Tout le monde aimerait avoir un beau finish, non ? Bon, évidemment, si on pouvait ne pas l’utiliser, cela voudrait dire qu’on est tranquille et qu’il n’y a pas le stress de ce moment si crucial, ou alors que l’on a dominé les débats et là c’est royal. Mais quelques fois, on ne peut pas y couper… Que ce soit pour une victoire ou un podium (pour les plus performants), ou pour un simple duel.
Car oui, même si vous oscillez toute la course autour de la 221è place des 388 concurrents (au pif!), votre compagnon de galère peut quelques fois devenir la dernière difficulté d’une course. A l’instinct, vous allez tenter le sprint. Lui aussi sûrement. Vous vous êtes déjà testés les trois quarts de la course : un coup c’était lui, un coup c’était vous. Impossible de se le décrocher cet animal !
Alors… Voici le moment fatidique. Les 150 derniers mètres en gros, dès que vous apercevez la ligne, il va falloir être un guerrier. Vous avez livré des batailles mais celui qui l’emportera là dessus aura gagné la guerre. C’est le moment de faire retentir la chanson de Rocky dans la tête. C’est là qu’il faut débrancher le cerveau et tout donner ! Un sprint, c’est à la fois très court pour faire la décision, mais tellement intense que le moment en devient interminable. La souffrance est déjà présente depuis longtemps en plus, et là ça devient encore plus violent ! Il faut être fort mentalement pour se livrer à un sprint.
Certains d’entre nous on ça en eux. La course qu’ils auront pu faire peut être catastrophique, mais ils sont capables de débloquer un surplus d’énergie et de terminer très fort ! On peut voir au coeur du peloton des finishs plus impressionnants qu’aux avant-postes. D’autres redoutent ce moment car ils se savent moins performants, et ils auront beau tenter quelque chose ça n’aura que peu d’effets. Mais rien n’est perdu ! Car un sprint c’est bien sûr dépendant de bonnes qualités physiques, d’aptitudes propres à chacun, c’est aussi et en grande partie mental. Car si on est prêt, dès l’avant course, à se livrer jusqu’au bout, on est capable de se livrer jusqu’au bout. Et il faut toujours se méfier de tout le monde au sprint, car quelqu’un qui est capable de s’arracher et de supporter la souffrance de l’effort peut devenir redoutable !
Alors, comment faire pour progresser ou emporter un finish ? Les coachs pourront vous indiquer des séances ou exercices à faire tels que des lignes ou des fins de footings en accélération progressive … Autrement, il y a deux sortes de finish : si vous vous pensez moins rapide, partez de plus loin ! Tentez le coup en durcissant l’allure au dernier kilomètre ou aux derniers 500m. Certains sont capables d’aller vite mais quand la souffrance s’impose et se prolonge, c’est plus compliqué pour eux. Si vous comptez sur votre pointe de vitesse, il faut être malin et se préserver un maximum avant de lancer un sprint violent à 100m. Surprendre ou bien écoeurer l’autre, quelques fois ça se joue en très peu de temps. D’autres fois ça dure jusqu’à la ligne et il ne faut pas couper l’effort avant !
Bien qu’il soit toujours compliqué de déclencher un sprint, décidez, même avant la course, qu’aujourd’hui vous êtes prêts à batailler, et de le faire jusque dans les derniers mètres. Si vous le perdez, tant pis, vous aurez tout donner ! Un sprint, ça peut être beau et terrible à la fois : il décide de l’issue d’une course et livre son verdict sur un duel, sur tout un entraînement consenti depuis des mois. Il peut dans tous les cas, vous laissez sur une bonne ou sur une mauvaise impression …
C’est la beauté du sport !
Mathieu BERTOS
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