Rémy Jégard remporte ce WE le 21km du Tripou Trail dans l’Aveyron. Une belle édition qui a rassemblé plus de 300 participants et que Rémy nous fait revivre ici avec quelques mots sur cette journée ensoleillée, trop ensoleillée !
« Au départ, l’idée des organisateurs était simple : faire rester encore plus de monde à la grande fête d’après-course. Un peu comme à Espelette donc mais évidemment à échelle plus « humaine ». Et comme du côté de Séverac l’Eglise, le nombre d’habitants n’est pas énorme en saison basse ou en hiver , c’est toujours bien d’arriver à organiser des rassemblements qui génèrent du monde, à faire la fête simplement.
Aussi le repas d’après-course, du genre qui tient bien au ventre, suivi d’un spectacle musical, a tenu toutes ses promesses et pour une fois que le nombre de participants total (sur les trois courses) dépassait les 300, cela a valu quelques belles émotions et moments de partage et de convivialité ! Par contre, le revers de la médaille, si l’on peut dire, c’est qu’avec un départ à 15h du coup, il a fait chaud et même très chaud sur les parcours du Tripou Trail. Parcours tout nouveau d’ailleurs, tracé spécialement en cette occasion avec certes des distances moins longues et moins de dénivelés mais toujours des passages dans la forêt et quelques villages à traverser. Marc et Etienne, les deux fers de lance, de cette épreuve du terroir avaient donc le sourire aux lèvres. Ils organisent en effet plusieurs courses dans l’année et petit à petit sont en train de se tailler une bien belle réputation. Le succès commence à toquer à la porte.
Pour ma part, je les connais depuis quelques années déjà. Et je sais très bien que l’accueil sera vraiment sympathique et sans chichi. C’est ce qui me plait avant tout sur une course nature. Je sais aussi que les joëlettes qui ouvrent la course ont vraiment du courage, ou du moins, ceux qui les tirent. Cette année, il y en avait pas moins de sept au départ, ce qui constitue un vrai record en la matière. Des équipes de cinq, six ou sept personnes se relaient pour tirer l’engin à travers les sentiers et chemins, vraiment, vraiment pas pratiques, voire encore moins praticables pour ce genre d’engins à roue !
De mon côté, j’ai opté pour le 21km car cela fait deux fois de suite que je le fais, même si avant c’était un 23km, et deux fois de suite que j’échoue d’une place de la victoire. Je sais aussi que le niveau est souvent abordable ici, du moins sur cette distance, car sur le long de 42km, il y a toujours deux ou trois « costauds » qui viennent fignoler une préparation. Cette année c’est Adrien Séguret qui l’emporte. Et lui était en mode récupération après sa victoire en Espagne de la semaine d’avant. La veille au soir, j’ai dormi au camping avec Kris ma compagne et la fraîcheur de la nuit sous la tente, nous a véritablement reposée. Le matin on a même pu déjeûner avec une dizaine de membres du club du CA Balma et j’ai pu, du coup, goûter le fameux riz au lait de Gilbert. Merci à lui… humm avec un zest de vanille !!
Si très vite, je choisis de ne pas prendre les chaussures de trail car tout le monde est bien d’accord pour dire que le terrain cette fois est sec de chez sec, ma question va être durant toute la matinée : « camel ou pas camel ? » Il y a trois ravitaillements et donc que 21km. Si je m’arrête comme il faut à chacun, cela devrait le faire. Mais bon Kris me force à le prendre, « au cas où ! » comme on dit. Et après coup, je ne peux que la remercier. En fait dès les premiers hectomètres, j’aurai la bouche sèche. Avec une telle température, je n’aurais même pas dû me poser cette question. Dans les montées, c’est atroce. Le moindre coin d’ombre est recherché, le moindre petit tuyau d’arrosage, le moindre petit ruisseau… bref on n’en jamais assez ! Je n’aurais jamais pu terminer sans camel-bag. D’autant plus que la seule barre énergétique que j’avais est tombé du sac sans que je ne m’en aperçoive et je vais terminer à la limite de l’hypo !
Je pars en tête et après trois kilomètres et le début de la première ascension, je vois Adrien et Guillaume Thisse qui me passent l’un après l’autre avec un petit mot d’encouragement. Je bataille dans cette première montée. Je ne peux pas les suivre. J’ai l’impression d’être déjà dans le rouge. Derrière, c’est plus loin. Mais on va d’abord trouver la bifurcation entre ceux du 11 et ceux du 21 et 42km, puis plus loin cette entre le 21 et le 42km. A mi-parcours, je suis encore en tête mais en me retournant, je vois le deuxième à environ deux cents mètres. Je me dis que ça ne va pas le faire. Que je suis déjà trop limite pour tenir jusqu’au bout. Que dans la prochaine descente, qui n’est pas mon point fort, il va me reprendre. Pourtant en bas, personne ne m’a doublé. Je me retourne et ne vois plus personne. Bref il a aussi marqué le coup.
Maintenant il va falloir tenir et tenir jusqu’à l’entame de la dernière descente. Car si le parcours a changé, j’ai reconnu la fin un peu la veille et je vois très bien sur quel chemin, je dois déboucher pour gagner la ligne. Mais le souci, c’est que quand les forces s’enfuient peu à peu et que vous attendez une descente ultime, vous avez beaucoup de mal, à relancer un peu dans les petits replats qui cassent la descente… Je retrouve Jean-Michel et un pote à lui qui sont venus à ma rencontre à un kilomètre de l’arrivée. Je n’en peux plus. Je ne leur parle même pas. Jean-Michel, je l’apprendrai après, a fini deuxième du 11km. Il a l’air encore frais. Moi je m’écroule après avoir passé la ligne. Je suis cuit. Au sens propre comme au figuré. Mais bon une petite victoire fait mieux passer la pilule. C’est certain. En tout cas, il va falloir que je répare mon camel qui a plein de petites déchirures partout et donc de petits trous… Il faut vraiment avoir une confiance aveugle en son matériel dans un trail !!! »
Bravo Rémy et bravo à tous les participants qui ont dû faire face à des températures estivales bien généreuses … !!
Les résultats du Tripou Trail 2013
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