Pour être plus performant en course à pied, il est possible d’améliorer notre foulée et de jouer sur deux éléments fondamentaux à savoir son efficacité et/ou son économie. D’après les travaux de thèse de Dalleau (1998), il semble que nous choisissons naturellement la fréquence de foulée à une vitesse donnée qui optimise notre rendement et donc notre efficacité énergétique. Autrement dit, nous choisissons naturellement la foulée optimale, c’est-à-dire la foulée à laquelle nous sommes le plus efficace. Ainsi, il est préférable en priorité de s’intéresser non pas à l’optimisation de ce rendement énergétique mais plutôt à la diminution du coût énergétique.
Très faible en natation (l’homme n’est pas un animal aquatique), peu élevé en cyclisme (pas de récupération de l’énergie élastique), le rendement mécanique est très fort en course (grande utilisation de l’énergie élastique). Ainsi, l’économie de course représente un paramètre de performance aussi important que la VO2 Max, particulièrement sur des courses moyennes et longues distances. Pour vous donner un ordre d’idée, le coût énergétique peut expliquer 13 % (Di Prampero, 1986) à 20% (Kearney et Van Handel, 1989) de différence de performance en semi-marathon ou marathon.
Ainsi, comme un chef d’entreprise cherche à réduire ses charges et ses frais (c’est encore plus le cas en temps de crise), un coureur doit chercher à réduire ses frais énergétiques rendant sa foulée plus économe.
Parmi les facteurs influençant le coût énergétique de notre foulée, on retrouve notamment des causes physiologiques. Pendant notre cycle de course (notre foulée), trois phases se succèdent : une phase d’amortissement ou de freinage avec un contact du pied au sol qui se fait classiquement par le talon pendant laquelle nous emmagasinons de l’énergie, une phase de déroulement du pied pendant laquelle le bassin (centre de gravité) passe au-dessus du pied et une phase de poussée avec l’avant du pied où nous utilisons l’énergie emmagasinée pour nous propulser vers l’avant. Une course coûteuse en énergie peut être la conséquence d’une diminution de la capacité de nos muscles à stocker et restituer cette énergie élastique (Cavagna, 1968; Shorten, 1987). Toujours d’un point de vue physiologique, la fatigue musculaire ou encore l’âge peuvent engendrer une altération de l’efficacité en course à pied la rendant moins économe.
Un deuxième facteur, biomécanique celui-ci, influence grandement le coût énergétique de notre course. En effet, beaucoup de choses pendant la course peuvent nous coûter cher en énergie et nuire à notre objectif chronométrique : une phase d’amortissement et de freinage trop longue (la réception du talon se fait trop en avant par rapport au bassin), une propulsion trop vers le haut et pas assez vers l’avant (oscillation excessive du centre de gravité), une augmentation du temps d’appui au sol, des mouvements de bras excessifs, un buste trop penché vers l’avant, une flexion plantaire très prononcée en fin de poussée ou encore des modifications volontaires de la longueur de la foulée.
Dans le prochain article, nous vous présenterons quelques solutions pour améliorer votre économie de course et comment vous entraîner pour dépenser le moins d’énergie possible à chacune de vos foulées.
(Crédit photo : Vincent Lyky)
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