Avoir le soutien de son entourage dans la pratique de sa passion est une chose, vivre la même passion que celle de ses proches en est une autre. Dans tous les cas, les deux sont positives et amènent à vivre des émotions fortes partagées … Chez les Dilmi, la course à pied est une belle histoire de famille qui les pousse à chaque fois un peu plus à se dépasser !
Christian et Ludovic Dilmi ont fait le doublé fin juin à l‘Ultra Marin du Golfe du Morbihan en prenant les deux premières places du Grand Raid de 177km. Et ce n’est pas la première fois que les frères Dilmi se font remarquer de cette manière sur des course. Tous les deux athlètes de haut et membres du team Isostar, ils restent relativement proches l’un de l’autre, aussi bien en terme de motivation et de volonté qu’en terme de performances sportives : « nous sommes très proche en âge (1 an de différence) et en chronos (2h39 pour Christian sur marathon et 2h35 pour moi, 1h16 sur semi et 1h13, 251 km sur 24H et 257 km). Maintenant il n’y a aucune différence dans la volonté d’aller au bout des épreuves et de tout donner. Notre volonté est bien supérieure à la moyenne des coureurs. Ce qui fait souvent la différence. »
Il faut dire que la course à pied et l’esprit de compétition est apparemment bien ancrée dans la famille Dilmi (merci Maman !!). Ludovic avoue : « je fumais beaucoup trop. Résultat, ma mère qui pratiquait la course à pied depuis quelques années déjà, a fait le pari de me battre sur 10 km. Ce qu’elle fit. C’en était trop. A 20 ans, je n’avais pas la condition physique pour courir un 10 km plus rapide que ma maman qui en avait 40. Il fallait réagir. C’est ce que je fis en stoppant la cigarette et me consacrant un peu plus à la course à pied.
Ludovic et Christian ne s’entraînent que rarement ensemble, mais leurs manières de s’entraîner restent assez similaires : » il y a beaucoup de sorties longues, entrainements spécifiques obligent, mais nous utilisons toutes les variantes d’allures et de distances de la course à pied. Il y a donc beaucoup de séances de vitesse (VMA, seuil) pour pratiquer nos disciplines de grand fond contrairement aux idées reçues. »Le partage d’expériences leur sert beaucoup aussi : « nous échangeons beaucoup effectivement car c’est là la vraie richesse de notre discipline. Il y a tellement de paramètres à gérer que les sensations de l’un ou de l’autre sont très enrichissantes. Chacun sait que l’ultra en termes de performance comporte des notions toutes très importantes à gérer telles que l’allure (vitesse ni trop faible, ni trop élevée), le poids de forme, l’alimentation (avant et pendant la course), l’hydratation, la chaleur (plus compliqué que sur des distances courtes), le mental (périodes difficiles à passer), les chutes (dues notamment à la fatigue), et tous les soucis du corps (crampes, ampoules, zones de frottement, problèmes gastriques, etc.) »
La famille est grande puisque Ludovic et Christian ont 2 autres frères et une soeur. Seul l’un deux est également tombé dans la marmite du running : « notre frère, Jean-Philippe est adhérent d’un club de course à pied de Trail (non affilié à la FFA) et court régulièrement sur la route et en nature. Il a gagné un petit trail l’an dernier et termine ses marathons en un plus de 3 heures (3h01 son record). Malheureusement sa vie de famille et son travail (routier) ne lui permettent pas de s’entrainer suffisamment et correctement. Dommage car il aurait la capacité d’améliorer très nettement ses chronos. Il a terminé le marathon du Futuroscope en 3h06 alors qu’il n’avait que très peu de sorties dans les jambes. »
On pourrait imaginer de la concurrence entre les deux plus « fortiches » des Dilmi, mais rien de tout cela ne les envenime … Bien au contraire, c’est même plutôt une belle émulation ! Quand Ludovic revient sur leurs courses au Golfe du Morbihan, il admet facilement que son frère a été plus fort : « il n’y avait pas de rivalité. Je n’avais pas une bonne préparation et j’ai été malade quelques jours auparavant. Ma course a surtout été le fruit de mon expérience et de ma préparation des mondiaux de 24 heures qui ont eu lieu en mai dernier. Donc j’étais très incertain quant à la place que je pouvais prétendre au départ. J’ai eu plusieurs problèmes qui m’ont entravé dans la progression de la course. Tout d’abord je suis parti un peu trop en dedans. J’ai perdu plusieurs minutes et j’ai voulu combler le trou. Même en étant prudent, j’y ai perdu de l’énergie. De la même façon je me suis perdu à plusieurs reprises. Ensuite j’ai eu durant les 50 premiers kilomètres des problèmes gastriques m’obligeant à m’arrêter 6 fois. Enfin j’ai chuté 2 fois mais heureusement sans gravité … Néanmoins Christian m’a mis plusieurs minutes et au delà de 20 mn, il était sauf incident impossible de revenir. Du coup j’ai géré la 2ème place. Ce qui n’empêche que l’un comme l’autre nous n’avons cessé de courir durant ces 177 km. Ce non-stop a permis de réaliser de bons chronos et pour Christian de battre de nouveau le record du parcours. »
Belle esprit … ! Nous retrouverons prochainement Christian et Ludovic à l’UTMB dans quelques jours, puis aux templiers et à la Saintélyon en fin d’année. Que le meilleur gagne !
Sylvaine CUSSOT
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