Quelle belle et longue carrière pour Paula Radcliffe ! Comme Haile Gebreselassie en 2013, la britannique a fêté le 17 décembre dernier ses 40 ans. Une carrière longue et bien remplie dont la première marque internationale fut son titre de championne du monde de cross junior en 1992.
Durant de longues années, elle fut l’une des rares à pouvoir lutter contre les africaines en cross et sur les épreuves de 5000 – 10 000m. 5è sur 5000m aux mondiaux en 1995, ce sera aussi sa place l’année suivant aux JO d’Atlanta. En 1997, elle est 2è aux Mondiaux de cross ainsi que l’année suivante, où elle obtiendra toutefois le titre européen.
Son style la rend reconnaissable entre mille : sa tête dodeline de plus en plus à mesure que l’effort se durcit. De plus, elle aime prendre les devants sur une course et ne peut pas rester attentiste, quitte à mener la course devant les favorites, ce qui lui joua bien des tours pour aller chercher la 1ère place ou les podiums. En 1999, elle est 3è des Mondiaux de cross et 2è sur le 10 000m des championnats du monde. C’est sur cette distance qu’elle s’alignera en 2000 aux JO de Sydney, mais elle échouera au pied du podium.
Cependant, elle amorce déjà une reconversion sur route, et de quelle manière : elle devient championne du monde du semi-marathon ! C’est le 1er de ses 3 titres sur la distance avec celui de 2001 et de 2003. Son record personnel, 1h05’40 est le semi-marathon le plus rapide chez les femmes. Mais trop descendant, la performance ne peut être retenue. Officiellement, elle » en reste » à 1h06’47.
En 2001 et 2002, elle parvient à devenir championne du monde de cross ! En 2002 et 2003, Paula est dans ses meilleures années. La voici désormais sur marathon, avec deux performances extraordinaires: elle gagne Londres en 2h18’55 et Chicago en 2h17’18, record du monde! Elle sera également championne d’Europe du 10 000m (2002). Un titre de championne d’Europe de cross glané, elle ira hisser très haut le record du monde du marathon à Londres en 2h15’25, record qui tient toujours 10 ans après et qui n’est même pas approché !!
Les JO de 2004 ne sont pas un bon souvenir, elle abandonnera sur 10 000m et sur le marathon. Mais en fin d’année à New York, elle redevient reine du marathon, ce qu’elle confirme l’année suivante en gagnant à nouveau Londres et le titre mondial sur la distance ! Puis commencent des années de galère. Les blessures arrivent. En 2007, après avoir donné naissance à son 1er enfant, elle entreprend une rééducation après avoir eu une fracture de fatigue du bassin. Elle ne voulait rien perdre et continuait à courir malgré sa grossesse. Cependant, c’est une femme des grands rendez-vous, puisqu’elle revient gagner New-York en fin d’année.
Elle sera présente aux JO de Pékin en 2008 après une autre fracture (au fémur cette fois-ci) mais la préparation fut trop courte, en témoigne une 23è place. Très déçue, mais jamais abattue, Paula se bat : 3è victoire à New York, quelle volonté ! Par la suite, sa dernière performance sur marathon sera sa 3è place en 2011 à Berlin (2h23’46). Depuis, elle se bat avec des problèmes au pied, et elle admet que sa carrière au plus haut niveau semble terminée. Désormais, elle ne se fixe plus d’objectifs. » La chose la plus importante est de courir en bonne santé » dit-elle.
En ce qui concerne les compétitions pour son groupe d’âge elle n’est pas décidée : » je ne peux pas dire que je ne viserai jamais les records catégorie masters « . Notons qu’elle est toujours détentrice du record du monde du marathon (2h15’25) ET du 10km route (30’21) » Si je regarde en arrière et que je réfléchis à ce que je pensais et voudrais faire quand j’aurais 40 ans, je peux me considérer comme assez chanceuse d’avoir eu la carrière et les expériences que j’ai eu. Actuellement, je m’entraîne toujours. En terme d’objectifs proches je prend les choses comme elles viennent. J’ai quelques idées sur ce que j’aimerai faire mais encore une fois je prend étape par étape et ce que mon pied me permet de faire. »
Mathieu BERTOS
(propos recueillis dans Runnersworld)
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