On peut être réfractaire à la télévision et préférer une autre activité, il reste encore quelques belles émissions, reportages, sans parler de films ou retransmissions sportives. Des Racines et des Ailes ce mercredi soir était consacré au Béarn et à l’Ariège, deux magnifiques départements situés au pied des Pyrénées. De gaves en châteaux, de sentiers en sommets, ce fut un vrai plaisir pour les yeux !
Je ne sais pas si ça vous le fait, mais moi je ne peux m’empêcher de voir avec mon regard de coureur qui aime dévorer les espaces. Du coup, je me projette dans le décors et si l’image montre des chemins près de l’eau ou entre deux collines, ou un autre qui serpente pour monter jusqu’aux ruines d’un château, je m’y vois courir. Je me dis : » pas mal cet endroit pour courir ! C’est super joli, en plus on pourrait passer là, et là… Mince, quelle côte !! Ça doit bien casser les pattes ! « … Bref, je me vois en plein action, profiter du paysage et savourer.
Les images sont embellies qui plus est par le survol en hélicoptère. Du coup, on peut avoir des points de vue totalement inhabituels. Il est extrêmement rare d’en avoir l’occasion à moins d’une balade en ULM ou … en hélico. Dans ce cas, c’est un régal de voir ces décors constitués de différentes couleurs, du vert clair au plus foncé en passant par exemple par les divers tons de bleu ou de vert que l’on trouve sur un lac, mais ceci grâce à la hauteur. On distingue alors des formes géométriques quasi parfaites sur certains villages avec un carré pour les places principales et des lignes parallèles pour les rues. D’un autre côté, on voit en grand les changements de reliefs, du bossu entre les vallées au pointu des sommets comme celui du pic du Midi d’Ossau.
Toutes ces images donnent une envie d’espace. De mettre les baskets et de voir défiler le sol sous ses pieds, puis de s’arrêter pour profiter du point de vue qui s’offre à nous. Enfin je dis « nous », mais c’est en fait un « jeu » que je me vois bien faire. Quelques fois j’aime randonner pour prendre le temps, observer, prendre des photos. D’autres fois je me verrais bien au même endroit pour me challenger, essayer de grimper vite, jouer avec les rochers et les cailloux en descendant, brasser l’air à plein poumons et suer pour de bon ! Ce qui n’empêche pas de profiter de vallons ou de montagnes pour sentir et voir.
Le sujet s’est terminé sur l’observation des isards. Même chose : je me suis mis à comparer ça avec le trail quand on grimpe dans le dur ou quand on descend du technique. On est sûrement l’animal le plus endurant, mais il n’y a pas à dire, l’isard est au dessus pour le reste ! J’en ai bien sûr déjà croisé en montagne, mais j’ai été bluffé de les voir filer si vite dans un dévers rocailleux et glissant… quelle aisance, quelle facilité ! C’est dingue de voir comment passer aussi vite dans des endroits si périlleux. En montée, ils ont une énorme poussée que bien des coureurs souhaiteraient avoir. En descente, la rapidité des appuis (même fuyants) est surprenante car ils peuvent dans leur élan s’arrêter net, n’importe où, même si c’est quasi vertical.
En regardant tout ceci, je me suis dit en rigolant : » voici un documentaire sur les entraînements de Kilian Jornet ! » Ah ah ! Vous auriez vu, en faisant le lien avec les vidéos que l’on trouve de lui, c’est ce qui s’en rapproche le plus. Ce pas rapide, glissant, rebondissant, alerte, une certaine inconscience, une certaine aisance… C’est la technique à apprendre de lui ! Ou des isards, bien sûr !
Voilà, après cette évasion visuelle, il ne tient qu’à vous et moi d’aller dévorer ces espaces naturels ! Je vous conseille les Pyrénées, vraiment, quel magnifique endroit… 😉
Mathieu BERTOS