Aurélien Olivan s’équipe depuis toujours sur i-run. Il va courir les 6 jours d’Antibes chaussé de ses Asics gel Nimbus 12 jaune et bleu. Aurélien Olivan est un sacré personnage… Avant de courir, il excellait dans le Roller Skating… Exceller, c’est peu de le dire, puisqu’Aurélien est champion de France du 100km sur route ! ?On peut dire qu’il a réussi sa reconversion puisqu’il a couru 7 marathons et performé sur des trails et des ultra-raids dont les 100km de Millau, la Diagonale des fous. Il nous raconte comment il gère son alimentation lors de telles épreuves, comment il s’est préparé pour ces 6 jours si spéciaux, comment on passe du patin à roulettes à la CAP… Vraiment passionnant, on vous laisse lire la suite.
u-run.fr : Bonjour Aurélien, peux-tu te présenter pour les lecteurs de u-run ?
Aurélien Olivan : Bonjour,je suis Aurélien OLIVAN, j’ai 51 ans, marié, 2 garçons de 23 et 20 ans et une petite fille de 4ans. Je suis contrôleur des travaux publics de l’état pour le compte de la Dgac.
A l’age de 8 ans j’ai commencé à faire du ROLLER SKATING au Grenade roller Skating. C’était un des meilleurs clubs français et nous avons avions déjà 2 champions du monde. Le club s’est toujours maintenu en haut de l’affiche et il y a eu ces dernières années 2 nouveaux champions du monde.
u-run.fr : Tu es recordman de France sur route de 100 km en patin à roulette…
Aurélien Olivan : J’ai arrêté le patin à roulettes en 1983. J’ai été 2 fois champion des pyrénées sur 500m contre la montre piste en junior et sur 10 km junior-senior sur piste. J’ai porté une fois le maillot de l’équipe de France à Périgeux. J’ai établi un record de France de 100 km sur route en 3h 44min 22 sec et 34/100ème sec en 1980 sur l’autoroute des deux mers juste avant qu’elle soit inaugurée.
Actuellement je suis tout cela de loin. En complément au patin à roulettes où l’on s’entrainait presque tous les jours, je jouais aussi au rugby en 3ème division de l’époque ce qui correspond à la Fédérale 3 d’aujourd’hui.
Lorsque j’ai tout arrêté, j’ai pris 25 kilos en un an. du coup je me suis mis à faire du vélo au Grenade Cyclo-club Grenadin. Mais pour s’entrainer il faut 4 heures si l’on veut faire des sorties de 90 à 120 km et je n’avais pas trop de temps pour cela. Je m’inscrivais aux diverses cyclos dans les Pyrénées (La Lapebie, L’ours, les étapes du Tour, la Castraise, etc…) au je me régalais et j’étais dans mon élément.
Le patin à roulette se marie très bien avec le vélo, mais le vélo est bien plus facile que le roller même lorsque je fais l’étape du tour Lourdes – Luz Ardiden avec 212 km en franchissant à partir du 100ème km environ le Peyressourde, puis l’Aspin pour enclencher sur le Tourmalet coté Mongie et enfin finir sur la montée à Luz Ardiden. Comme j’aime bien le dire ou le répéter, sur un vélo on est porté. En patin à roulettes c’et autre chose. les cuisses vous brulent des le moindre petit effort.
u-run.fr : Comment passe-t’on du patin à roulette au running ?
Aurélien Olivan : Voilà comment je suis arrivé à la course à pieds. Un jour avec mon frère celui qui à 11 mois de moins que moi, car j’en ai un autre qui a 13 mois de plus que moi – lui à été champion de France d’Aviron en 4 de couple je crois et a eu une sélection en équipe de France, nous avons vu sur la dépêche une annonce sur le marathon de Toulouse vers les années 1985 environ. et nous nous sommes inscrits le jour même qui était la veille de la course. Nous n’avions aucun entraînement spécifique. Nous avions mis 4heures 44 minutes je crois. Pour nous c’était un exploit.
u-run.fr : Tu vas faire les « 6 jours d’Antibes ». Tu as l’habitude des ultra ?
Plus d’informations sur les 6 jours d’Antibes ?
C’est sur wanarun, et c’est maintenant !
Aurélien Covan : Depuis 1992 je suis licencié au club du TOAC. Je me considère comme un coureur de 24 heures.c’est là que je suis le mieux. J’ai fait des 100km, mais pour moi cela devient une promenade, bien qu’à Belves au championnat de France j’ai du puiser dans mes réserves pour finir. Depuis peu je participe chaque année aux 100 km de Millau. Pour moi c’est un vrai régal cette course. En 2008, j’ai couru 7 marathons (Barcelone, Rome, Paris, Stockholm, Médoc, Toulouse et La Rochelle) un 24 heures à Brives et un 100 km de Millau et toutes les petites courses autour de Toulouse.
J’ai également fais la diagonale des fous à l’Ile de la Réunion148 km en 53 heures pour un dénivelé de 8000 m en positif, l’Ultra trail du Mont-Blanc (abandon au 72ème km) et le Grand raid des Pyrénées (abandon au 44ème km). le trail le plus dur que j’ai réalisé. Reste le trail des hautes pyrénéens départ de Moléon Barrousse et arrivée à Loudenvielle. Il n’y avait que 54 km mais 11 cols et 5 pics à franchir. Je me rappelle que j’ai du faire des petits détours pour aller chercher de la neige pour boire car je n’avais pas voulu prendre mon camelback et je ne disposait que d’une petite gourde.
u-run.fr : Une petite voix m’a dit que tu allais courir avec des des gel nimbus d’asics. Que penses-tu de ces chaussures ? Il paraît qu’elles sont hyper confortables, tu confirmes ? Est-ce qu’en même temps elles sont assez dynamiques, est ce qu’elles envoient bien ?
Aurélien Covan : J’ai essayé tout type de chaussures et je reviens toujours vers ASICS. Je cours avec des Nimbus et je ne veux plus changer ni de marque ni de modèle. Pour moi qui pèse 92 kg, j’en faisais 96 kg au marathon de Paris (il faut dire qu’issu du roller skating, j’ai un tour de cuisse de 62 cm), j’ai les pieds dans des pantoufles avec ces chaussures. Lorsque je fais un 24 heures ou un 100 km, je mets un peu de crème NOK d’Akileine entre les doigts de pieds et en avant toutes, pas une douleur, pas une ampoule. J’amène la chaussure jusqu’à ce que la semelle soit usée à jusqu’à la « couenne ». Chez i-run , ils sont surpris chaque fois que je vais les trouver pour acheter de nouvelles chaussures. Il savent que ce sera des Nimbus et il n’a le choix que du n°. Cette fois c’est la Nimbus 12 jaune et bleu. J’avais un faible pour la Nimbus 8, mais c’est une histoire ancienne.
u-run.fr : Est-ce la première fois que tu vas participer aux 6 jours d’Antibes ? Quel est ton objectif pour cette course, comment t’y es tu préparé ?
Aurélien Covan : ACTUELLEMENT, je suis focalisé sur les 6 jours d’Antibes, je suis passé à 3 entrainements par jour de 15 km (14,750 km exactement). J’essaye de faire cela 3 fois par semaine mais des fois il me manque du temps. C’est comme les cachets, matin midi et soir.
Je n’ai jamais couru 6 jours mais j’en ai toujours rêvé. Lorsque j’avais 20 ans je voulais m’inscrire au 6 jours de La rochelle, mais l’organisateur c’était moqué de moi car je n’avais aucune expérience dans ce domaine. J’avais été très vexé. Aujourd’hui j’ai la chance d’avoir été retenu pour Antibes. L’organisateur Gérard CAIN ne s’est pas posé la questions de savoir combien je valais sur telle ou telle autre distance; ce n’est qu’une question de préparation.
Ma participation vient d’une constatation que j’ai faite lors des 100 kms de Millau, mon accompagnateur en vélo était très fatigué de m’avoir accompagné en vélo, j’ai dû le descendre du vélo, l’asseoir dans la voiture, plier son vélo et le chargé dans la malle, puis rentrer à Grenade sur Garonne. Arrivé à Grenade à 5 heures du matin je ne trouvais pas le sommeil et à 7 heures du matin après une bonne douche je suis allé faire la sortie en vélo avec les clyclos de mon club. Ce week-end là j’avais fais 100 km à pied et une centaine en vélo. je n’avais pas l’impression d’être altérée. Je suis toujours mieux lorsque mon corps puise dans les réserves. C’est dans cette configuration que les valeurs intrinsèques se nivellent.
u-run.fr : Quel est ton objectif sur cette course ?
Aurélien Covan : Je pense pouvoir faire 600KM en 144 heures (6 jours). il y à une personne qui elle va essayer de battre un record du monde de 6 jours sur tapis roulant; je lui souhaite bien du courage. Je compte partir comme si je faisais un 24 heures c’est à dire faire 150 km le 1er jour et puis me reposer quelques heures pour repartir pour 100 km à 120 km par jour. Je ne peux être sur de rien – autant je sais qu’au 100 km de Millau je peux faire 11 heures sans problème autant là je n’en sais rien. Ce qui va m’aider à ma battre et à tout donner, c’est que ma famille et mes amis vont me suivre durant la course et de savoir cela c’est déjà quelques dizaines de kms d’engrangés.
u-run.fr :Comment gère-t’on son alimentation, son hydratation et son sommeil sur une course de 6 jours ?
Aurélien Covan : Si j’ai une ampoule -chose très rare comme dit précédemment- je fais comme s’il fallait que je fasse chauffer l’eau et la je sais que je n’aurai plus mal, si j’ai des crampes je sais que je dois manger salé, si j’urine jaune je dois boire un peu plus. Pour moi le plus dur c’est de gérer l’estomac lors de telles courses. Je l’imagine comme si c’était une bétonnière, s’il y à trop d’eau , il faut mettre du ciment et du sable c’est à dire manger solide et vis versa si l’on sent que les crampes arrivent. Cela à marché sur 53 heures mais sur 144 je ne sais pas.
u-run.fr : Ton morceau de musique préféré si tu cours en musique ?
Aurélien Covan : Actuellement je m’entraine en écoutant Luz Cazal ( chanteuse espagnole ) et sa fameuse chanson Piensa en mi qu’on entends dans le film talon aiguille entre autres. J’ai aussi du CALI et mon fils me charge sans arrêt de nouvelles chansons sur mon mp3.
u-run.fr : Ta citation running préférée ?
Aurélien Covan : Concernant des citations, je n’en ai pas ou j’en ai plein mais je me les garde pour moi. Juste un truc quand je suis à la limite de la rupture, je me fais un check-list de ce qui ne va pas et je me dis que j’ai payé pour le faire et que c’est un plaisir.
Plus d’informations sur les 6 jours d’Antibes ?
C’est sur wanarun, et c’est maintenant !