AVERTISSEMENT : Avant de vous plonger corps et âmes dans ce récit, je tiens à préciser que son contenu est à prendre, dans sa quasi-intégralité, au 2nd degré. Je dis cela surtout pour ceux et celles qui ne nous connaissent pas bien.
En effet certains des propos tenus ici ne se disent clairement pas, sauf que nous, nous les disons… et si nous les disons, c’est bien évidemment parce que nous ne les pensons pas une seule seconde. Quand je dis nous, je parle des Galinettes, notre duo du trail de Noël, qui n’est pas passé inaperçu, au moins sur les plans auditifs et visuels !
Une course, vous serez d’accord avec moi, ça se prépare. Nous avons décidé de miser une grande partie de notre préparation sur la tenue : choix du T.shirt, nom d’équipe, flocage… et oui c’est du travail. Il est donc normal que la veille de course, en nous réunissant autour une bonne bière, nous abordions LE point essentiel du lendemain : la tenue de course… mais aussi celle de l’après course. Les choses secondaires, telles que l’heure du départ, la gestion de l’allure et du ravitaillement seront certes abordées, mais dans un 2ème temps. Et oui, la pression est grande pour nous… nous avons tellement fait « les bouches » sur facebook, à traquer tout le monde, depuis plusieurs semaines, que si nous ne faisons pas de podium demain, nous signons notre arrêt de mort. Il faut dire que nous nous sommes employées ces derniers temps à éliminer nos concurrentes directes. Après avoir renversé Agnès à vélo, celle-ci étant toujours opérationnelle, nous avons répandu le virus de la grippe chez sa co-équipière Irina, qui, en cette veille de course est clouée au lit avec 39 de fièvre… les filles ne pourront pas prendre le départ. Nous avons déjà gagné une place. La deuxième équipe, nettement au dessus de nous, est le duo Florence Houette/Pascale Botella. Un peu à court d’idées, nous verrons cela le jour de la course. La nuit porte conseil.
Après une courte nuit, départ pour Ollioules avec Juju et Pépé. Julien court avec Damien Vesseau, et moi avec ma Perrinette. En montant au gymnase, lieu de retrait des dossards, on commence à se faire remarquer, « oh fan pépé, comme ça monte, j’ai déjà mal aux jambes, tu crois que ça va monter autant pour la course ? » mdr. A peine arrivées au retrait des dossards, nous discutons avec tout le monde, la photo avec Magg et les Galinettes, notre entrée est légèrement remarquée. Bon il faut tout de même aller retirer nos dossards sinon nous ne serons jamais à l’heure pour le départ. T.shirt rose floqué « Les Galinettes » en place, bandeau rose assorti, c’est parti pour un petit échauffement dans les rues d’Ollioules. Nous croisons Aline, avec son team, un petit bisou et nous continuons notre footing. Aline est soulagée que nous ne courions pas dans la même catégorie, elle est en duo mixte, et du coup elle sait que nous ne nous en prendrons pas à elle aujourd’hui, ok elle trouvera quand même le moyen de chuter et de se faire bien mal au genou… ce n’est pas notre faute Alinette, jte jure !
Nous croisons aussi Florence et Pascale, on papote un peu, elles sont très impressionnées… par nos T.shirt. Direction la ligne de départ, il fait plus chaud que ce que je pensais. Avec un ciel bleu, un soleil rayonnant, nous avons l’impression d’être au mois de mai, la journée s’annonce magg’nifique. Avant de partir, il faut enlever notre première couche manches longues sinon nous allons crever de chaud. Du coup, petit striptease improvisé sur la ligne de départ. Enfin, pas si improvisé que cela, puisque Bernard se trouve à nos côtés… l’objectif étant bien évidemment de le déstabiliser d’entrée de jeu afin de prendre une longueur d’avance sur lui. En effet, ces derniers jours, nous nous amusons à le taquiner. Il a fini devant moi à la montée d’Imoucha dimanche dernier et je lui avais dit qu’on prendrait notre revanche à Ollioules.
Le temps de prendre quelques photos et c’est le départ. Difficile de partir correctement car des énormes bites sont placées à 10m de nous, espacées d’1m les unes des autres, va donc falloir se faufiler sans se retrouver face contre terre. Perrinette s’élance, je reste bloquée et ne la vois déjà plus. Ah ça y est, je la vois au loin avec son bandeau galinette… je tape un sprint pour la récupérer, aux côtés de Florence, qui lorsque je fais 3 pas, elle n’en fait qu’un… bref ! La consigne communément admise était de partir relativement vite, afin de ne pas rester bloquées dans les bouchons sur les premiers singles, mais sans non plus se cramer, pas facile de trouver le juste milieu, j’avais évoqué l’idée de suivre Perrine (me suis pas trop mouillée là) : « pépé je te suis, tu donnes le rythme sur les premiers kilos, si c’est moi qui pars, je vais nous griller ». C’est que j’avais oublié le départ de pépé au trail de la Sainte-Victoire !
Le rythme n’est pas facile à prendre, sur la portion de bitume, nous croisons énormément de coureurs de la région, c’est trop cool de se retrouver tous et toutes là en fin de saison sur une ambiance hyper décontracte, chacun avec son partenaire de course. Côté féminines, Karen, Aline et Sandrine passent avec leur co-équipier respectif, en duo mixte, on discute un peu, ça fait plaisir de les retrouver. Ma Galinette peine un peu à trouver ses jambes sur une piste forestière qui monte légèrement, je me place juste à côté d’elle. Il faudra attendre 3kms environ, que la piste forestière se transforme en single pour qu’elle me lâche « vas-y Laurie, on envoie », ah je n’attendais que ça ! Mais petit problème ça bouche assez rapidement, on se faufile un peu, puis ça redescend, un beau single raide comme nous les aimons, pas super technique non plus mais les gens ne sont pas très à l’aise. « Allez Laurie, vas y double, tu t’en fous !! » Et moi je suis un peu sur la retenue, depuis que l’on m’a lâché, il y a un mois aux Templiers, sur un ton plutôt désagréable « vas-y suicide toi, ça va tu ne joues pas le podium ». Du coup je lance à ma Galinette, « Allez pépé, fais-toi plaisir, passe devant, je te suis, mais ne les pousse pas quand même ces messieurs… ».
Quelques mètres plus bas, nous rejoignons Sandrinette. Et là c’est la cacophonie, les hommes nous laissent tous passer tellement nous hurlons : « Et ben Sandrine, tu parles toujours autant depuis la dernière fois que nous avons couru ensemble, enfin tu ne parles pas, tu cries ». A elle de me répondre, « ah ben Laurie tu ne t’entends pas alors », peut-être effectivement, je te le concède. Fin de cette 1ère descente, nous relançons un peu avant de remonter, d’abord sur une piste où Sandrine nous repasse devant, et au passage nous soudoie. Nous sommes outrées, nous qui sommes d’une étique irréprochable ! « Les filles, si vous me laissez finir devant, je vous offre une bière à l’arrivée ». Je lui réponds qu’il nous faut bien plus qu’une bière pour nous acheter et évoque l’exemple d’Agnès, à qui nous avons du faire un gros chèque (sur le compte de la clinique de Perrine) pour qu’elle accepte de ne pas se pointer à Ollioules avec Irina. C’est dans cette bonne humeur, entre traquages en tout genre et plaisanteries, que nous parvenons jusqu’au rétrécissement de ce sentier… et c’est ici que les premiers vrais embouteillages commencent.
Ça monte raide dans les rochers et nous ne pouvons pas avancer, zut. Nous décidons d’y aller au culot, en équipe filles, ça peut passer, en plus 2 Galinettes roses qui font rire, ça se tente. Pour faire passer la pilule je commence à débiter mes bêtises, en doublant sur la droite puis la gauche, dans les éboulis. « Excusez-nous messieurs, je suis vraiment désolée mais ma co-équipière va m’engueuler après si je traîne trop. Faites attention, ne restez pas trop au milieu, elle parait gentille comme ça, mais elle est très agressive, Perrine, ne pousse pas les coureurs, ils ne sont pas contre nous tu sais ». Certains sont ronchons, je les comprends, « Oui mais les filles c’est pareil pour tout le monde, il fallait partir plus vite ». C’est alors que je retourne la chose : « mais non ce n’est pas vous ni nous, ce sont les coureurs de devant qui partent fort et qui après sont incapables de placer un pied devant l’autre dans les côtes ». Du coup les coureurs rechignent toujours mais pas uniquement après nous, ils en oublient un peu que nous les passons. Ah qu’est-ce qu’on est fortes pour blaguer, des bouches ! Je n’oublie pas non plus l’heure qui tourne, « Pépé pense à boire, faudrait pas tarder à manger, d’ici 10-15min, quand tu le sens en fait ». « Ok Laurie, ben quand j’arriverai à respirer alors ». Ce n’est que le début d’une longue série de : « pépé tu as pris ton gel ? Tu veux un truc à manger ? N’oublie pas de boire ? » mais aussi dans un autre registre, « comment vont les jambes ? tu me dis quand tu veux qu’on accélère, qu’on ralentisse »… « Pense à respirer », non je plaisante, la dernière question je ne l’ai pas posée… il faut dire que je l’entendais respirer ma Perrinette 😉 Je m’excuse d’avoir été si pénible sur ces questions élémentaires, je t’avais prévenue que j’allais être comme ça, merci pour ta patience. A aucun moment tu ne m’as regardée de travers… bien qu’intérieurement tu devais en avoir marre.
A la fin de la montée, la vue est Magnifique, « pépé regarde comme c’est beau », en écrivant cette réplique, je comprends à quel point j’ai pu être soulante, pardon. Effectivement c’était très beau. Nous traversons le petit hameau perché, des maisonnettes, des ruines, c’est superbe. Ça descend, nous relançons un peu. Perrine passe devant, elle s’éclate en descente, je la suis, au passage, j’en profite pour lancer quelques boutades quand les coureurs sont un peu au milieu du chemin et que pépé est déjà passée devant « pardon monsieur, je suis désolée, je vais me faire gronder si je n’arrive pas à suivre ma Galinette, ça va elle ne vous a pas poussé au moins ? » La descente est courte, un petit coup de cul nous fait déboucher sur une route goudronnée, quelques mètres pour nous refaire les jambes, que j’aperçois LA descente, la plus technique, celle qui est taillée pour nous. « Pépé tu es prête, c’est NOTRE descente ». C’était effectivement très raide, très technique et très glissant, un peu à flan de falaise aussi… des cordes sont installées pour descendre en rappel. Nous embarquons dans notre sillage 2 coureurs et nous descendons… comme des jobardes, on passe à droite à gauche, on crie, on s’envoie des vannes, on rigole, et on envoie sévère, sans rien calculer autour de nous.
Les autres coureurs ont peur et s’arrêtent clairement pour nous laisser passer, il faut dire qu’ils nous entendaient arriver de loin. Ils nous regardent comme des extra-terrestres, non franchement il fallait le voir pour le croire. Petite pensée pour Henry, qui aurait certainement eu le vertige à ce moment là. Le chemin est fait de sorte que, à peine arrivé en bas, ça remonte aussitôt, ça fait une espèce de cuve, du coup on voit les coureurs d’en face monter (enfin nous, nous n’avons rien vu) et inversement, une fois sur l’autre versant, on voit les coureurs descendre. Ca raisonne énormément. Aline, déjà perchée du côté de la montée, nous confiait, après la course, qu’elle nous avait entendues descendre. Ca vous étonne ?
Désormais, c’est à nous de remonter. Perrine a un peu les jambes lourdes, j’essaie de lui faire un monologue en cherchant milles et une raisons de se trouver ici et maintenant, même en souffrance. Tentative n°1 : « Pense à Agnès et Irina qui n’ont pu être là ». Tentative n°2 : « On est mieux ici dans les collines que dimanche dernier à ta clinique ». Tentative n°3 : « Le week-end prochain, pense à moi, je serai à Paris, il fait froid, il fait gris, c’est la ville, c’est la pollution, ici le ciel est bleu, le soleil brille, le parcours est magnifique, et surtout tu es en bonne compagnie 😉 ». Un peu plus tard, pépé me dit « non mais Laurie, ne t’inquiète pas, si on fait une mauvaise perf, je dirai que c’est ma faute ! » A moi de rétorquer « D’où c’est ta faute, nous avons été bloquées, c’est tout, pas de chance quand même… ». Les coureurs rigolent, mais je ne veux pas non plus trop faire rire Perrine… si vous connaissez son rire, vous comprenez pourquoi ! Sur ce, la montée est quand même bien raide mais je décide de faire une petite échappée gentille « je t’attends un peu en haut pépé ». Quand je me retourne, je vois ma Perrine derrière 2 ou 3 coureurs, le passage est large sur la droite et la gauche. Elle s’arrête, me regarde, lève les bras et me dis « Tu vois Laurie, je ne peux pas passer là, ces messieurs bouchonnent ». Tu m’as faite rêver là Pépé, t’es une pire bouche que moi ! Nous montons encore et encore, c’est la grosse difficulté du parcours, j’en profite pour faire un petit film, Perrine se confie à cette occasion « j’en ai marre, tu es pire que Julien, je tourne à 168 de fréquence cardiaque depuis le début »… mais comme elle a le sourire et que Juju m’a dit qu’elle simulait souvent, je le prends plutôt bien en lui disant qu’elle sera trop contente à l’arrivée. Au passage, je te félicite ma pépé.
Je savais que tu ne lâchais jamais rien mais aujourd’hui tu m’as encore plus impressionnée, tu es une vraie guerrière, je ne peux pas en dire autant pour ma part, je serai bien incapable de tenir une telle fréquence cardiaque aussi longtemps, respect et bravo ! Alors quand tu me dis « Laurie, tu aurais dû le faire avec une autre traileuse », je te réponds que pour rien au monde je n’aurais échangé ma partenaire, tu as été au top, c’était un sacré moment de partage et de rigolade, nous étions une véritable équipe. Allez retour à note ascension, les roches sont parfois glissantes, à un endroit il y a même un trou qui se forme. Je me retourne alors « attention pépé, fais gaffe au trou » et j’ajoute « oh ce n’est pas là que Juju et Dam devaient pousser Florence et Pascale ? » Encore un grand moment pour les coureurs autour de nous, qui n’ont pas du être déçus de leur déplacement. « Et dis Perrine, si le plan a échoué, elles doivent être loin maintenant, faut dire qu’elle n’a aucun mérite Flo, tu as vu les longues jambes qu’elle a, pff trop facile… Et Aline, elle vit dans les montagnes elle, aucun mérite aussi ! D’ailleurs tu ne devais pas prendre des produits dopants à la clinique, je te l’avais dit que nous en aurions besoin, t’as pas assuré là ! » En fait, nous aurions tout aussi bien pu nous appeler les langues de vipère au lieu des Galinettes. Milles excuses les filles 😉 Sur ce, le sommet se profile, finalement elle n’était pas si longue que ça cette montée, nous l’avons tellement meublée de propos plus ou moins déplacés (plutôt plus que moins d’ailleurs). En arrivant en haut, je laisse passer Perrinette devant, afin qu’elle reprenne un rythme cardiaque plus décent « c’est bien de respirer à nouveau » qu’elle me dit. Cool, fais toi plaisir. Nous alternons ainsi des passages de relance en sous-bois, de descentes et de montées plus courtes et moins raides, toujours en single, quel beau tracé ! Et moi toujours mes questions à 2 balles « tu as pris ton gel… » J’essaie aussi de stimuler ma Galinette en lui disant que le vin chaud l’attend en haut, visiblement ça fonctionne, mieux que les gels apparemment lol.
Passage devant le 2ème ravito (19-20ème kilomètre environ), « allez courage les filles, il reste à peu près 6km ! ». « Non mais nous on fait une seconde boucle après », je rétorque. Certains, déjà pas mal fatigués, nous regardent bizarrement, nous prenant pour des folles. Nous débouchons en haut du col, la vue sur la mer avec le soleil qui surplombe est magnifique. Je sors mon téléphone pour prendre la photo, Perrine trace. Elle me dira au cours du repas d’après course, « ah bon il y avait la mer ? » C’est également à ce moment là que je me rends compte que je fais tellement attention à Perrine… toujours à l’écoute de sa respiration pour essayer de jauger le rythme à imprégner, à essayer de faire en sorte que tout se passe le mieux possible pour elle… que je ne calcule absolument rien me concernant, je décide alors de prendre mon 2ème gel, cela fait quand même un peu plus de 3h que nous courons et je sens que je dois un peu me ravitailler. Soudain la dernière grosse descente technique, instant photo avec Akuna qui me prend une photo en flag, grillée en train de courir avec mon téléphone à la main… ça va encore parler sur facebook. « C’est bon pépé, je suis là, envoie, c’est dans cette descente qu’on rattrape Bernard ! » Je ne crois pas si bien dire, il ne s’écoule même pas 10 secondes que Perrine s’arrête net…
Bernie est allongé en travers du chemin, la tête dans le buisson. Perrine qui lui dit, « Bernard ça va ? Ne reste pas au milieu, pousse toi ou ils vont te piétiner ». Elle le prend par le bras et le ramène sur le bas côté dans les broussailles. Il a le genou en sang mais tout va bien puisqu’il repart en marchant et nous indique au passage de ne pas l’attendre. Bernard, tu es vraiment prêt à tout pour trouver une excuse qui justifierait le fait que nous ayons fini devant toi, ce n’est pas très sportif tout ça ! Nous continuons notre descente sur un gros rythme, comme toutes nos descentes (on ne pouvait pas en dire autant de nos ascensions). Perrine est lâchée, on ne l’arrête plus, une gazelle. Les gens se tapissent au sol sur son passage, il y en a même un qui tombe sur les fesses… alors je m’arrête pour lui demander si tout va bien, histoire de faire style que nous sommes des filles civilisées (porter secours à tout coureur en détresse, c’est important). « Oh Perrinette, tu ne l’as pas poussé tout de même… nous avions convenu que nous ne poussions que les filles ! » La descente s’adoucit progressivement et devient facile, c’est un petit chemin de terre pas technique du tout… c’est ici aussi l’endroit que Perrine choisit pour s’étaler sur le sol, un superbe plat frontal, en position étoile de mer, elle se retrouve face contre terre. Sur le coup j’ai eu très peur, maintenant je peux me moquer.
Je viens voir si tout va bien, elle se relève aussitôt et je repasse alors devant afin qu’elle se remette de ses émotions, c’est toujours un peu fracassant et déstabilisant une telle chute, étrangement cela arrive toujours dans les endroits faciles, lorsque nous relâchons notre attention. Je change un peu de registre dans mes recommandations pourries : « attention la pierre », « attention la racine », « attention la branche »… Non mais quelle lourdeur Laurie !! En même temps, n’inversons pas les rôles, c’est toi pépé qui es censée me recoudre si je me fracasse et non l’inverse. Pour ceux qui ne le savent pas, Perrine est vétérinaire, elle soigne mais aussi opère les animaux. C’est vrai qu’en la voyant aussi déjantée, on ne se doute pas qu’elle a fait des études. Si je lui confie Chivas les yeux fermés, c’est parce que je lui fais confiance (mais surtout parce qu’elle me fait une bonne remise en fait). Nous continuons, je n’ose pas mettre trop de rythme, je ne sais plus vraiment comment courir et décide de me faire diriger par Perrine : « Laurie tu peux accélérer là », ok, « attends, pas trop quand même », ok, « accélère un peu », ok tu me dis je fais. Grosse discussion là, un grand moment d’échange !
Ne vous inquiétez pas, nous allons y arriver à cette fin de course. Ce n’est que 26kms mais il y a tant de choses à raconter. En attendant, une dernière petite côte où nous doublons Sandrinette, j’essaie de calquer le rythme de notre foulée sur le rythme cardiaque de Perrine, qui ne me répond plus de toutes façons (ça y est, elle me fait la tête, j’ai du la saouler !) puis une courte descente sur du bitûme nous fait rejoindre le village. Sur le goudron, notre foulée ressemble davantage à celle des éléphants qu’à celle des gazelles, tant nos impacts sur le sol sont lourds et bruyants. Je remets mon bandeau rose Galinette pour être totalement assortie avec ma pépé, et là je me chope un point de côté, oh faut le vivre. Allez encore quelques mètres… et c’est main dans la main, en moins de 3h45 (et oui 3h44,59) que nous passons l’arche, 2ème équipe féminine, derrière les intouchables Florence et Pascale.
Allez, une petite douche et place à la tenue d’après course. Toutes de bleu vêtues, en Gore (merci Sissi), les Galinettes, le standing jusqu’à la fin, enfin en apparence. Sur le podium, des boucans, tellement que nous discutons, nous tournons la tête un coup à droite, un coup à gauche, Julien a du mal à nous prendre une photo où nous regardons droit devant en même temps. Aline a bien plus de prestance que nous, même si j’avoue avoir été déçue. Eh oui, Aline, ce n’est plus ce qu’elle était, 3ème en équipe mixte, seulement… je vais changer d’idole ;-). Mais non Alinette, je te garde, tu t’es fracassée le genou, tu as une bonne excuse, soigne toi bien. Fais attention à toi tout de même, le challenge des trails de Provence reprend bientôt… et nous sommes prêtes à tout pour monter sur un podium !
Merci à l’organisation pour ce beau tracé. Un grand bravo à tous les coureurs, merci pour cette ambiance conviviale. Félicitations, entre autre, à Damien et Julien qui prennent la 21ème place en duo masculin en 3h17.
Et le mot de la fin, INCONTOURNABLE : Les filles, Agnès, Aline, Flo, Irina, sans rancune, si je me permets d’écrire ces énormités, c’est que je vous adore, et que quelque part je vous admire un peu aussi. A la prochaine course, quand vous me doublerez, vous pourrez me pousser dans un ravin, je ne vous en tiendrai pas rigueur, peut-être au trail de la Galinette ! A ce sujet, je me tâte… est-ce que je fais la groupie en t.shirt rose Galinette sur les crêtes pour encourager les coureurs ou est-ce que je cours… Perrine voulait courir, peut-être que je vais me sacrifier pour l’accompagner. Ma petite Perrine, je m’excuse aussi, car, bien que co-équipière, je ne t’ai pas non plus totalement épargnée dans ce récit. Merci pour ces moments partagés avec toi, j’ai kiffé grave, comme diraient mes élèves, je re-signe l’année prochaine, si tu veux encore de moi pour Galinette.
Laurie ATZENI
Les résultats du Trail de Noel 2013 : Resultats2013-Trail-de-noel
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