Courir 75km à la frontale, dans le froid et la nuit, c’est quand même un sacré défi ! Et comme tous défis, il faut s’y préparer pour réussir à le relever. La Saintélyon fait partie de ces courses difficiles dans lesquelles on ne peut se lancer sans préparation. Emmanuel Gault (Team Asics) en sait quelque chose, le 7 décembre prochain il prendra le départ de cette épreuve mythique pour sa 5ème participation consécutive. Vainqueur de l’édition 2012 après avoir terminé 3 fois de suite 2ème, il tentera le doublé cette année ! En attendant, il nous donne ici quelques précieux conseils qui lui paraissent cruciaux pour se lancer dans l’aventure Saintélyon !
Conseil n ° 1 : Apprendre à courir la nuit.
La nuit tous les chats sont gris et les sentiers aussi ! Il faut donc apprendre à courir dans l’obscurité avec un éclairage qui est complètement différent de celui que l’on connaît en période diurne. En effet, lors de courses nocturnes avec frontale, vous vous apercevrez que les reliefs ne ressortent pas de la même manière et que le paysage ne défile pas non plus de la même façon. Il faut donc s’habituer à une pose de pied qui sera différente, un peu plus basée sur l’anticipation, et vous méfiez des effets de profondeur avec la frontale qui peut vous engager à aller le plus souvent tout droit lorsque parfois la trajectoire est courbe. Bref, il faut s’habituer à ce nouvel éclairage en multipliant les sorties dans l’obscurité (mais pas trop tard pour ne pas générer de fatigue) sur des sentiers de différents reliefs et en changeant fréquemment les allures pour travailler les capacités d’anticipation et de lecture du sol et du paysage.
Conseil n°2 : Bien s’équiper.
La Saintelyon est une course nocturne certes, mais cette caractéristique ne doit pas faire oublier qu’elle est surtout un Ultra (75 kms cette année) et qu’elle se court très souvent dans des conditions difficiles (neige, froid, parfois verglas). Autrement dit vous allez passer de longues heures sur des sentiers souvent compliqués à négocier. Pour cela, il faut donc s’équiper en conséquence. Ne lésinez pas sur les vêtements chauds surtout si vous pensez rester de longues heures en course car le corps se refroidit surtout en deuxième partie d’épreuve. Pour cela prévoyez une épaisseur supplémentaire que celle prévue au départ et n’oubliez pas de prendre un haut type coupe-vent en cas de grand froid ou météo difficile car les degrés peuvent vite tomber sur les plateaux balayés par la neige. Enfin, couvrez les extrémités du mieux possible car c’est par là que le corps se refroidit le plus vite. Gants, bonnet, collant et buff doivent donc faire partie de votre package indispensable pour ne pas souffrir du froid.
Conseil n°3 : Soigner le ravitaillement
Inutile de vous charger comme un baudet pour aller au bout de la Saintelyon car des ravitaillements essaiment cette épreuve environ tous les quinze kilomètres. De quoi faire le plein en liquide très facilement et être assez autonome sans emmener des litres de boisson avec vous. D’autant qu’avec le froid, vous boirez sûrement moins que d’habitude. Il faut cependant être très attentif à la balance calorique et faire très attention à vous alimenter très régulièrement si vous ne voulez pas subir de sévères défaillances avant de rejoindre Lyon. En effet, la nuit et le froid engendrent une dépense énergétique très importante et il est possible qu’il vous faille revoir à la hausse votre stratégie de ravitaillement en raccourcissant par exemple le délai entre chaque prise alimentaire (raccourcir de 10 minutes le délai entre deux gels ou barres par exemple). Si vous êtes sérieux sur ce protocole, il n’y a aucune raison que vous ne ralliiez pas la capitale des Gaules en bon état.
Conseil n°4 : bien se préparer.
En terme d’entraînement, il est évidemment indispensable d’avoir effectué une préparation assez sérieuse pour espérer ne pas trop souffrir. Nous y reviendrons plus tard dans nos lignes. Mais il faut aussi et surtout se préparer à vivre une course et une aventure hors norme. Le fait de se retrouver dans le noir sur des plateaux enneigés balayés par le vent et le froid n’est pas anodin et si vous n’avez pas imaginé cela avant, il est possible que cela vous fasse un peu perdre pied. Je recommande donc à tout un chacun de se faire quelques images mentales qui permettent d’imaginer ce genre de situations. Cela vous aidera à appréhender les moments difficiles qui ne manqueront pas d’apparaître durant l’épreuve. Pensez aussi, pour contrebalancer ceci avec des pensées positives, à ces 12 000 personnes qui vont courir de concert avec vous et qui partagent cette belle aventure.
Enfin, lorsque vous sortirez de la banlieue stéphanoise et que vous rentrerez sur les premiers sentiers, offrez vous le confort de vous retourner quelques secondes pour apercevoir le serpentin de milliers de frontales qui cheminent derrière vous … Spectacle et souvenir garantis !!