Rincé par la flotte car ça fait une semaine qu’il pleut. Mais il y a des entraînements à faire, et … il faut y aller, même avec cette satanée flotte ! Rincé aussi par cette grosse séance entre potes. Sacré « pyramide » encore. Celle là elle vaut bien celle de Khéops ! D’ailleurs, heureusement qu’ils sont là les potes, parce sinon, vous n’auriez pas mis le museau dehors aujourd’hui. On compte sur les autres, on file un coup de main aux autres en même temps qu’à soit. Chacun apporte sa pierre (pour la pyramide, c’est pratique).
Il y a des objectifs à venir et c’est aussi pour ça que vous vous donnez tant de mal. Sans ça, vous la feriez un peu plus à la cool. Quelques footings ci et là suffiraient pour votre bonheur. Aller courir avec ces 4 petits degrés et ce vent à décorner les boeufs, non merci ! On dirait qu’il fait -15°C… Mais vous y allez…
Vous y allez parce que l’objectif approche et vous aimez faire les choses jusqu’au bout. Tout ce mal que vous vous donnez, c’est pour en tirer une satisfaction. Pour ne pas regretter. Franchir la ligne, se retourner et se dire : « j’ai fait le boulot… jusqu’au bout ! » . Bien sûr quelques fois le résultat espéré n’est pas forcément au bout, mais l’investissement et tous ces efforts ça peut être ça la satisfaction. Cependant, que de souffrances! Tous ces kilomètres accumulés, ces séances répétées à vive allure où les cuisses s’engorgent et les poumons s’enflamment. Toutes ces fois où vous aimeriez que ça cesse… Toutes ces fois où vous posez la main sur le chrono avant d’effectuer un nouveau tour de piste. Toutes ces fois où vous faites votre sac pour l’entraînement…
Mais voilà, ça fait des années que vous faites ça. Pourquoi ? Parce que vous êtes passionnés. Un sportif aime le dépassement. Il n’aime la douleur que quand c’est lui qui la provoque. Il aime l’état dans lequel il est après un effort. Il aime voir les progrès que l’entraînement engendre sur ses capacités. Il se passionne pour le matériel qu’il utilise, essaye, compare. Il aime le contact avec les autres passionnés, les discussions ouvertes, le partage d’expérience et d’émotions. Il aime la confrontation saine, sur laquelle on s’appuie pour parvenir au dépassement de soi. Il aime l’ambiance, les applaudissement sympathiques des gens qui viennent voir famille et amis courir.
On continue ? En fait, il y a mille raisons pour lesquelles on y revient, à chaque fois, malgré tous ces désagréments et ces souffrances. Ces raisons surpassent toujours les points négatifs. Car la course, c’est avancer. Sans cesse. Le mouvement est vie. Alors ce soir vous êtes encore rentré rincé, mais demain, vous recommencerez. C’est ainsi ! On ressort toujours de la nuit avec de nouvelles envies.
Mathieu BERTOS