Ce 20 octobre avait lieu la 3ème édition des Foulées du Bugatti et de la course devenue déjà incontournable en Sarthe des « Demoiselles du Bugatti » dont l’objectif avoué est « ensemble contre le cancer du sein ». Toutes les femmes ont connu, connaissent ou connaitront en jour, un proche victime du cancer du sein ; je me sens concernée bien sur, alors je me suis inscrite pour cette 3ème édition, sans hésiter.
Je suis arrivée tôt sur le circuit des 24 heures, mais les parkings étaient déjà pris d’assaut et une déferlante rose noyait les abords ; je me suis retrouvée à stationner un peu loin et j’ai donc décidé de me rendre « en tenue » sur les lieux de la course car je n’avais pas noté de consignes la veille en retirant mon dossard. 800 m de marche et me voilà sur site. 8500 femmes en rose plus les accompagnateurs, ça fait du monde ! il faut se frayer un chemin pour parvenir au départ, mais pas besoin de chercher, suffit de suivre la file. Pour le moment le temps se maintient, malgré quelques nuages gris qui défilent paresseusement, le ciel reste clément.
Je regarde si je trouve quelques visages connus mais dans cette foule c’est perdu d’avance. Je vais direct sur la ligne de départ, il me reste une bonne heure à attendre ; Par réflexe je vérifie, mais pas de sanisettes à l’horizon ! pour trouver des « pipirooms » il faudrait que je retourne sur mes pas ! impossible ! en quelques minutes un millier de femmes se sont déjà agglutinées sur la ligne de départ. Tant pis je ne boirais pas avant le départ pour ménager ma vessie.
Pas d’échauffement possible dans ces conditions, il va falloir partir à froid. Bon de toutes façons je ne suis pas là pour faire un temps, seulement pour participer ! oui mais quand même ! un petit test sur 5km avant le semi de Vincennes la semaine prochaine c’est tentant ! j’aviserai suivant le déroulement de la course … cette année le parcours a été inversé par rapport aux années passées et la montée du « dunlop » se trouve en deuxième partie de course, faut garder un peu de jus pour ne pas exploser dans cette côte. Encore 45 mn à attendre, ça cause, ça rigole, ça jacasse, ça chante même ! Plus que 30 mn ! il est prévu un échauffement en musique vers 16h15 dans ¼ d’heure donc ! mais voilà que les premières gouttes nous tombent sur la tête, le ciel déverse son trop plein ! manquait plus que ça ! rien pour s’abriter évidemment. Stoïques toutes les femmes restent souriantes, on est là pour la bonne cause quand même. On ne va pas se laisser abattre par quelques gouttes d’eau. D’ailleurs le ciel se dégage déjà ! ouf.
Encore quelques minutes de patience et le départ sera donné. Ça bouge devant ! préparons nous. Pan ! c’est parti ! un petit coup d’adrénaline comme d’hab, la bousculade habituelle avant de pouvoir se lancer vraiment et le mythique circuit des 24heures se déroule sous nos pieds et devant nos yeux. Perso je n’ai pas l’engouement des courses de voitures alors ça me laisse un peu indifférente. Tiens, le serpent devant moi n’est pas si long que ça, j’aperçois même la tête de course. Ça me donne envie de pousser la machine pour garder ma place. A la fin de la première boucle après environ 1,5 km on repasse à proximité de la ligne de départ et je constate que les dernières partent seulement. Impressionnant.
Je me sens assez bien pour le moment et je continue sur ma lancée en doublant déjà quelques imprudentes qui avaient présumé de leur force. Je garde à l’esprit la côte à venir et je n’accélère pas, je me connais je suis à la limite du rouge. J’entends le speaker qui annonce la victoire de Charlène ETOILE, une athlète bien connue en Sarthe. Je ne faiblis pas pour le moment, sur un rythme aux alentours de 5’’ au kilo, c’est élevé pour moi mais ça tient. D’ailleurs la voilà déjà cette côte, enfin non, un faux-plat montant pour commencer au km 3 puis le fameux « Dunlop » oups ça grimpe ; j’ai le cœur dans la gorge ; mais je vois le pneu qui annonce la fin de la côte et donc l’arrivée pas loin ! déjà ! voilà 5 km avalés rondement. Je déroule dans la descente et je savoure la ligne d’arrivée quelques centaines de mètres plus loin. Aller pour le fun j’accélère un peu.
Au chrono 26’’18, au mien 26’’13 ; la place je ne sais pas exactement, j’entends aux alentours de 150 ; je suis satisfaite ET l’orage éclate ! mazette j’évite de peu le déluge pendant la course mais il faut bien retourner à la voiture et il tombe des cordes. Pff je plains celles qui sont encore en course. Maintenant il faut trouver la sortie ! pas simple ! je dirais même très compliqué d’autant que je suis un peu désorientée comme après chaque effort important ! j’erre un peu donc je mouille, me voilà trempée comme une soupe ; je ruisselle et je finis par demander la sortie à un commissaire qui me l’indique fort gentiment quasiment juste devant moi !
Reste plus qu’à faire les 800 m jusqu’au parking en trottinant pour la « récup » et à rentrer à la maison prendre un bon bain ; mais chaud celui-là …
Lorianne PEAU
Photo « Le Maine Libre », Denis Lambert
Les résultats des Demoiselles de Bugatti 2013
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