Je n’étais pas sûr de pouvoir participer aux Crêtes du Soulor car j’avais quand même beaucoup puisé pour la course du Festayre à Bayonne le mercredi d’avant. Mais voilà, quand l’élite française se pointe par chez moi, une participation ne se refuse pas ! Ne serait-ce que pour les admirer. Point d’objectifs en tête, profiter juste et espérer que les jambes tiennent !
Et j’ai eu un peu peur au début car je ne sentais pas beaucoup de réactions de mon corps en début de course. En plus, c’est parti vite, mais tant pis, il s’agit pour moi que ça ne se transforme pas en calvaire. On arrive vite dans le dur mais je ne marche pas, j’en suis déjà satisfait. Les coureurs de mon niveau sont en vue devant. Seulement en vue, en montagne les écarts visuels sont souvent chiffrés en minutes ! Mais je trouve mon rythme au bout de 30 min, il n’y a plus qu’à poursuivre « gentiment »!
La première féminine Marie-Laure Dumergues arrive dans mon dos. Je connais son niveau, je l’ai déjà vu à l’œuvre, elle n’est pas ex championne d’Europe pour rien ! Elle met du temps à revenir, c’est sans doute signe de sagesse : un écart vite comblé peut se payer cash ! Quand elle arrive à ma hauteur je me décale pour la laisser passer. Puis j’arrive à prendre son rythme. On arrive en plein dans le dur ! Cherchez pas, il n’y a pas de sentiers, juste un mer dans l’herbe et une cordelette bleue qu’il faut suivre. On marche et on pousse fort sur les cuisses. De l’avoir devant m’aide. On retrouve un sentier, sont train est plus soutenu. Elle prend une vingtaine de mètres d’avance tandis qu’un coureur me rejoint. Il a l’air de se régaler puisqu’il me signale la présence de vautour (« il ne faut pas rester alors! » je lui lance en blaguant), et il profite vraiment du paysage. On s’aide ensuite pour revenir sur Marie-Laure.
J’arriverai à le faire, mais pas lui. Je lui signale ce qui reste à faire (je connais un peu les lieux) et elle me demande si Hafida Gadi est là. Je me retourne mais je lui dis que je ne la vois pas pointer ! Il y a un trou derrière nous. Je me sens mieux dans la descente et j’en profite pour la doubler, tout en me disant qu’elle fera son retour dans la montée suivante. C’est très dur mais ça va, merci à mes jambes de me soutenir aujourd’hui ! Marie-Laure n’est pas loin et je l’encourage.
Nous descendons sur la col. Je prends de l’avance. Il reste un petite ascension très raide puis la redescente. Je regarde derrière moi… je regarde devant… Je n’ai rien à jouer aujourd’hui, et gratter une ou deux minutes en forçant ne m’apporterait rien. Je décide de calmer l’allure pour finir d’accompagner Marie-Laure qui elle joue une sélection ! On attend le speaker annoncer Hafida Gadi. Vu là où nous en étions dans la montée, je lui dis : » ne t’en fais pas, on doit avoir minimum 2 min d’avance sur elle. C’est bientôt fini » (à l’arrivée il y aura 4 min.)
En haut, on tourne à gauche et hop, plus que quelques hectomètres à descendre. Je la rassure, elle me remercie. Elle me dira même de partir si je veux, mais je lui dis que je finis avec elle. Encore un peu de vigilance car le terrain est technique, puis c’est l’arrivée : je finis juste derrière elle, 24è et elle 23è. Chouette moment, accolade de remerciement sur la ligne passée, ravi d’avoir couru à côté d’une championne si gentille et si simple ! Elle sera encore plus forte en septembre à n’en pas douter ! Pour ma part je finis avec des bonnes sensations et sur une bonne note, je suis très content ! Et maintenant, place à la coupure estivale.
Mathieu Bertos
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