Loin de vouloir édicter des règles pour le royaume des coureurs, ceci se voudrait à la fois léger et plein de bon sens quant à notre pratique quotidienne et en compétition. Pour que les coureurs s’entendent bien entre eux, un simple « bonjour » au moment de se croiser fait l’affaire.
Sur 10 coureurs, combien d’entre eux (en admettant que vous soyez irréprochable) vous répondent ? Surtout que nous ne sommes pas fous, et même avec de la musique dans les oreilles, la vue fonctionne très bien : un coureur, on le voit venir ! N’est-il pas agaçant de voir le regard de celui qui arrive en face, et quand il nous croise faire semblant de trafiquer sa montre pour ne pas avoir à lâcher un mot ?
Si le coureur emprunte la route, il doit faire face à la circulation et donc se mettre du côté de gauche de la chaussée. D’où l’intérêt également de porter des vêtements visibles ou réfléchissants. Car si nous avons un bon temps de réaction et pouvons sauter au pire des cas dans le fossé, la voiture ne peut en faire autant ! Rien ne nous empêche par la suite de saluer de la main la voiture qui freine puis s’écarte.
Il se peut que quelques fois des coureurs se fassent dépasser par quelqu’un qui va plus vite, qui peut être en train de faire sa séance. Si vous êtes à plusieurs en train de discuter et donc totalement absorbés par votre discussion (ou votre casque sur les oreilles), tant pis pour vous si vous sursautez en vous réfugiant dans les bras de votre compère ! Celui qui vient de derrière peut être essoufflé, ou à bloc, et ne dispose pas de sonnette comme à bicyclette. Par contre si celui de derrière arrive tranquillement et désire passer, un simple « pardon, merci » sera des plus courtois. On évitera d’envoyer valdinguer les cailloux pour signifier votre présence ou d’effectuer un raclement de gorge.
Sur un stade d’athlétisme, tout le monde a le droit d’utiliser la piste. Bien sûr si vous n’êtes pas licenciés, prenez connaissance des horaires d’entraînement pour éviter de vous retrouver à 5 au beau milieu d’une séance lactique de coureur de 800m par exemple. Toutefois, une bonne chose à savoir pour tous, c’est que dans l’idéal, ceux qui fractionnent utilisent le couloir 1, et ceux qui font leur footing ou qui récupèrent s’écartent et laissent toujours ce couloir libre. Ps : prudence dans les lignes droites aux sprinteurs qui ne peuvent pas maîtriser leur vitesse à 30kmH aussi bien qu’à 15kmH !
Sur une ligne de départ, soignez raisonnables : si vous comptez faire 53 min au 10km, ne vous placez pas devant. Certains coureurs vont courir à plus de 18kmH de moyenne, ceux juste derrière à 16kmH etc… Cela peut être dangereux ! Ce serait bête de causer un accident, une chute, bref, cela peut devenir vite grave ! Surtout s’il y a 500 personnes dans le peloton. Bien sûr, il y a toujours des rigolos, pour faire un départ canon pour la photo du journal. Si vous êtes l’un de ceux-là, écartez-vous gentiment quand vous stopperez votre effort.
Messieurs, soyez gentleman : cela ne vous apportera rien de passer une femme au sprint sur la ligne. Vous gagnerez certes une place au classement, mais chez les hommes, vous n’en aurez pas bougé. Si une femme est meilleure que vous, c’est comme ça ! Elle a de plus grandes qualités de coureuses, a mieux géré la course, bref, c’est totalement idiot de vouloir prouver quoi que ce soit dans ces cas-là. Au mieux, à moins que vous n’ayez un objectif ultime de chrono, vous pouvez même l’aider à terminer et passer la ligne derrière elle.
Je sais, je sais, quelques fois on en demande trop ! 😉
Mathieu BERTOS