C’était la dernière course de l’année, 3 semaines après le marathon de Toulouse. A l’entrainement, j’ai vraiment misé sur la récup et la fraicheur physique. 27 km en 3 sorties, la semaine après le marathon ; 56 km en 5 sorties la semaine suivante, avec une 12 X 200 en 34’’3 de moyenne et une 2 X 2500 m au seuil en 8’36 et 8’39. Et 29 km de footing en 3 sorties avant cette course. Hier, raclette à midi chez des amis, et le soir… Raclette again dans la famille… J’avais déjà mangé une raclette une veille de course en octobre 2008, et le lendemain, j’étais très bien. Mais cette fois, double raclette… Je ne savais pas ce que cela donnerait …
Ce 10 km me réussit habituellement très bien, il est ultra plat, très très dense, et la météo est souvent extra. Depuis 2008, je réalise mon meilleur 10 km annuel là-bas. Comme beaucoup d’athlètes en Rhône Alpes d’ailleurs. Sébastien CHARNAY est aussi du voyage. Comme moi, ses meilleurs résultats sur 10 km sont sur cette course. L’an dernier, il avait réalisé son record en 30’52, 3 semaines après son 2h20’56 Nice-Cannes. La météo est exceptionnelle : 5°C, couvert/humide, et vent inexistant. Le plateau est incroyable. Tout le monde vient établir son « saison best » sur cette course. Il y a des routards en fin de saison qui accrochent leur dernier dossard, et il y a les crossmen qui viennent se tester avant la saison des cross.
Nous saluons beaucoup d’amis et de connaissances, qui ne manquent bien sûr pas de nous renouveler leurs compliments pour nos résultats Toulousains. Ça fait plaisir ! Tout le monde s’entend pour dire que la météo est excellente. Nous croisons Damien Vullin, avec qui j’avais couru la Montée du Poupet et le 10 km de Lons le Saunier cette année. Avec Séb, nous soignons l’échauffement. Nous ne sommes pas stressés. Motivés et concentrés, mais pas anxieux. Nous sommes attentifs à chaque détail, le laçage des chaussures, la fixation du dossard, l’hydratation… Comme d’habitude. Sur la ligne de départ, tout le monde veut une place sur les premiers rangs. Ça bouscule ! Les visages et les corps que nous voyons ne sont pas ceux d’une « course à la saucisse ». Il y a du gros poisson tout autour de nous. Ça ne va pas plaisanter après le coup de pétard ! Mon objectif est clair : Faire mon saison best sur 10 km en moins de 34’ ; Et j’espère, malgré le marathon et la double raclette de la veille, accrocher une perf IR3 (- de 33’30).
Bang, c’est parti, j’ai 2/3 secondes à ma montre avant de pouvoir prendre les premiers appuis. Je ne me fixe sur personne et me concentre sur moi et le rythme à trouver au plus vite (environ 18 km/h). Beaucoup se laissent aspirer par le peloton, et partent sur des allures qu’ils ne tiendront pas. Je me concentre sur mes appuis, fréquence et amplitude, le relâchement gestuel, la ventilation… Km 1 : 3’18 (dont 3’15 courues), impec, je continue. Je me concentre sur les trajectoires, veille à ne pas rester derrière un groupe qui faiblit. Ça passe vite je trouve. Km 3 en 10’03. Je suis en plein effort, mais je sens que ça va tenir comme ça. Les jambes répondent pas mal en ce lendemain de double raclette. L’air est frais et humide, et au niveau respiratoire, je suis bien.
Sur une épingle avant d’amorcer le retour, je croise Séb Charnay, et l’encourage. Il mène un groupe de 6/7 athlètes : que du gros ! Km 5 : 16’52. Par expérience, je sais que sur cette course, je réalise TOUJOURS mon 2ème 5000 m plus fort, donc je sais déjà que le – de 34’ est dans la poche, c’est réconfortant. Je continue à maintenir mon effort. Depuis le départ, je ne fais que remonter, doucement mais surement, des gars. Je connais cette course par cœur, je sais à chaque instant, ce qu’il reste à courir. C’est utile pour bien doser son effort. Au km 6 (20’15) j’aperçois 10 secondes devant un junior (Adrien) que je connais bien (il m’a devancé de 1’’ sur un 3000 en juin, il est régulier et a un niveau proche du mien (Ses RP du 800 au 5000 m : 2’00 – 4’08 – 9’15 – 16’08, moi 2’01 – 4’07 – 9’11 – 16’11). J’essaie de rentrer, je lâche les gars qui étaient à mes côtés. Je réalise 3’16 du km 6 au km 7. Mais l’écart reste inchangé. Et cette légère accélération à déréglé mon effort, ça commence à piquer !
Il reste 3 km. Auparavant, à ce stade de la course, je me disais « encore 10’ de souffrance, pwouahh !! ». Maintenant, depuis que je suis « dépucelé du marathon », je ne perçois plus les distances de la même manière. Et je reste vaillant pour finir le mieux possible. C’est le secteur clé de la course. Les km 7/8/9 sont déterminants dans le résultat. Je continue à plein régime, mais Adrien s’éloigne et j’entends un mec recoller derrière. Damien Noailly. Il passe devant après le km 7, j’ai la sensation que le rythme baisse d’un poil, mais je ne me sens pas capable de passer à ce moment-là. Sans doute le contre coup du kilo en 3’16. Au km 8, je lape : 3’27/km. Merde ! Je me décale sans avoir l’impression de pouvoir accélérer, mais ça répond et je repasse devant. Je relance. Je repense au fait que c’est ma dernière course 2013. Je sais que ce sera mon meilleur 10 km 2013 et que ce sera un moins de 34’. Mais j’ai vraiment envie d’accrocher ma perf IR3. Je me dis « allez ! Pas de regrets ! Fonce ! Tu ne péteras pas ! ».
Je verrouille sur un petit groupe devant, je rentre dessus doucement, tout le monde hyper ventile et on commence à voir le panneau du 9ème. (30’18) Je me dis, pour la perf IR3, faut finir à 19 km/h. Je lâche mes dernières cartouches. Je reviens petit à petit sur d’autres athlètes, dont Adrien. Je me bats pour chaque seconde. Je termine, stoppe le chrono : 33’25. A 11’’ de mon RP, 3 semaines après un marathon exigeant, et un lendemain de double raclette. Je suis très satisfait. Je retrouve plus loin Séb, il a une mine réjouie. Je sais déjà ce qu’il va m’annoncer (Record Personnel !). Il réalise un très bon 30’45 et termine 5ème.
Ça se gagne en 29’58. Beaucoup de mecs ont réalisé de bonnes performances et sont satisfaits de leur résultat. Pour ma part 33’25 confirmées sur le classement et… 57ème place. C’est vraiment très relevé. Adrien termine en 33’19, nouveau RP et premier 10 km à plus de 18 km/h pour lui. Damien Vullin fait 33’00. Le premier V1, Michel Ribeiro, réalise un monumental 31’05. Et son frère, Georges, recordman de France du 10 km V2, réalise 32’17.
L’heure est au bilan pour moi. En 2 mots : « très bon ». 3 records perso avec 16’11 au 5000, 1h13’09 au semi et 2h38’42 sur marathon. Champion de France de marathon, par équipe avec mes amis de Pont de Vaux 01 Pulsion. Champion de l’Ain du 5000 m. 3 victoires en hors stade : semi du grand fond Bressan en février, Dommartinoise en juin et Vonnas-Chatillon en septembre. Des souvenirs nombreux et inoubliables avec mes amis, à l’entrainement ou en compétition.
Maintenant, une période de semi repos de 3 semaines, puis, cap sur 2014, toujours avec i-Run !
Sébastien LARUE
Les résultats du 10km de Vénissieux (résultats des Foulées Vénissiane) : classement Venissieux 10 km 2013
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