Me voilà revenu de mon périple Barcelonais ! Comme mentionné lors de mon dernier article, ce week-end je participais à ma première vraie course de préparation à l’Ironman de Nice : le Half de Barcelone. Pour rappel, un Half c’est l’enchaînement de 1,9km de natation, 90 kms de vélo et 21,1 km de course à pieds. J’ai choisi cette destination pour la qualité de l’organisation, pour la date idéalement placée dans le calendrier me permettant d’ajuster la préparation en fonction du résultat, et surtout pour le parcours très similaire à Nice. Petite déception, je suis seul de l’Occitan Triath’Long a participé à cette épreuve, pour cause, mes potes sont inscrits à l’Iron Médoc début juin. Je leurs souhaite une bonne récupération pour réaliser une superbe course !
J’ai cette fois-ci abordé la course avec un minimum de récupération en effectuant quelques petits rappels dans la semaine à la suite d’un gros cycle de travail. Heureusement car il m’a bien fallu 4-5 jours pour ressentir de meilleurs sensations que le début de semaine ! Me voilà donc parti samedi matin direction Barcelone, avec une grosse inquiétude : réveil délicat à cause de nausée et douleur à l’estomac… Je m’arrête donc à la pharmacie pour quelques capsules d’ultra levure. Pas question de rater ma course, je suis trop motivé pour réaliser une belle course. Je vais donc faire également très attention à mon alimentation d’avant course.
L’arrivée à Callela, ville support au Half (quelques kms de Barcelone), est plus sympa que les derniers jours à Toulouse : merci le soleil !!! Mais grosse surprise en arrivant en bord de plage… de très grosses vagues avec une mer bien déchaînée ! Comment je vais nager là-dedans ??? C’est pas comme ça en piscine ! Je n’y pense plus et consacre mon après-midi à mes petits rappels d’entraînement et préparation pour la course : 1h de vélo en reconnaissance du début du parcours avec un petit enchaînement en cap, puis direction le parc pour déposer le vélo et sacs de transition. Il est 22h, tout est ok pour demain, mon estomac va beaucoup mieux, je suis prêt pour demain.
Réveil à 4h50, j’enfile ma tenue et mes running et pars pour 15min de footing en réveil musculaire. C’est bien la 1ère fois que je cours si tôt ! Je croise énormément de monde dans les rues, mais aucun triathlètes… juste des fêtards qui sortent de boîte !!! J’ai dû passer pour un fou à leur regard. 5h45, fin du petit déjeuner et direction le parc à vélo pour les derniers préparatifs. 7h00, les pros s’élancent dans une mer peu plus calme que la veille mais des grosses vagues sont bien présentes…mouais, je ne vais pas me régaler. C’est dans ces moments-là que je me demande pourquoi je fais ce sport. Afin de ne pas commettre la même erreur que Saramon, je me lance dans une eau à 16°C afin de m’y acclimater avant le début de la course. Ça m’évitera ainsi une petite asphyxie !
7h18, départ de mon groupe d’âge. Ce mode de départ par GA permet d’espacer les concurrents et d’éviter une bagarre tels des boxeurs, non pas sur un ring mais bien dans l’eau. Et comme je le pressentais, impossible de poser ma nage et mettre en pratique tous les conseils. J’essaie plus de respirer sans prendre le tasse et de viser les bouées jaunes (ça a son importance) imperceptibles car le soleil rasant nous éblouit. Et comme d’habitude, les 1,9 kms ne me suffisent pas et je rallonge en zigzagant. A quand les lignes au fond comme en piscine ? Le verdict est toujours le même à la sortie de l’eau : natation à la hauteur de mes performances avec un chrono remarquable en 40min …et une place de 492ème. Et comme ça ne suffisait pas, je décide de prolonger la transition de 4 bonnes minutes de plus que la moyenne. Retirer la combinaison, mettre des chaussettes, dans manchettes, un coupe-vent et des gants (je pense être le seul…) tout en ayant les doigts violets par le froid, ça relève du défi ! Mais mission accomplie, je file vers mon vélo pour enfin m’exprimer.
La consigne du jour : ne pas s’enflammer en vélo. D’autant plus que je n’ai aucun point de repère sur mon niveau. Je respecte donc un 250w sur les parties roulantes, et un max de 290w dans les cols suite à mes derniers tests. Une fois les premiers kilomètres passés et une température corporelle revenue à la normal, je me pose de sérieuses questions sur mon chrono cycliste car je suis obligé de me freiner pour ne pas dépasser les seuils prévus. Alors soit mes valeurs sont sous-estimées, ou bien je suis dans un grand jour. L’objectif n’étant pas là, je me concentre sur mon allure et décide de la respecter jusqu’au bout. Je tirerai les conclusions et analyses à la fin de la course. C’est tellement plus agréable d’être acteur que de subir pendant 90kms ! Pour la petite parenthèse, je recommande cette course pour son parcours vélo magnifique et montagneux, très bien sécurisé car la circulation était interdite aux véhicules et revêtement excellent.
A 5min de la transition T2, je relâche quelque peu mon effort avec un pédalage souple pour aborder au mieux la dernière partie : 21.1 kms de course à pied. Je jette un rapide coup de d’œil sur le chrono : 2h44 pour 90 kms et un dénivelé de 1700m. Le classement final me rassurera sur mon état de forme car je réalise le 20ème temps vélo scratch tout en étant relativement facile sur tout le parcours. Petite parenthèse pour vous dire que la tri-fonction Zoot de mon partenaire est formidable car elle s’avère très confortable et sèche très vite. C’est un point essentiel en triathlon lorsque la température matinale ne dépasse pas les 10°C… Je pose donc le vélo et me dirige vers la tente pour récupérer les running et gels. Cette transition reste un très bon souvenir car c’est bien la 1ère fois que je descends du vélo en ayant l’impression de démarrer ma journée sportive. Aucune douleur, fatigue ou lassitude. Ça y est, je pense enfin tenir mon 1er bon résultat de la saison si la cap se déroule conformément.
Et oui, j’ai prévu de tenir un 4’05/km. Pour les connaisseurs, ça correspond à 14,7 km/h de moyenne et un temps de 1h26. J’enfile mes baskets, casquette, récupère mon kit d’alimentation et pars pour affronter ce semi-marathon. Les premières foulées sont motivantes, je me sens super bien, voir m’emporte un peu trop car mon GPS affiche une allure de 3’55/km. Même si je suis bien, je préfère ralentir car 21 kms, c’est long ! Je me cale donc sur une allure de 4’02/km car le vent souffle fort dans le dos et il vaut mieux en profiter car au demi-tour de la 1ère boucle, on va moins rigoler… Et oui, maintenant le vent est de face ! Et il se défend bien. Je décide de forcer l’allure pour rattraper un anglais au profil plus imposant à quelques secondes de moi. Tant mieux, je serai mieux planqué dans sa foulée. Ce fut de courte durée car le gaillard commence à coincé et perd de la vitesse. Je décide de le doubler et de relancer l’allure. Il me tarde vraiment de terminer cette boucle pour enfin repartir avec le vent aidant car ma moyenne a chuté à 4’06/km.
Le passage sur la ligne est extra, le speaker et le public sont déchainés !!! Et c’est parti pour le dernier tour. Le 11ème et 12ème km sont délicats et m’obligent à m’investir, puis un regain d’énergie se fait sentir. Je décide d’augmenter mon allure et d’en profiter au maximum car le retour sera très très difficile… J’aborde le retour avec une moyenne de 4’04/km, je sens que les cuisses vont chauffer les 5 prochains kms… Au demi-tour, je rattrape un pote et lui dis de m’accompagner. On se tire une belle petite bourre jusqu’à la ligne pour terminer ensemble. Je vous passe les détails des derniers kms, dont notamment le dernier où j’étais complétement rôti…et finis comme je pouvais avec un chrono de 1h27 à 4’07/km. Je franchie la ligne en 22ème position sur 1100 concurrents, et 6ème de mon groupe d’âge.
Je suis enfin satisfait de ce résultat, et confirme tous les efforts et sacrifices consentis depuis le début de saison. Il me reste encore un dernier cycle de travail spécifique qui me permettra d’optimiser mes performances tout en limitant la perte de temps en natation et de poser le vélo le plus frais possible. Ensuite, pour le marathon, les 20 derniers kms se feront au mental, comme d’habitude ! Maintenant c’est petite semaine de récupération avant d’entamer 2 grosses semaines à l’approche de l’Ironman de Nice. Rendez-vous donc le 23 juin vers 16h40 je l’espère !
Philippe OLIVA