Dans le milieu du trail, quand on parle de THE course, on pense bien sûr à l’UTMB à Chamonix, à la Diagonale des fous sur l’île de la réunion ou encore aux Templiers à Millau…
Désormais il y a une nouvelle venue, LA course, où chaque année, les meilleurs français pourront en découdre et s’’adjuger le titre de Champion de France de trail court (entre 20 et 30km), ou de trail long (entre 50 et 70km). Au revoir donc les courses tactiques à la recherche de points sur lesquelles les coureurs passent plus de temps à calculer les points qu’ils ont d’avance ou de retard…au lieu de s’expliquer pleinement sur les parcours, bonjour la course d’UN JOUR !
Pour cette première quoi de mieux d’organiser ce championnat à Gap, la ville aux 300 jours de soleil par an ! C’est une ville située dans une large vallée à environ 750 mètres d´altitude et dont le flanc ouest atteint près de 2 000 mètres (montagne de Charance et pic de Gleize).
Départ pour Gap avec Francis Maury le jeudi matin. Le jeudi est consacré à la reconnaissance du parcours (24km et 1400m de dénivelé). Ça fait près de 10 jours que je souffre du tendon d’Achille, cette sortie que l’on fait en marchant dans les côtes est une sorte de test pour savoir si le tendon va mieux. Après 3h45 et un retour sur Gap sans soucis, je suis optimiste quand à ma présence sur la course Dimanche. Au niveau du parcours, ça ressemble plus à une course de montagne qu’à un trail (11km de montées, 13km de descente), j’aurai préféré un parcours un peu plus roulant, mais faudra faire avec…
A partir du Vendredi on retrouve Maxime Durand, Pascal Massou, Sébastien, Annie, Alex, Magalie, Christophe, Pascal. Nous sommes tous hébergés dans un gite à Charrance. Merci à Annie pour l’intendance et ses délicieux plats, en particulier le fameux « taboulé sportif », une tuerie ! Samedi, dernière sortie tranquille avec la bande avant le jour J et retrait des dossards… Jour J : Dimanche. Pour Pascal et Maxime le départ est à 6h30, ils participent au trail long (57km 3000D+). Pour nous, départ à 9h. Sur la ligne de départ je retrouve des têtes connues : Emmanuel Meyssat, Geoffrey Sardan, Benjamin Bellamy, Julien Rancon, Maxime Bourdet, Benjamin Petitjean, Etienne Diesmunsh… waaouuuwww du très beau monde quoi !
La musique se met en route, le speaker commence le décompte 5 . . . 4 . . ., le stress monte en 2s … 3 . . . 2 . . . 1 . . . et nous voilà enfin partis. Comme je m’y attendais ça part de suite sur des bases élevées, avec en plus la route qui s’élève déjà. Au 2ème kilomètre Etienne Diesmunsh place une première accélération, tous les favoris sont là, on est un groupe d’une quinzaine de coureurs à s’échapper. Je me place plutôt en fin de groupe en essayant de minimiser le moindre effort.
Au 4ème kilomètre on quitte enfin la partie asphaltée de ce début de parcours et on arrive au premier ravito au château de Charrance. Sur une partie assez roulante, le rythme s’est encore accentué, un groupe de 5, 6 coureurs commencent à se détacher avec notamment Julien Rancon, Emmanuel Meyssat, Raymond Fontayne et Etienne Diesmunsh. Derrière il y a des coureurs éparpillés un peu partout, je me retrouve au niveau de la 10ème position. Les places ne vont plus bouger pendant 1 ou 2 kilomètres. Au 6ème kilomètre, nous montons dans un sous bois avec un enchaînement de virages comme l’Alpes d’Huez. Je reprends Etienne Diesmunsh, mais les premiers sont définitivement partis, je ne les vois plus. Quelques mètres plus tard je reviens sur Gillet Alain et Geoffrey Sarran, Benjamin Bellamy nous rejoint, on est 4 en contre attaque.
Au 7ème kilomètre, je lâche peu à peu quelques mètres, je cours toujours mais ça monte trop vite… Sachant ce qui nous attend je lève quelque peu le pied. J’arrive enfin à la brèche de Charrance avec Benjamin Petitjean qui me talonne, on est à 1650m d’altitude, on vient de prendre 1000m de dénivelé sur 8km non stop depuis le départ, les jambes se font très lourdes et le plus dur n’est pas passé. Une fois que nous sommes sur les crêtes il y a 3 bosses à passer ! Elles font chacune entre 500 et 600m de long et nous prenons entre 120 et 150m de D+ à chaque fois. Sur des distances aussi courtes, ça a tout d’un mur ! C’est sur cette partie que je vais perdre tout espoir de top 5. Les 2 dernières bosses vont m’être fatales, un long chemin de croix ! Incapable de courir dans ces pourcentages là. Arrivée enfin au sommet, en 1h15, je pointe en 17ème position…
Très mécontent de ma fin d’ascension, je pars tambour battant dans une descente qui se veut assez technique pendant plus d’un kilomètre. Après un faux plat montant de 2 kilomètres je passe 14ème au ravito (15ème kilomètre)… Un ravitaillement qui fut express grâce à l’aide d’Annie, au TOP ! Je poursuis la descente à bloc ! Sur un faux plat je reviens sur un groupe de 3 coureurs, dont Geoffrey Sarran, pas question de rester avec ce groupe, je reste sur mon rythme pour essayer de les lâcher ; au bout de quelques mètres ils lâchent. Ouf ! car même si pour le moment je vais vite, je sens bien que je ne vais pas pouvoir tenir ce rythme jusqu’à l’arrivée… Me voilà 11ème à 5km de l’arrivée, impossible de savoir le retard que j’ai sur le 10ème, l’enchainement de virages ne me permet pas de jauger la distance des coureurs qui me précèdent.,Sur la partie bitume je continue mon effort tout en espérant pouvoir rattraper encore quelques concurrents. J’ai bien fait de ne pas lâcher, je rattrape à 4 km de l’arrivée Arnaud Bonin et le lâche aussitôt. Me voilà enfin dans le top 10 mais la course est loin d’être finie, les quadris me font de plus en plus mal, je sens que les crampes ne sont pas loin.
Pourtant il va me falloir faire un dernier effort dans une longue ligne droite je vois Benjamin Petitjean et Romain Maillard. Je mets tout ce qui me reste pour aller les chercher ; à 2km de l’arrivée je les ai à 50m devant moi. A ce moment là, Benjamin réussit à lâcher Romain. Jusqu’à 1.5km de l’arrivée je vais rester une cinquantaine de mètres derrière, mais à 1km de l’arrivée en descendant un escalier, les crampes que je redoutais tant sont là ! GRRRR !!! J’ai fini le dernier kilo comme j’ai pu en surveillant mes arrières. Je termine donc 10ème en 1h56 à 6 min de Julien Rancon qui était intouchable. Le podium est complété par Emmanuel Meyssat et Raymond Fontaynes tous deux ex aequo. Au final, à part les 3 premiers au dessus du lot, les écarts sont assez resserrés puisque je suis à 3min du 4ème. Malgré la déception d’avoir perdu autant de temps au sommet, je suis soulagé et satisfait de pouvoir intégrer le top 10. Ce n’était pas gagné à 11 km de l’arrivée !
Très content d’avoir pu réagir ! Je fais les 13 derniers kilomètres en 41min, ça montre bien qu’il y a quand même du bon dans cette course. Maintenant je sais où je dois progresser. L’an prochain, je compte participer à des courses de montagne pour m’aguerrir dans les montées de plus d’une heure. Francis finira 79ème en 2h20, l’objectif était 2h30, donc forcément content. Maxime et Pascal auront eu des fortunes diverses sur le long. Maxime terminant 20ème, forcément déçu mais il sera allé au bout. Pascal à partir du 30ème km n’était pas bien, il n’a malheureusement pas pu finir la course.
La saison n’est toute fois pas finie, il me reste la finale du Challenge des Trails du Sud Ouest où nous sommes encore 3 à pouvoir gagner… Résultat le 10 Novembre !
Maël ALRIC
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