Un gros déplacement pour une course originale. Un semi international, au milieu de l’Afrique. Pourquoi pas.. ? Allez hop, trousse à pharmacie, vaccin, moustiquaire, passeport, sac de sport et en route, mauvaise troupe !! Départ pour 10 jours, sans savoir la date et le lieu exact de la course, surprise. C’est le Président du Congo qui choisit. On le sera une fois sur place.
Départ le 8 Août de Toulouse, direction Roissy…pour un vol Charles de Gaulle => Brazzaville. 7H10 de vol. Un peu froid dans l’avion mais de bons repas. Un peu d’appréhension dans cette aventure en amoureux mais l’envie est là. On atterrit au Congo en soirée, le soleil est couché, on ne voit pas trop à quoi ça ressemble, à part qu’il y a beaucoup de taxis. Première nuit à l’hôtel plutôt sympa et sans moustiques. Ouf !!
Le lendemain, on retrouve des coureurs venus aussi pour la course. Un beau plateau de sportifs kényans. On échange nos ressentis sur la future course, l’organisation et tout ce qui suit. Puis avec Nico, direction le centre ville. On est plutôt déçu. Un pays plein de poussières mais surtout plein de déchets. Je trouve ça dommage. Les congolais ne prennent pas soin de leur pays. Beaucoup de pollution. Donc conditions très dures pour s’entrainer. On a fait le test, sortir 1h pour un footing et en rentrant se moucher… Le résultat est larmoyant. Un mouchoir noir de gaz d’échappement.
On passe 4 jours dans la capitale, Brazzaville, puis déplacement en bus, enfin « bus » c’est un grand mot, plutôt minibus surchargé pour rejoindre le lieu de compétition. 366 km en un peu plus de 6h00. Résultats : mal au dos, mal au « cul cul ». Mais ça nous a permis de discuter avec chaque participant, quelques organisateurs. Savoir comment se sont passées les anciennes éditions. Aïe…Aïe…Aïe…ça fait peur. Nuit à la belle étoile, pas de sanitaires, pas d’eau potable. Mais où nous sommes nous embarqués. Nous, les français qui aimons le confort !!! Bon on verra bien sur place, ce qu’on nous réserve. Même si c’est un peu Koh-lanta, faut bien tester et découvrir autre chose. On continue le chemin qui est long. Les arrêts pipi pour des sportifs se font très souvent. L’occasion de découvrir des petits villages livrés à eux-mêmes. Ils travaillent leur terre, construisent de petites maisons, vendent fruits et légumes sur le bas de la route.
Après ce long déplacement, on arrive enfin sur le lieu de compétition, une ville créée en quelques semaines. Nous sommes à Djambala, ville poussiéreuse aussi ! On arrive dans une belle résidence, blanche avec des arcades…Magnifique. On nous apprend que c’est l’ancienne villa d’un Ministre Congolais, qui n’aimant plus la vue de sa terrasse, l’a laissé à l’abandon pour en reconstruire une autre 600m plus loin. Seules les poules occupaient les chambres pour pondre !!! Des personnes venues quelques jours plus tôt, on prit soin de remettre un peu d’ordre, afin qu’on se sente un peu comme chez nous. Bon, ça aussi c’est un grand mot… Une villa avec un très grand salon et une quinzaine de chambres, comprenant chacune toilette, douche et lavabo. Mais la déception fût vite au rendez vous quand on nous annonça « PAS D’EAU ». Quoi.. ?? Pas d’eau.. ?? Alors passer 4 jours à se « doucher » au seau, avec de l’eau récupérée dans des cuves et la désinfecter avec de petites pastilles ramenées de France (ouffff), calculer aussi le moment d’aller au toilette avec son seau. Grrrr !!! On se sent de suite moins chez soi.
Et s’était sans compter notre supère literie : matelas gonflable avec duvet et oreiller incorporé.. Hii Hii Hii. Un vrai raid au Congo. Mais bon, maintenant, on y est. Les repas sont simples, poissons, poulet, riz, pâtes, bananes plantin cuites. Pas de fruits, pas de laitage, pas de salade. Quand on a faim, on ne regarde pas, on mange. Malgré le goût dégueulasse de l’eau non potable.. !!! Couvert en plastique. Enfin, à la bonne franquette…
Moment de course et organisation :
Veille de course, vers 18h00, on nous indique que le départ du semi est à 9h. Pratique avec la chaleur et la pollution. C’est un bon horaire pour les coureurs. Nous mangeons…beaucoup vont dans leur chambre. Et vers 22h30, on nous annonce un départ différé, à 10h00. Le problème là-bas, c’est jusqu’au départ, LE VRAI, l’heure peut être avancée ou reculée !!! Pratique pour s’échauffer. Comme la moitié des athlètes est couchée, dur dur sur l’organisation au réveil, jour de course. Beaucoup se sont levés à 5h…donc du bruit mais on referme les yeux quelques minutes…7h levé avec Nico pour un p’tit déj, tout p’tit. Du pain sec, un peu de beurre et du pain sec. Pour nous ça sera rapide. Mais heureusement, « super Céline » avait tout prévu : barre de céréales, pâtes fruits et pâtes d’amandes. On quitte le logement à 8h00, direction la ligne de départ, pour ce fameux départ à 10h00. Une fois sur place, de l’attente. Un échauffement en amoureux, dans notre bulle vers 9h20. MAIS…MAIS…je rappelle que le départ est donné par Monsieur le Président du Congo, donc nous devons l’attendre afin de se présenter et de le saluer sur tapis rouge. Et oui, comme les stars.
Pour le coup, on ne partira qu’à 11h30, soit 1h30 de retard, rhoooo c’est rien !! Mais on n’est pas parti, que nous sommes déjà fatigués. L’échauffement se fait en coupure. Nous sommes stupéfaits de voir les athlètes courir…….sans équipements. Si Si Si, certains sont en chaussettes (sans amortis les chaussettes), d’autres avec des tongues tenues avec de vieux lacets, mais aussi des athlètes pieds nus. Ca, ça me touche énormément, car le terrain est accidenté. Avec Nico, on se soutient car le mental commence à jouer avec nous… Puis, sur le site de course, pas beaucoup de « blanc »… Nous sommes l’attraction photographique. Ils veulent tous une « carte postale », une « carte souvenir » avec les blancs. L’anecdote : même le photographe, à lui-même voulu une photo souvenir ! Une fois l’instant paparazzi fait, c’est bon, c’est l’heure, le moment de se placer sur cette fichue ligne blanche.
Surtout « PAS DE DÉPART AU PISTOLET », pour cause les gens seraient prêts à tirer (c’est ce qu’on nous a expliqué), donc départ au drapeau. C’est lancé. Ils sont fous… Ils partent en sprint. Du jamais vu. Ils veulent tous gagner, mais ils ne connaissent pas les distances. 21 km, ce n’est pas 1 km. Beaucoup sautent, abandonnent, marchent. Il fait très chaud.
Nico restera au contact des meilleurs kényans. Il a surpris les Congolais. Un « p’tit blanc » qui court !! Malgré des insultes des supporters envers nous, des tapettes aux épaules, des queues de poissons, Nico a bien géré. Il a pris un départ doux et est remonté à chaque km, il finira 13ème. On ne parlera pas de perf car les conditions étaient très dures et ce n’était pas le but, c’était avant tout, une découverte, une expérience hors du commun. A noter, que les premiers, sont des coureurs de très haut niveau ( sélection aux Championnats du Monde, aux Jeux Olympiques….). Les impressions de Nico : parcours dur et éprouvant. Beaucoup de poussières mais motivé pour se faire remarquer.
Pour ma part, j’ai trouvé le parcours : infinis-sable « jeux de mots » ! Beaucoup de sable et de poussières. J’ai eu très chaud. Vers le 9ème km, je me rapproche d’une jeune fille qui a l’air de souffrir. Stupéfaite, je remarque qu’elle est pieds nus. Waouh, je n’en reviens pas. J’en ai des frissons. Je me mets à son niveau et la motive pour continuer. Elle apprécie. On commence à discuter malgré le fait qu’elle se fasse insulter car elle est à côté de moi. Mais elle reste. Je luis dis de partir, je ne veux pas qu’elle se fasse embêter. Et bah non, elle décide de m’accompagner. Elle me prend la main. On court à 2. Quand je vois le chrono, c’est sûr que je ne vais pas perfer…mais cette rencontre est magnifique. Je ferais toute la course avec elle. Vers le 14ème km, j’ai les pieds en feu, des ampoules partout, certaines éclatent. Aïe, j’ai mal. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre, Mechba est pieds nus. Elle aussi souffre. Mais elle est tellement heureuse de courir à mes côtés. Vers le 18km, Nico est venue me rechercher. On relance doucement la machine, elle s’accroche et nous suit d’un peu plus loin. Mais elle finira la course…SA Course.
Photos souvenir à l’arrivée, échange d’adresse, une rencontre magique. Mechba, congolaise, 21 ans, future prof de sport, maman d’une petite fille d’environ 5 ans. Une superbe athlète, au cœur merveilleux. Elle m’a donné des frissons et son histoire m’a donné des larmes. Voilà, la course est finie….les kényans on tout raflé !!! On repart en minibus, direction « le palace du ministre » pour une dernière nuit. Le lendemain matin, on repart en direction de la capitale, Brazzaville. Même parcours que quelques jours auparavant. Dur dur mais faut bien rentrer. On retrouve un hôtel, un lit, une douche…Reste 2 jours et retour en France. Nos habitudes nous manquent.
Ce fût quand même une chouette expérience, de belles rencontres, que ce soit sportivement ou humainement. On est prêt à repartir l’année prochaine. On a bien représenté i-Run sur le territoire Congolais. D’ailleurs, je pense que prochainement, les futurs clients seront congolais !!!!
Céline et Nico -athlètes Team i-Run
Nicolas Fernandez termine 13ème en 1h13 et Céline Mahalin 50ème femme en 1h50. Le vainqueur de l’épreuve termine en 1h03’49, c’est Kanda Lokobe Luka et Jerop Chirchir Linah l’emporte chez les femmes en 1h15’23.
Les résultats du semi-marathon de Brazzaville 2013
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