Ah, ce fameux marathon! L’épreuve mythique … Vous ne l’avez pas encore couru mais c’est indéniable, il y a un nombre d’adeptes impressionnant. Au moins l’un d’entre eux dans votre club vous en a parlé : » ça fait longtemps que tu cours, tu n’as pas envie d’essayer ? Tu devrais… tu vas voir c’est différent de tout ce que t’as pu faire jusque là ! »
C’est vrai que quand on voit la souffrance et la satisfaction à l’arrivée, il doit y avoir quelque chose de « spécial ». Serait-ce la satisfaction d’un but atteint ou la délivrance de s’être sorti d’un calvaire ? En tout cas, on n’y échappe pas. Même Zatopek le dit : « Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon « . Et si tu as couru un semi, tu es à mi-chemin de la sagesse du parfait coureur à pied ? Ah ah!
Quoi qu’il en soit, un jour ou l’autre, on décide de se lancer. On ne part pas à la quête d’un graal. Avec les années de course à pied, on sait surtout que ça va être très dur ! Il n’y a qu’à se rappeler l’état des jambes à la fin d’un semi ! Bien sûr ce sera différent : on court moins vite, dans une allure que l’on peut soutenir mais… combien de temps ? Il paraît que tout va bien pendant 28 bornes, et qu’en 2 kilomètres, la face du monde change : baisse d’énergie, jambes qui piochent, puis qui tirent, qui se déchirent, le mental qui en prend un coup, puis qui ne soutient plus le physique, puis qui ne pense plus qu’à sauver ce qu’il reste de vous … Je suis d’accord, ça fait un peu peur tout ça !
Pour parer à ces affres difficilement évitables, il faut s’en-traî-ner ! Ne comptez pas vous lancer là dedans en faisant deux footings dans la semaine ! Ouh la la malheureux ! C’est vraiment sérieux. Que ce soit pour un marathon ou un trail de 160km en montagne, c’est avant tout une question de santé. Premièrement, il faut avoir participé à des distances intermédiaires. Ensuite, on s’entraîne en conséquence. Déjà on peut se rendre compte de la difficulté d’enchaîner les kilomètres, séance après séance. On peut même partir pour un footing totalement épuisé. Puis ça vient petit à petit… Un jour même on tente le départ à jeun au saut du lit. Le vent frais du matin nous tient en éveil, car en réalité on est encore à moitié dans le lit ! Jusqu’au moment où toutes ces tribulations vous conduisent au départ de l’épreuve, et là… « alea jacta est » le sort en est jeté ! (Astérix) (super référence n’est ce pas ?).
En fait le marathon, c’est une expérience. Pour certains elle a été fantastique, pour d’autres elle a été mauvaise, à la limite du dégoût. En aucun cas cela doit être le passage obligé, le graal, le sommet de la vie d’un coureur. Chacun a des objectifs en tant que sportif ou en tant que personne. Si c’est celui-là, foncez ! Si c’est un 10 km, cela vaut autant. Challengez-vous des fois, amusez-vous toujours !
Mathieu BERTOS