En route, en trail, on aimerait tous avoir une bonne accroche sous ses pieds ! Question de sécurité. Si on est rassuré par une bonne accroche, on se lâche plus … ça pourrait donc devenir une question de performance ! Quelle chaussure mettre au départ d’un trail ? Question difficile surtout que l’on peut rencontrer des types de sols bien différents, ainsi que des conditions météo changeantes lors de la même sortie/course. Vous n’êtes pas tous dans des Teams d’envergure avec tout le staff derrière pour pouvoir changer de chaussure en cours de route… Mais sachez que ça se fait ! Alors si vous êtes suivi par un proche, ne serait-ce que lors d’un ravitaillement, vous pouvez pensez à cette option, si en cours de route vous vous rendez compte que vous n’avez pas vraiment ce qu’il faut aux pieds.
Pour des sols assez neutres et secs, nul besoin d’avoir des crampons proéminents. Une semelle plus rigide qu’une running et cramponnée suffira pour prendre des appuis francs sans déraper. Certains traileurs courent la plupart du temps en chaussure de running ! On voit même quelques coureurs de montagne (Jandari Saïd par exemple) se contenter d’une running légère de compétition pour l’ascension… L’adhérence des matériaux de la semelle leur est suffisante. Attention, la gomme est aussi plus tendre et le maintien moins important ! A ne réserver que pour les trails franchement faciles ou les pieds « experts », habiles et sûrs.
Les semelles avec crampons inversés sont assez pratiques car polyvalentes. Ils sont orientés dans un sens sur l’avant du pied pour accrocher en montée, et tournés dans l’autre sens au niveau du talon pour pouvoir se sécuriser en descente. On peut passer à peu près partout sauf si le terrain est vraiment boueux ou enneigé… D’ailleurs, balayons l’idée qu’il existe une paire miracle pour la boue, la neige, ou les pierres qui glissent… non ! Si vous passez sur 10 cm de boue, vous glisserez, c’est sûr ! L’épaisseur est trop importante pour que vous puissiez agripper une texture plus dure avec vos crampons. De même quand vous courrez dans 30 cm de neige ! Et une pierre complètement humide avec de la mousse, même si vous prenez appui avec vigueur malgré une semelle bien dotée, vous glisserez quand même.
La solution ? La première : adapter votre pas et votre foulée. Sinon techniquement, une bonne chaussure sera celle qui débourrera le plus possible pour pouvoir reprendre au plus vite les meilleurs appuis après un passage délicat. Lisez bien les tests et les conseils des amis car rien ne vaut l’expérience sur le terrain. Quand les passages enneigés ne sont pas trop épais et que vous pouvez prendre des appuis corrects, vous pouvez opter pour des chaînes anti-dérapantes (valables aussi sur ma glace). C’est dans l’esprit des chaînes à neige que l’on met sur des pneus de voiture : un filet agrémenté de fines pièces de métal. Bien sûr, certains modèles sont bien dotés en crampons, plus larges ou plus longs.
Quand l’accroche est « morte », on fait quoi?
On les jette ! Non… quand même pas ! Disons que par sécurité, il faut éviter de continuer de faire le fou ou la folle avec, sur des portions trop techniques. Pourquoi pas en faire une chaussure « bis », qui dépannerait pour les sorties « faciles », avec un terrain qui est favorable et non dangereux ? Sinon, attention de ne pas trop les prolonger… ils ont aussi cela de pratique : les crampons sont un bon témoin d’usure ! Sachez être attentif lors de vos entraînements, si vous voyez que votre pied part trop souvent, il est peut être temps de les changer… mais ne découvrez pas cela en course !
N’hésitez pas à demander à vos amis si vous vous posez des questions sur l’efficacité de l’accroche en pleine action. Il existe désormais de nombreux modèles… On pourra peut être vous orienter ! N’hésitez pas à témoigner ou laisser vos questions.
Mathieu BERTOS