Alors que 4 siècles avant notre ère Platon avait déclaré : « La musique est un moyen plus puissant que tout autre parce que le rythme et l’harmonie ont leur siège dans l’âme. Elle enrichit cette dernière, lui confère la grâce et l’illumine. » Nous sommes de plus en plus nombreux à courir avec nos mp3 et smartphones en musique …
Est ce que courir en musique modifie ou non notre manière de courir et si oui, comment ?
Une étude menée en Angleterre (The effects of slow- and fast-rhythm classical music on progressive cycling to voluntary exhaustion, A. Szabo, A. Small, M. Leigh, 1999 : une expérience, menée sur un groupe de 24 candidats. Les sujets doivent courir jusqu’à épuisement dans différentes conditions : en écoutant une musique lente, puis rapide, une mélodie d’abord lente ou rapide ou l’inverse ou en tout simplement en n’écoutant rien du tout, a démontré que la fréquence cardiaque des coureurs s’ajustait au tempo de la musique). Ainsi, une musique lente à rapide permet au coureur de développer au maximum ses capacités physiques et cardiaques et permettrait de retarder le sentiment de fatigue.
Lorsque l’on écoute un morceau apprécié, cela stimulerait des neurotransmetteurs : la dopamine et la sérotonine. Cette musique relaxante et apaisante permet également à l’organisme de fournir une quantité plus importante d’endorphine, qui agit sur les vaisseaux sanguins et engendre leur dilatation (amélioration de la circulation sanguine, et diminution de la tension artérielle remarque aussi un abaissement de la fréquence cardiaque). Aucune étude sérieuse n’a validé les effets de la musique sur notre force musculaire.
La coordination
Une étude menée par des universitaires japonais (Y. Hayakawa, H.Miki, K. Takada, et K. Tanaka au Yamano College of Aesthetics à Tokyo)., sur un groupe de femmes âgées de plus de 50 ans, a permis de mettre en évidence l’efficacité d’une musique rythmée pour améliorer la coordination de chacune lors de séance d’1h de step.
La vitesse
Pour valider l’hypothèse d’une influence de la musique sur notre vitesse de course, plusieurs études ont été menées dont une en France et la seconde en Angleterre. Sur les différents groupes étudiés, une musique répétitive et rythmée a permis aux coureurs de garder une allure régulière et soutenue, avec une légère amélioration de leurs performances par rapport aux tests effectués sans musique ou avec une musique non adaptée.
L’endurance
En 1991, une étude américaine, menée sur 3 groupes de 8 personnes, menait à mettre en évidence qu’une musique calme augmenterait nos capacités en endurance. Les chercheurs ont remarqué que le rythme cardiaque était plus bas chez le groupe ayant écouté une morceau calme, pendant les 6 premières minutes d’effort (course sur tapis), et que les pics du rythme cardiaque des autres groupes étaient plus élevés que pour ce groupe . Lorsque notre rythme cardiaque bat à moindre vitesse, l’oxygénation de nos muscles est optimisée on court donc mieux et plus longtemps.
La fatigue durant l’effort
D’après une étude faite en 1999 en Angleterre, 24 hommes et femmes soumis a un test d’effort sur vélo, devaient pédaler jusqu’à épuisement total. Pour cette recherche, les personnes ont pédalé avec des musiques qui comportaient des changements de rythme. Le rythme musical était modifié lorsque les participants atteignent 70% de leur FCM. Ces tests ont permis de démontrer que ceux qui avaient pédalé avec une musique rythme régulier et croissant avaient travaillé avec plus de fréquence mais avec le même rythme cardiaque que l’autre groupe qui avait pédalé sur une musique qui démarrait avec un rythme rapide et qui finissait lentement. Ces chercheurs ont également démontré lors de cette recherche, que la musique détournait notre focalisation sur la fatigue.
Conclusion
Après m’être beaucoup documentée sur ce sujet, ce que j’en ai avant tout retenu, c’est que la musique influence notre mental mais elle a aussi des effet sur notre rythme cardiaque. Et qu’elle peut être stimulante mais peut aussi casser ou modifier notre rythme, il faut donc faire attention à ce que l’on écoute. N’oubliez pas aussi qu’avec un casque sur les oreilles nous sommes plus vulnérables face à un danger extérieur (voiture, chien, agresseur, toit qui s’écroule sur nos têtes…).
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Emeline Zenner
