Nous étions donc embarqués avec Sissi, ce week-end, sur le trail de Beaumes de Venise, course du challenge des trails de Provence. Cette épreuve devait servir de prépa pour le championnat de France qui se profile à l’horizon et plus particulièrement pour moi de séance de rythme pour retrouver un peu de vitesse à la suite de mes 100 kms parcourus à l’UTMB il y a quinze jours… Enfin, je pensais ! Car la technicité du parcours ne laissera finalement guère de place au grandes enjambées et donc aux grandes vitesses de course.
Dossard pris après une bonne semaine de pause post UTMB et une semaine de reprise qui avait pour but de se remettre en condition. Dès les premiers hectomètres, le ton est donné puisque c’est entre 3’15 et 3′ 20 au km que nous avalons les premières portions de plat. Pour le rythme, je suis servi, mais ca ne va pas durer longtemps. Les jambes répondent moyennement mais dans la première montée je suis rassuré sur la condition du jour : les cuisses sont dures mais l’énergie est bien là, je n’ai donc qu’à attendre que la situation se débloque…
Stéphane Bégaud est parti devant et nous nous retrouvons à 4 à mener la chasse : Cyril Olagnier, Gael Reynaud et un autre coureur que je ne connais pas. Cyril mène la danse et je me contente de suivre. Dans la descente qui suit, mes compères prennent quelques risques que je décide de ne pas entreprendre. Je perds ainsi quelques hectomètres que je récupérerais un peu plus tard sur une portion de plat. Je double ainsi Cyril et son camarade pour coller aux talons de Gaël avec qui nous ferons l’ascension suivante. Dans la descente qui suit, il me dépose littéralement tandis que je subis une première chute assez lourde qui me sonne un peu. Le terrain est très technique et devenu très dangereux en raison de la pluie tombée dans la nuit. Les rochers à enjamber (ni ma spécialité, ni ma tasse de thé) deviennent de vraies savonnettes… Première frayeur du jour sans conséquence mais qui me verra perdre 2 minutes sur la tête de course et qui entraînera le retour de Cyril.
Nous effectuons quelques hectomètres ensemble et je me détache de nouveau à la faveur de la côte suivante. Le rythme de course est bon. Je m’applique à bien monter et bien dérouler lorsque le terrain est assez propre et à ne pas prendre trop de risques lorsqu’il est technique et dangereux (c’est à dire assez souvent). Je perds ainsi pas mal de temps sur les crêtes… Je m’arrête au ravitaillement du 20 ème kilomètre pour remplir et vois de nouveau un groupe de trois coureurs revenir avec Guillaume Lenormand en tête. Nous repartons ensemble tous les quatre. Nous nous détachons avec Guillaume et je pense à ce moment que nous allons nous disputer la troisième place… Mais en connaissant les qualités de descendeur de Guillaume, je sais que la tâche va être ardue. Et je ne me trompe pas ! Dans la descente qui suit (très technique mais rapide), je m’envoie littéralement dans le décor en essayant de le suivre. Je me retrouve sur le dos, dans un buisson, la tête à l’envers. Bref, une vraie gamelle de cinéma. Le temps de retrouver mes esprits et Guillaume s’est envolé. Je terminerais la course à ma main en gardant une bonne allure (sauf dans les traversées de rivières très sympas sur la fin!).
Je termine donc en quatrième position. Pour une séance de vitesse, c’est un peu raté mais en revanche pour le côté prise de risques/côté technique du trail, l’objectif est plus qu’atteint, avec quelques bobos sans gravité au final. A quinze jours de l’UTMB et à trois semaines de Gap, les sensations et le chrono sont plutôt rassurants. Je garderai donc cela en tête en ce qui concerne le côté sportif et le bonheur de voir la grenouille s’imposer avec le sourire pour le côté perso ! Un bon p’ti week-end au final, qui annonce je l’espère un bel automne …
Emmanuel Gault
Crédit photos : Combes et Crêtes
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