encore faut-il qu’elle soit assortie à la tenue. Lorsque je trottine sur le bord du canal du midi, je mate souvent la tenue des runners, alors Ok le matin à 6h45 c’est plus du camouflage, mais à midi, on remarquera l’attention faite pour coordonner chaussures et textiles.
Bref, la question n’est pas là. Gentil sponsor i-Run m’a demandé de tester la SPEEDFORM de UNDER ARMOUR, au début très réticente, ayant testé un modèle minimaliste en septembre et ayant récolté une belle tendinite de l’insertion de l’ischio jambier, je me suis dit ce n’est plus de mon âge la nouveauté. Mais curieuse dans l’âme je me penche sur les quelques critiques déjà réalisées, les commentaires, les caractéristiques de cette paire, pour m’apercevoir qu’elle n’est pas classée dans les minimalistes, un drop de 8mm (les minimalistes ont un drop de 0 à 6mm). Allez on va jouer le jeu, je préviens « stef i-run », que si je ressens des douleurs, gènes ou autre, c’est direct dans la boite.
Déjà en ouvrant la boite je découvre une chaussure « rose-bleue », bon ok, on est en hiver mais ça fait du bien de la couleur vive, elle pète (ça va plaire aux copines). En la prenant en main, seulement 170g, quelle légèreté, perforée de partout. Elle se place dans les chaussures estivales par excellence. Under Armour est une marque de textile à la base, mais qui cherche toute sa légitimité dans la chaussure et les différents essais sur ma RC Charge II et la Monza dénotent que U.A trouve une place de choix. Vendredi me voilà toute excitée comme à chaque test matériel que je fais.
Au pied le chaussant est très agréable, elle mériterait un poil plus étroit pour pouvoir les porter pieds nus, normal quand on sait qu’elle s’inspire d’une fabrication de soutien-gorge. Une petite paire de chaussette fine, écouteurs aux oreilles et c’est parti. Bon j’avoue que dans le premier kilo, je me suis dit « encore une chaussure de route où tu donnes plus que tu ne reçois », mais je n’ai pas fait demi-tour pour autant. Apprenons à se connaître. Au fur et à mesure, je remarque que ce n’est pas la chaussure qui n’est pas adaptée mais bien ma foulée.
M’entrainant avec les Wave Rider Mizuno au confort et amorti incomparable, je ne suis pas dans le même segment, cette chaussure demande tout simplement une attaque médio-pied.
Petit aparté biomécanique. Le pied se décompose en trois parties :
– Le talon. Le calcanéum est le plus gros os de votre pied. De petits coussinets plats, positionnés sous cet os, constituent votre système naturel d’amorti. Pour plus de 90 % des coureurs, le point d’impact dans le déroulement du pas se situe sur la partie externe du talon.
– Le médio-pied. Cinq petits os se trouvent dans cette partie du pied. Le médio-pied peut être comparé à un « pont », avec des ligaments qui jouent le rôle de câbles de soutien. Les os apportent un maximum de stabilité pour supporter le poids du corps. Cette partie du pied est naturellement flexible et assure la transition entre le talon et l’avant-pied tout en garantissant la stabilité.
– L’avant-pied. Il regroupe les métatarses et phalanges. C’est une partie du pied extrêmement flexible. Les os et ligaments situés sur l’avant-pied permettent d’optimiser la phase de poussée.
Le déroulement de la foulée
La foulée est un mouvement biomécanique très perfectionné durant lequel chacun des 26 os et 38 muscles de votre pied est mis à contribution. A chaque foulée, le pied est en contact avec le sol, du talon jusqu’à l’avant-pied. Ce processus se répète environ 450 fois par kilomètre et ne dure, à chaque fois, que 220 millisecondes en moyenne.
Revenons à notre essai…
Je teste donc l’attaque médio-pied et là, elle s’exprime, je sens bien que la poussée se passe ici. C’est LA qu’elle prend tout son élan. Je reviens tranquille vers mon lieu de départ et me dit qu’une seconde sortie est nécessaire avant d’écrire. Elle ne demande qu’à mettre les Watts. Seconde sortie matinale, j’enfile la speedform avec beaucoup de plaisir, le laçage est adapté pas besoin de faire 3 double nœuds, une taille inférieure aurait été au top. (du 40 chez Nike, 39 chez Mizuno, je pense 39 chez U.A). Je mets à profit la leçon de la première sortie, une attaque médio-pied pour profiter de l’impulsion complète. Autant je suis restée fidèle lors de mes 10km sur route aux Flyknite Lunar de chez Nike dimanche, que le prochain dossard sur 10km sera pour elles. Mais il me faut trouver la tenue adaptée à ce mélange rose-bleu !
Ma conclusion
La SpeedForm mettra tous les sens plantaires en action, pour donner une foulée dynamique et aérienne ne pas hésiter sur le médio-pied sinon vous serez déçu. Une chaussure, pour coureur léger, puissant au niveau des quadris, les ischios sont vraiment soulagés et je l’ai ressenti moi qui en souffrais il y peu de temps. Je la conseillerais du 5km au 12km ensuite elle va manquer d’amorti, de confort. Elle mériterait un chaussant plus étroit. La speed form a une bonne accroche sur le bitume, pour l’avoir testée sur route humide, c’est appréciable également dans les raidillons. La route c’est son terrain de jeu, ne pas l’envoyer sur les chemins elle risquerait de ne pas apprécier. Destinée au runner : compétiteur, léger, universel.
Notes
Stabilité : 5/5 attaque médio-pied permet la stabilité optimale
Dynamisme : 5/5 lorsque l’on a pigé l’attaque et la foulée à adapter
Confort : 3/5 elle mériterait d’être un peu plus étroite.
Mylène
Retrouvez la SpeedForm Under Armour chez i-Run.fr !