Vivobarefoot n’est pas une marque de running très connue. Il est vrai que son champ d’action est très spécifique puisque elle se concentre sur les chaussures minimalistes, d’où l’appellation ‘barefoot » dans leur nom. Le drop étant de 0, les chaussures de running Vivobarefoot ne peuvent pas être portées si vous n’avez pas pris l’habitude de courir avec ce genre de chaussures. Pour rappel, le drop est le différentiel entre la hauteur talon et la hauteur plante des pieds. Plus il est bas, plus vous courez avec le concept chaussures minimalistes.
Car courir en chaussures minimalistes ne s’improvise pas, surtout lorsque vous avez déjà pris l’habitude de courir avec des chaussures dont le drop est important (>10 mn). Vous devez au préalable habituer votre corps à courir de manière différente : les appuis ne sont pas les mêmes, les contacts au sol ne se font pas de la même façon, votre posture et votre gestuelle seront considérablement modifiées. Ai je réussi ma transition en chaussures minimalistes ? Si je suis capable de courir plusieurs fois par semaine 45 minutes à 1 heure avec sans ressentir des douleurs, je pense que je n’ai pas encore réussi à adapter complètement ma foulée à ce type d’effort. J’ai du boulot encore …!
Les chaussures de running Vivobarefoot sont donc des pures minimalistes.
Quand je les prends en main, j’ai pu constater leur extrême légèreté. Si vous cherchez à les plier en deux, vous y arriverez sans aucune difficulté. En simplifiant, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une semelle à laquelle on a rajouté un bout de tissu. Je vous rassure quand même, côté finition, c’est quand même mieux que ce simple constat. Les couleurs sont sympathiques (mais chacun ses gouts n’est-ce pas?) et il faut avouer qu’elles ont du style…vous pouvez les mettre pour vos sorties restos ou cinéma par exemple, personne ne remarquera que vous avez des chaussures de running aux pieds.
Après avoir couru plus de 150 kilomètres avec, je rajouterais que les tissus sont solides et ne se sont pas dégradés prématurément. La semelle extérieure résiste également bien aux nombreux impacts de ma foulée. Concernant les types de terrains rencontrés, j’ai bien sûr testé sur route (elles sont prévues pour cette utilisation principalement), mais aussi sur les chemins forestiers. Si sur route, le comportement de ces chaussures minimalistes est bon, il en est pas de même lorsque vous attaquez les chemins escarpés. Je peux d’autant plus facilement faire la comparaison que je possède aussi des chaussures Vivobarefoot trail.
Premièrement, la semelle extérieure n’est pas assez épaisse et si vous ressentez déjà un peu les aspérités et les petits cailloux de la route, je vous laisse imaginer lorsque vous devez courir sur des rochers ou gros cailloux. J’ai quand même fait le test et j’ai pu vérifier mes propos. Cela passe, mais c’est parfois désagréable. De plus, le manque de protection latérale et sur le pare pied est préjudiciable. Par contre, malgré ses tortures supplémentaires infligées, je n’ai constaté aucune dégradation, le tissu est résistant.
Deuxièmement, et là c’est plus problématique, le grip de la semelle extérieure est léger pour des conditions difficiles. Je trouve aussi que dans certaines circonstances, le maintien latéral de vos pieds n’est pas assuré. Par exemple, dans les devers, les pieds ont tendance à glisser dans la pente et vous perdrez rapidement l’adhérence. Par contre, sur la route, leur comportement est bon. Elles réagissent bien aux accélérations. Le chaussant est confortable, le pied est à l’aise à l’intérieur et respire bien. Les kilomètres qui défilent n’altèrent pas ce confort (j’ai fait une sortie en endurance jusqu’à 1 h 30). Les coutures intérieures sont discrètes et vous pourrez courir sans chaussette. Le mesh est respirant. Elle évacue l’eau correctement. Si c’est valable dans un sens, cela l’est aussi dans l’autre, c’est-à-dire que si vous courez dans des grosses flaques, votre pied aura de grandes chances d’être trempé.
En conclusion, cette chaussure minimaliste s’adresse à des coureurs ayant déjà des bases en foulées minimalistes. Si vous débutez dans cette pratique avec ce modèle, vous devrez y aller très doucement en respectant une progressivité lente. Pour les habitués, vous pourrez vous faire plaisir sur le macadam et si vous désirez emprunter les sentiers, la prudence s’impose.
Jean Marc