5,3km pour 21% de moyenne, 1170m de dénivelé entre 630m et 1800m… Il était bon pour mettre en garde tout le monde de commencer par des chiffres ! Car cette course, qui a lieu ce dimanche 23 juin à 9h30, est à la fois courte mais intense, difficile mais accessible… Tout à fait particulière en tout cas ! A tester que vous soyez coureur sur route, pur montagnard ou traileur.
Luchon, ville sportive !
Bagnères de Luchon de son nom complet, est une ville thermale et touristique située au Sud de la Haute-Garonne (31) tout près de l’Espagne. Son milieu naturel attire beaucoup de sportifs. Les skieurs l’hiver, les randonneurs l’été et même les footballeurs, comme le club du TFC qui vient régulièrement en stage ici. N’oublions pas que c’est une ville régulièrement traversée par le Tour de France ou la Route du Sud qui sert de préparation (victoire de Thomas Voeckler le week-end dernier). Bien sûr, la course à pied y a une grande place puisqu’il existe un 10km très roulant (la Ronde des Fleurs), la montée de 18,7km par le col qui amène à la station (Luchon-Superbagnères), et enfin la fameuse montée de la Crémaillère.
Pourquoi ce nom ?
La voie empruntée aujourd’hui par les coureurs était en fait celle du train à crémaillère qui avait été créé en 1912 pour relier la ville à la station de sport d’hiver, qui allait connaître un succès retentissant. Mais avec les commodités apportées par la voiture, l’activité du train cessa en 1966, et les rails furent enlevés dans les années qui suivirent. Restait le ballast et ses cailloux, progressivement rattrapés par la nature, ce qui en fît une large piste empruntée par les engins forestiers et les touristes.
Quel type de course est-ce?
C’est une ascension pure. Hormis les 400 premiers mètres faits sur le bitume le temps de quitter le centre ville, on est immédiatement dans le vif du sujet (c’est à dire dans la pente!) avec des pourcentages autour des 20% d’entrée. Il n’y a aucun moyen de se reposer, il n’y a aucun replat.
L’organisation précise judicieusement que la durée de l’épreuve correspond à peu de chose près au temps que l’on met sur un 15km plat, ce qui se vérifie très bien. Mais c’est bien une course de montagne, faisant même partie du Challenge National. Chaque année, les meilleurs coureurs en montagne sont présents. On peut compter parmi les anciens vainqueurs Isabelle Guillot, Adelaïde Panthéon, Marie-Laure Dumergues, Jandari Saïd, ou Gilles Icart (recordman en 41’32)…
PS : au 4,5km, une borne indiquant le kilomètre vertical (1000m de dénivelé) vous certifiera d’une performance classante sur cette discipline. Il y aura donc deux classements à l’arrivée.
Description du parcours et de l’effort
Après les quelques mètres de bitume du centre ville, les coureurs rejoignent le chemin large qui démarre brutalement. Le sol en terre, herbe et cailloux peut s’avérer humide car les 3/4 de la course se font sous les arbres, mais on glisse très peu. Il ne faut surtout pas attaquer fort cette ascension sous peine de vivre un véritable calvaire par la suite. Non seulement le cœur est déjà haut, mais si les cuisses brûlent prématurément, on ne peut pas se refaire… et courber l’échine pendant près d’une heure, c’est long !
Il faut courir à petites foulées, le plus régulièrement possible pour trouver son rythme. Parmi les premiers, certains arrivent à ne jamais marcher, ce qui peut paraître un petit exploit… Mais pour la plupart, on pose le pied à un moment ou un autre, et là il faut adopter le pas du montagnard: légèrement penché mais le droit le plus droit possible, des pas moyens ou plus grands si on s’aide des bras pour pousser sur les cuisses.
Visuellement, vous marchez sur un chemin assez large (entre 2 et 3 mètres) avec d’un côté le talus et de l’autre les arbres avec quelques percées sur la vallée où se trouve Luchon. Devant vous, vous pouvez voir assez loin devant, ce qui peut décourager car la pente est impressionnante. On a l’habitude de serpenter sur des sentiers assez rudes, mais un chemin large à plus de 20% devant soi, c’est inhabituel! Les écarts sont d’ailleurs trompeurs, car quelqu’un qui semble à portée est en fait loin en temps.
La dernière portion est la plus dure: passé le kilomètre vertical, on sort de la forêt et on se retrouve à découvert. La pente ne faiblit pas: pire, elle s’accentue! La station est juste au dessus de votre tête, et l’on vous fait couper à travers la pente herbeuse pour la rejoindre. On atteint ici les 28% ! Heureusement, c’est la fin, la délivrance !
Conclusion
Un effort tout à fait à part qui est accessible à toute personne entraînée ou en bonne santé physique. Pas de descente, pas de traumatisme… Mais il faut s’attendre à serrer les dents et venir avec un bon mental. Les kilomètres verticaux ne sont pas légions, ça tombe bien ! L’arrivée à la station récompense les efforts: le décors tout autour est magnifique !
Le classement de l’édition 2012
Le bulletin d’inscription avec le règlement et les conseils
(NB : info arrivée ce jour, le 20 juin : « les perturbations atmosphériques actuellement en cours dans le luchonnais ont provoqué des dégâts très importants dans la ville, le réseau routier autour de Luchon et dans la montagne, notamment par des inondations et des glissements de terrain. La course de montagne LA CREMAILLERE, label national, est prévue le 23 juin entre Bagnères de Luchon et Superbagnères. Les conditions de bonne organisation de la course, tant sur le plan logistique que sur le plan sécurité ne sont plus réunies. En conséquence, la course de LA CREMAILLERE est annulée le 23 juin. L’information concernant l’annulation définitive pour 2013 ou le report au mois d’août, solution actuellement à l’étude, sera communiquée début juillet ».)
Mathieu BERTOS
Photos : club Xiberotarrak, Izonkouru
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