Souvent moqué pour ne pas avoir assez « mouillé le maillot » sur le terrain, les footballeurs professionnels sont néanmoins soumis à un effort de course bien particulier. Ici, pas de tempo régulier, le football est un sport que l’on pourrait qualifier d’intermittent, caractérisé par des efforts très intenses, répétés plusieurs fois. Difficile alors de comparer l’activité physique produite par un footballeur à celui d’un coureur lambda. Néanmoins, le développement de statistiques poussées sur le football depuis une dizaine d’années, nous fournit aujourd’hui une base de données fort appréciable pour décrypter l’activité physique d’un footballeur.
Parlez vous Amisco ?
Si Amisco ne vous dit peut être rien et c’est bien normal, il résonne néanmoins chez l’entraineur moderne comme le nouveau saint graal. Amisco est une société française basée à Nice qui est aujourd’hui le leader mondial de technologies de tracking. Pour résumer, Amisco fournit aux clubs de football, des données statistiques sur tel match ou tel adversaire… Grâce à un dispositif de caméras numériques disposées autour du terrain, un logiciel analyse le mouvement des joueurs sur le terrain et délivre ainsi des données relatives à la distance parcourue par un joueur, les passes réalisées… Le tout encadré par une équipe.
La généralisation de ces statistiques nous a donc permis de mieux analyser l’effort produit par un footballeur pendant un match et voici quelques informations :
- Premièrement, la distance parcourue par un joueur dépend de plusieurs paramètres comme le poste occupé, le système de jeu ou tout simplement l’état de forme. En moyenne, un défenseur court environ 10 km, 12 pour un milieu et enfin 11 pour un attaquant. Le tout donc en 90 minutes.
- Petite spécificité du footballeur, il va être soumis pendant le match à des accélérations soudaines qui se traduisent par ce que l’on appelle, les courses de haute intensité. Tout dépend néanmoins du poste, un attaquant réalise en moyenne quatre fois plus de sprints qu’un défenseur mais il se déplace beaucoup moins quand l’équipe adverse attaque.
- Il existe trois seuils de vitesse que voici : distance en marche et course aérobie (de 0 à 14 km/h),distance en course à vitesse maximale aérobie (VMA, de 14 à 21 km/h) et enfin distance en course à haute intensité (au-dessus de 21 km/h). Pour mieux illustrer ces propos, nous allons analyser les performances de l’Espagnol Xavi qui a terminé en tête, au nombre de kilomètres parcourus, pendant la dernière Coupe du Monde en Afrique du Sud.
Et le record du nombre de kilomètres parcourus est attribué à… Xavi
- En 636 minutes, Xavi a parcouru 80, 20 km.
- 313 minutes, soit presque la moitié de son temps, ont été recensé en activité faible (donc moins de 14 km/h). 53 minutes au dessus de 14 km/h et enfin 57 minutes en activité intense (au-dessus de 21 km/h).
- Enfin sa vitesse maximale enregistrée a été de 22, 70 km/h. Pour l’anecdote, le record de vitesse pendant cette coupe du Monde est la possession du Mexicain, Javier Hernandez avec une pointe à 32, 15 km/h.
Que conclure de ces chiffres? Le football est une succession de petites courses explosives. Il demande donc à la fois une grande puissance musculaire pour produire ses petits efforts mais également une grande capacité de récupération pour pouvoir répéter ce genre d’exercice dans un temps limité.
Qu’en pense alors les runners footballeurs? Les autres ont également le droit de commenter…