Le 21 juillet 2013, 2ème jour pour notre périple corse avec mes amis du Marseille Trail Club. Au programme : Ascu Stagnu / Tighjettu / Ciottulu di Mori / Manganu.
Nous faisons désormais équipe à 3 puisque Max comme convenu, était prêt à 5h30. Départ à la frontale à 5h30 vers le Cirque de la Solitude (Bocca Tumasginesca 2200m), la montée est d’abord assez soft, dans un vallon, puis la pente du sentier s’accentue pour avaler les 1060m de D+ jusqu’à Boca Minuta (remontée à la sortie du cirque) . Dans cette première partie, 2 belles surprises : 2 femelles mouflons et 3 petits (comme nous sommes partis tôt, la Nature nous a réservé le privilège de croiser le chemin de ces créatures) et de la neige ! Apparemment tombée en abondance cette année, nous allons la rencontrer plusieurs fois sur notre parcours.
Le décor est vraiment impressionnant et … vertigineux ! C’est sur cette étape que beaucoup perdent leur moyen et renoncent à aller plus loin … En fait, le parcours a été aménagé avec des échelles et des chaines et il suffit de garder son sang-froid pour oublier les pentes abruptes et franchir le cirque. Nous avons eu la chance de le passer le matin, par temps sec mais nous avons croisé des randonneurs qui y avaient été pris en plein orage et là on imagine la frayeur qu’ils ont dû ressentir …. Entre les orages et leurs échos, la crainte de la foudre qui se rapproche, les eaux qui ruissellent de partout, les risques de chute de pierres et les parois qui deviennent très glissantes …. Bref, un endroit extraordinaire où il faut garder les yeux grands ouverts !
Philippe et Max ont fait parler la fraicheur sur les ascensions de ce cirque et là j’ai bien compris qu’ils étaient en bien meilleure forme que moi ! Objectif : m’accrocher !!!! Au sommet de Bocca Minuta (2200m) la descente vers le refuge de Tighjettu se fait dans les pierriers (j’y avais fait une chute en 2012 et je descends donc en « assurant » un max !) Ce refuge de Tighettu est chargé de bonnes émotions car son gardien, Charly, nous avait reçu en 2012, dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Nous y avons donc fait une petite escale, accueillis par un jeune guitariste qui révisait ses gammes sur l’escalier qui mène au refuge et y avons dégusté un bon café, bienvenu ! Notre ami Max a retrouvé des marcheurs originaires de l’Est également , une bonne petite pause !
Le café avalé, c’est reparti direction le refuge de Ciottulu di Mori ! Après Tighettu, on rejoint rapidement les bergeries d’u Vallone. Puis un beau terrain pour courir et nous délasser un peu à flan de montagne et à l’ombre des arbres. Ensuite ça se corse un peu avec une belle portion d’escalade dans les rochers jusqu’au col de Bocca di Fuciale (1900m). Philippe et Max qui ont grimpé plus vite que moi m’y attendent et surprennent le groupe de sympathiques randonneurs assis à l’abri des rafales de vent frais … ils étaient persuadés qu’un GR20 en 5 jours ne permettait de rien voir or : nous sommes les seuls à avoir vu les mouflons ! ils sont bluffés ! Juste le temps d’admirer le trou du célèbre Capu Tafunatu et c’est reparti !
Le refuge de Ciottulu (1991m) sera rejoint au pas de course, car nous avons faim !. Une bonne assiette de pâtes à la sauce tomate, un soda …. une petite pause mais comme cette étape est très longue et que l’orage est annoncé, nous filons très vite vers le prochain refuge (Manganu) et cette portion du parcours nous permet de courir et d’avaler les kilomètres, le sol est souple et agréable. On longe le Golu jusqu’à une bergerie puis de nouveau l’occasion de relancer sur un chemin de forêt jusqu’au Castel de Vergio. Nous croisons une route, faisons le plein de jus de fruit, bananes séchées, canistrellis, sodas et nous repartons de nouveau en sous-bois sur un parcours roulant, jusque Bocca San Pedru (1400m) ….. Là, la pluie commence à tomber et le ciel se met à gronder …. bref, ça s’annonce mal …. Dans la montée vers le col de Bocca à Reta nous trouvons un abri et nous nous enveloppons dans une couverture de survie et nous nous serrons les uns contre les autres car nous commençons à trembler. La pluie tombe fort et la foudre est proche. Après une heure environ, nous repartons sous une petite pluie vers Bocca a Reta … nous sommes … « rincés » !
De là nous apercevons (enfin !) le lac de Ninu et nous descendons en trottinant en longeant le lac, puis en traversant les bergeries de Vaccaghja pour arriver vers 18h30 au refuge de Manganu. Là à peine le temps de savourer une boisson aux châtaignes avec Philippe et Max et de déposer mon sac dans le refuge qu’il faut passer à table ! Une bonne assiette de pâtes qui sera la bienvenue car je suis « séché » …. J’ai terminé cette très longue étape (11h00 en décomptant les pauses déjeuner et orage) épuisé alors que Max et Philippe son encore « gaillards ». Avant de me glisser dans mon duvet, je suis interpellé par 2 organisateurs de Trails Rennais qui m’indiquent que mon visage leur est familier et me demandent si je suis un grand champion en train de tenter le record du GR20 …. ! Je leur réponds bien sûr par la négative et je comprends rapidement que tous deux sont des amateurs assidus des sites i-Run et u-Run …. Je m’endors avec le sourire !
Difficultés de l’étape :
Altitude maximale : 2183 m
Altitude minimale : 1384 m
Dénivelé montée : 2310 m
Dénivelé descente : 1900 m.
Patrice Vandecasteele
Si vous avez raté le début des aventures de Patrice, vous pourrez revenir sur le récit des préparatifs puis de la première journée de ce périple corse !
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