Les lignes d’arrivée génèrent des ambiances qui ne s’expliquent pas. Pour les photographes, elles peuvent devenir un sujet d’une richesse incroyable. En marge du Marathon de Toulouse, un épreuve en relais était organisée pour répondre à un public toujours plus populaire. L’occasion de capter les instants forts de ces arrivées collectives.
Cette année, plus de 550 équipes de 4 coureurs se sont inscrites au marathon en relais. Qu’ils soient licenciés de clubs, salariés d’entreprise, membres d’associations ou simples amis en quête d’un défi personnel, tous ont été séduits par cette formule fédératrice. De retour un peu par hasard sur la ligne d’arrivée après le passage des premiers marathoniens, je me suis pris au jeu d’observer ce ballet d’arrivées collectives. Rassemblées pour les derniers kilomètres, les équipes se sont succédées sur le tapis rouge de la place du Capitole. Sous la chaleur toulousaine, la voix du speaker tourne à plein régime. Pour moi, c’est le début d’un spectacle à l’énergie folle.
Un flot coloré s’enchaîne alors sans discontinuer, du quatuor le plus sérieux aux déguisés extravagants en passant par la famille au grand complet. Cris de joie, larmes, sourires et embrassades se mêlent dans une danse sans fin. Chaque visage témoigne d’une histoire et d’une ambition personnelle. Le regard stoïque du coureur confirmé s’efface derrière le rictus d’une jeune novice. La course formelle des uns devient l’exploit des autres. On se congratule, s’applaudit, se réfugie dans les bras de l’autre, s’engage pour un dernier sprint … l’œil du photographe se perd alors au cœur du tourbillon d’émotions qui l’entoure.
Ces images m’ont rappelé le Marathon de Paris 2013, où les 40 000 participants franchissaient la ligne par centaines, avec l’étrange impression que cette vague déferlante de finishers ne s’arrêterait jamais. Déjà, j’avais été étonné par la force de ces instants. « Je pourrais rester ici pendant des heures » me chuchotait un habitué convaincu. On observe attentivement, heureux d’être le témoin de ce spectacle fascinant. Le temps s’arrête et discrètement, on tente de capter l’instant présent. Tout simplement.
Rémi BLOMME
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