Ça y est, les runners ont repris possession des artères de New York ce dimanche 3 novembre !
L’an passé, l’ouragan Sandy avait retourné la ville et le marathon avait dû être annulé. C’est reparti de plus belle en 2013 puisque près de 48 000 coureurs ont pris le départ de la 43è édition.
Temps presque froid au départ avec 8 petits degrés. La masse est là et l’élite nous propose un plateau de choix ! Chez les hommes : Kebede (vainqueur à Londres cette année), Kiprotich (champion olympique et du monde), Geoffrey Mutaï (déjà vainqueur de New York, Boston, Berlin) entre autre… Chez les femmes : Deba (2è en 2011) , Jeptoo (vainqueur à Londres cette année, à Paris en 2011), Kiplagat (double championne du monde) … et la liste n’est pas complète !
Les femmes s’élancent avant les hommes. Très vite, deux femmes à l’avant : Deba et Tufa. Après 8 min de course, elles comptent bien 150m d’avance. Quelle drôle de stratégie ! Les hommes s’élancent devant la masse au son de » New York, New York » de Franck Sinatra. Le groupe de tête se constitue très rapidement des meilleurs représentants. Bob Tahri, finaliste du 1500m cet été aux championnats du monde, est présent. Il a annoncé pouvoir se placer parmi les meilleurs. Pour l’instant sa course se calque sur le rythme des favoris, il reste à l’arrière du groupe. Chez les femmes, la course est à sens unique. Les deux femmes augmentent leur avance. La française Christelle Daunay est en première place du groupe des poursuivantes où se trouvent Jeptoo, Procopcuka, Mockenhaupt, Hastings, Kiplagat… Après 1h16 de course, les deux femmes comptent 3’21 d’avance, c’est énorme !
Chez les hommes, c’est très calme. Kirui et Keflezighi se portent à l’avant du groupe où se trouvent Kiprop, Lel, Korir, Meucci, Roethlin etc… Tarhi semble se promener. Bien sûr, nous sommes encore loin, mais il est concentré et sage. Par la suite, Mutaï se portera à l’avant. Nous sommes à 1h13 de course. Il semble dynamique et actif sur ses jambes malgré une longue foulée. Mais à 1h40, le groupe n’est plus que de 9 unités, Bob est pointé à la 11è place 200m derrière, tandis que le groupe de tête compte encore Mutaï, Biwott, Kebede, Kiplagat… Ça a bougé chez les femmes ! Jeptoo est partie du groupe de poursuivante à la poursuite des deux premières! Elle ne compte plus que 2’32 après 1h40 de course. Deba aux avant-postes est plus fraîche : elle est placée, dynamique… elle s’en va ! Tufa peine, elle est en point de mire de Jeptoo ! Kebede se montre et commence à augmenter le rythme. On sent qu’il y a de la tension car au ravitaillement, les coureurs semblent s’épier pour parer à un éventuel démarrage.
Jeptoo revient sur la 2nde après 2h06 de course ! Elle n’a plus que 15s de retard !! A 2h13, elle est revenue sur la première, quel retour !! Pas un regard en la doublant. Malgré une foulée « désarticulée », Jeptoo allonge toujours, le rythme est plus fréquent. Elle jettera un coup d’oeil une fois quelques mètres d’avance pris. Mais elle semble partie pour la victoire ! C’est parti chez les hommes ! Biwott et Mutaï ont pris 50m ! Derrière ça s’égraine : Kebede, April, Kiprotich… Ils prennent même 100m d’avance, la victoire se dessine pour l’un d’eux !
Jeptoo arrive dans Central Park et s’offre une victoire à New York avec un chrono de 2h25’07 ! Deba est 2nde en 2h25’56, elle a mauvaise mine, elle reste longtemps accroupie… La déception est énorme, elle est à la même place qu’en 2011. Procopcuka s’offre une 3è place tandis que Christelle Daunay termine à une magnifique 4è place en 2h28’14 ! Superbe résultat ! Elle fait partie du gratin sur marathon.
Mutaï s’envole vers la victoire chez les hommes. Il garde un rythme élevé, il semble dans sa bulle, on perçoit l’effort et la concentration qui pourrait lui assurer la 1ère place. Biwott craque, tandis que Kebede terminer fort ! Mutaï peut lever les bras sur la ligne, il est heureux et peut enfin savourer, ce n’était pas fait à quelques kilomètres du but. 2h08’24 pour lui, 2h09’15 pour Kebede qui fait tourner son bonnet devant la foule qui l’applaudit ! 2h09’45 pour April, Arile 4è, Biwott 5è. Mutaï : » Ce n’est jamais facile de défendre un titre, c’était une course difficile, a dit le Kényan. Mon succès vient de ma discipline et mon dévouement. »
Bob Tahri terminera 15è en 2h18’16. Passer de la piste au marathon n’est pas chose aisée malgré le niveau. Lui qui avait envie de réussir une belle chose d’entrée, il peut être déçu, mais la vérité du terrain est autre surtout sur marathon. Il explique et donne son ressenti sur sa page Facebook : » Je suis déçu et frustré car j’étais vraiment dans un bon jour et je respecté scrupuleusement les consignes de mon coach quand à la tactique de course mais à partir de la mi course et au 26km, j’ai été victime de crampes au mollet et aux ischios et j’ai du m’étirer malgré ça j’étais sur les bases de 2h10 jusqu’au 33km mais à partir du 33km les crampes étaient de plus en plus fréquentes et j’ai du m’arrêter une nouvelle fois mais là je ne pouvais plus courir « normalement » donc j’ai finis comme j’ai pu car je voulais finir malgré tout car cela me servira pour le suite car il y aura une suite c’est certain. J’ai 34 ans et pas mal d’années d’athlé derrière moi mais aujourd’hui j’ai beaucoup appris. Ce sont les aléas du Sport de Haut Niveau, on peut se préparer et s’investir pendant des semaines et des semaines mais c’est la compétition qui dicte sa loi parfois c’est cruel mais il y a plus grave dans la vie. »
Marie-José Pérec, qui courrait pour la bonne cause, a terminé son marathon dans le temps de 4h51.
Mathieu BERTOS
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