Des milliers de coureurs se préparent pour cette mythique course qui aura lieu le 8 décembre prochain : la Saintélyon ! Ce trail de 75km (1800 D+) relie Saint Étienne à Lyon et a la particularité de se courir de nuit (départ à minuit). Une édition qui promet d’être inoubliable pour son 60ème anniversaire …!
Caroline Chaverot sera de la fête cette année et sera à compter parmi les féminines favorites de l’épreuve. Cette maman de 3 enfants réalise une excellente saison 2013 avec une progression impressionnante … Un point ici sur son état de forme avant son dernier objectif de l’année !
Quand as tu commencé le trail et depuis quand cours tu ?
J’ai commencé la course à pied en janvier 2012, 2 mois après avoir mis au monde mon 3e enfant. Après avoir été immobilisée plusieurs mois (grossesse à risques), j’avais vraiment besoin de prendre l’air et me dépenser. En mai 2012, j’ai participé à mon premier trail, le trail du Salève, 38 km. Pour le peu d’entraînement que j’avais, ça a été un peu long et dur pour moi, mais j’ai attrapé le virus du trail et commencé à m’entraîner sérieusement.
Peux tu nous résumer ta saison 2013 dans ses grandes lignes ?
Je suis très heureuse de ma saison, pour plusieurs raisons : J’ai participé à beaucoup de courses magnifiques, la plupart du temps avec une météo très favorable : le 80 km du Mont-Blanc, la Montagn’hard, le Tour des Fiz, le Tour de la Grande Casse, la CCC et le Gapencîmes notamment, se sont déroulés sous un soleil radieux et j’ai pu apprécier des paysages enchanteurs.
Après mon premier trail de 50 km (Aiguilles Rouges) à l’automne 2012, je me suis lancée sur de nombreux trails de moyennes et longues distances (60 à 100 km), ce qui m’a permis de me forger une belle expérience et de m’apercevoir que c’est vraiment sur la longue distance que je m’épanouis. D’autre part, à part quelques bobos (j’ai souvent du mal à marcher après les courses), je ne me suis pas blessée durablement, ce qui me paraît assez positif, car j’ai quand même un peu grillé les étapes depuis mes débuts …. J’ai connu une progression très rapide et obtenu des résultats vraiment inespérés, comme ma victoire à la CCC et mon titre de vice-championne de France.
Ta semaine entraînement type ?
Il faut vraiment que j’investisse dans un carnet d’entraînement car j’ai du mal à me souvenir de ce que je faisais ce printemps … Je pense que je m’entraînais environ 6-7 heures par semaine l’an dernier mais je vais essayer dès maintenant d’augmenter progressivement les charges d’entraînement, pour arriver, dans l’idéal à 8 ou 9 heures par semaine, ce qui, pour moi sera déjà beaucoup.
Je décrirais globalement ma semaine type ainsi : 1 séance VMA sur piste ; 2 séances VMA ou seuil en côte ; 2 séances de dénivelé en montagne (entre 1300 et 2000 mD+). Je ne m’entraîne jamais longtemps (pas le temps), mais toujours à intensité assez élevée. Je ne suis aucun plan d’entraînement (je peux parfois changer de programme en enfilant mes baskets) mais essaie d’être cohérente avec ce que je sais des grands principes de base de l’entraînement en trail. L’été, je fais au moins 50 % de mon entraînement sur le vélo, et essaie de faire au moins une sortie de ski de rando ou de fond par semaine durant l’hiver.
Pourquoi avoir choisi de participer à la Saintélyon ?
Lorsque j’ai entendu parler de cette course, je me souviens très bien avoir dit à mon mari que c’était une course de fous furieux et que jamais je n’y participerais. Il faut dire qu’avec trois petits enfants qui se suivent et qui sont ultra matinaux (lever vers 5h), on est en manque de sommeil chronique, alors l’idée de s’infliger une nuit blanche me paraissait insurmontable ! En fait, je me suis surtout décidée à y participer pour quatre raisons : je n’ai pas envie de faire une coupure hivernale trop longue, alors cette épreuve me semble idéalement placée dans le calendrier. En 2014, je vais faire des ultra qui impliqueront que l’on court toute la nuit. La Saintélyon est un bon entraînement. Cette épreuve est bien relevée et ce sera une bonne occasion de se confronter aux meilleures, sur un terrain qui ne me sera sans doute pas trop favorable (beaucoup de route, faible dénivelé..) J’imagine qu’avec autant de coureurs, le ballet des frontales dans la nuit, devant et derrière moi, va juste être un spectacle extraordinaire.
Quelles sont tes ambitions sur cette prochaine course ?
Déjà, ne pas m’endormir, ne pas tomber en panne de frontale et ne pas glisser sur une plaque de glace ! Après, surtout être en forme, faire une belle course dont je serais satisfaite. Si je peux être bien classée, ce sera la cerise sur le gâteau..
Comment va se dérouler ta préparation jusqu’au jour J ?
Je n’ai prévu aucune préparation spécifique ; je m’entraîne plutôt pour progresser en général, dans la perspective des ultras que je veux faire en 2014. Je vais essayer de me tenir à mes 8-9 heures par semaine jusqu’à la semaine qui précède la SaintéLyon, puis ensuite me reposer jusqu’à la course. Avec moi, les préparations de course sont toujours un peu artisanales, étant donné que je ne planifie rien… En fait, il faut surtout que mes enfants me laissent un peu dormir, car depuis le passage à l’heure d’hiver, je suis en cruel manque de sommeil.
Que redoutes tu le plus le jour J ?
De ne pas me réveiller et de manquer le départ ; de me faire écraser par la foule en furie au départ de la course ; le froid ; le manque de sommeil ; de chuter sur une plaque de glace…. Bref, je redoute tellement de choses que je commence à me demander si je vais bien participer !
Et après la Saintélyon ?
Je vais commencer 2014 avec le Gruissan Phoebus Trail, puis la TranGranCanaria. Ce sera mon premier ultra vraiment long : 125 km et plus de 7500 m de D+. Après, pas mal de projets dont, j’espère, l’UTMB …
Merci Caroline, bonne fin de préparation et bonne chance pour la Saintélyon !!
Sylvaine CUSSOT