Chicago fait partie de ces « majors marathon » comme Berlin ou New York. Plus de 39 000 arrivants et des temps records pour les vainqueurs homme et femme : Dennis Kimetto signe le 3è chrono de l’histoire avec 2h03’45 tandis que Rita Jeptoo passe la barrière des 2h20 en 2h19’57 !
Avant le départ, 30s de silence ont été observées en l’honneur des 3 victimes du marathon de Boston et des 260 blessés. D’ailleurs, la sécurité fut renforcée : plus d’un millier d’officier de police et des chiens renifleurs mélangés à la foule le long de 29 quartiers. Des agents à l’intérieur de postes de commandement observaient les images fournies par les hélicoptères et les 22 000 caméras de la ville. Les coureurs ont dû utiliser des sacs plastiques fournis par l’organisation pour ranger leurs affaires près de la ligne d’arrivée …
Les conditions étaient parfaites: 14°C, vent faible, grand soleil. Les femmes sont mélangées aux hommes. Après 5 min de course, un groupe de 14 coureurs se forment à l’avant : Tadese (recordman du monde du semi-marathon), Kogo, Kigen, Abshero, Mutaï, Kimetto, Mosop… soit un bon nombre de références autour des 2h04 / 2h05 ! Chez les filles, la russe Konovalova (2h23’50, 3è en 2010) prend les devants. Les hommes sont en 4’41 au 1er mile (1,609 km). Les lièvres sont ok, reconnaissables avec le « P » de « pacers » sur leur dossard. La russe court quelques mètres devant un petit groupe où se trouvent les kenyanes.
Moses Mosop a couru le marathon le plus rapide à Boston en 2011 en 2h03’06 mais ce ne fut pas validé car le profil était trop descendant. La russe s’est enfin rangé dans le groupe et c’est Worknesh Kidane qui mène avec aisance. Les hommes sont en 4’43 au 8è mile, il reste encore 4 lièvres. Konovalova ne reste pas sage longtemps et décide de se replacer 10m devant le groupe, 9 femmes sont encore dans le coup. Le tempo est parfait, les lièvres font parfaitement leur job, il n’y a pas d’accélérations intempestives. Mosop, Mutaï,Kigen,Kogo, Kimetto, Abshero… ces hommes sont sur d’excellentes bases : 1h01’52 au semi, moins de 2h04 ! Nous assistons toujours au même cinéma chez les filles. Baysa, Kidane, Jeptoo sont présentes.
Après 1h20 de course, ils ne sont plus que 8. On peut observer les attitudes de course dans ce groupe plus clairsemé. Les foulées sont engagées, les bustes sont en mouvements… Jusqu’à présent on ne s’en rendait pas compte, là on a la confirmation que l’allure est très rapide ! Après 1h30, la russe continue de mener, ce qui arrange les africaines. Il ne reste plus que 4 coureurs à l’avant en entrant dans Chinatown. Dans une légère descente, un changement d’allure se produit : Kogo décroche ! Quelques virages s’enchaînent mais il reviendra dans une bonne ligne droite. Mutaï monte haut les genoux, on dirait un coureur de 5000m ! Il prend 5m d’avance. Kimetto le rejoint et l’accompagne. 4’45 sur le dernier mile. En basculant sur les femmes, on se rend compte qu’elles ne sont plus que 2 ! Jeptoo et Jelegat sont seules.
A 1h50 de course, les hommes courent le mile le plus rapide : 4’36 ! Ils ont belle allure. Ils jettent un petit coup d’oeil derrière. On voit apparaître un rictus sur le visage de Mutaï. Kimetto semble avoir plus de peps, il est toujours placé… quel dynamisme! Il prend 10m, 30m… Son record (2h04’16) va être battu, en même temps que celui de la course ! 2h03’45, il franchit la ligne en vainqueur, avec le 3è chrono de l’histoire ! On sent qu’il a puisé, il reste quelques instants les mains sur les genoux… quelle performance !
Entre temps, Jeptoo a accéléré l’allure. Elle compte presque 100m d’avance maintenant ! Quel finish elle arrive à produire : les virages sont pris à la corde, elle donne tout ! 2h19’57 ! Elle laisse éclater sa joie à l’arrivée, elle embrasse le sol, part saluer le public. C’est le meilleur temps sur marathon en 2013. Jelegat termine en 2h20’48, et la russe 3è en 2h22’45 son meilleur temps à 39 ans. Chez les hommes Mutaï est second en 2h03’52 (!) et le 3è est Sammy Kitwara en 2h05’16.
Rendez-vous à New York le 3 novembre pour l’élite internationale, à Toulouse le 27 octobre pour l’élite française.
Mathieu BERTOS
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