La marque PUMA propose un choix intéressant dans sa gamme de chaussures de running. Ce n’est pas la première fois que je chausse des Puma récemment, et même il y a plusieurs années. Cette marque est trop peu mise en avant par rapport à la qualité des ses produits. Cette fois, ce sera les PUMA FAAS 500 V2. La gamme Faas (qui veut dire « rapide » en Jamaïcain) propose un éventail de chaussure avec plus ou moins d’amorti et de rendement. Le chiffre 500 étant au pied de l’échelle en terme d’amorti: attention, ce n’est pas de l’entrée de gamme ! Au contraire d’amorti, vous avez de la légèreté et du rendement. C’est différent !
Le testeur : 59 kg, coureur/compétiteur depuis plus de 20 ans, multi-terrains jusqu’à 30km en trail… Pour vous servir !
Prise en main
Visuellement et au touché, je reconnais le mesh en tissu thermo-collé que j’avais déjà eu sur une autre Faas. Cela permet d’alléger la chaussure et d’éviter tous les soucis dus aux frottements. Les lacets sont plats et fins, le tissu au niveau des métatarses et des orteils très aéré. Comme souvent, je regarde la flexibilité : je peux plier sans efforts la chaussure en deux ! Mais pas que : je peux même la plier dans son sens longitudinal. Rarement vu ! Des encoches de flexion permettent cela sur l’avant du pied. La flexion peut se faire sur plusieurs points, et non pas sur un seul qui est souvent mal placé. Pourquoi cette description ? Je me demande si cette flexibilité jouera dans le maintien global et dans le rendement du modèle… à voir par la suite donc !
Côté chaussant : talon bien calé, confort immédiat, mais grande liberté de pied à l’avant. Il y a de la place pour les orteils. Conseil : le 44 est habituellement un 28 cm, chez Puma c’est en fait un 28,5 ! Regardez bien l’échelle de mesure sur I-Run. (PS : un drop de 4 mm est annoncé! On va voir ce que ça donne…)
En situation
Premières constatations : la légèreté. Un regard après coup sur la fiche technique: 240gr. C’est en général le poids de chaussures de compétition. C’est assez spécial sur les premières foulées : je sens une semelle assez ferme. Ce n’est pas bien agréable pour un footing. Je constate aussi très vite le drop réduit : les 4 mm ont plutôt tendance à emmener la pose sur le médio-pied. La foulée se réduit en amplitude. J’avais déjà chaussé du 8mm, même du 6mm, mais le 4mm c’est un peu rapide d’un coup… pour s’y habituer ! D’où la nécessité de progressivité ! A plus ou moins 12km/h, l’avant du pied tape un peu au sol. Poursuivons … J’ai compris assez vite deux choses. Premièrement, la Faas 500 n’est pas faite pour faire des sorties longues en « ronronnant ». Avec cette légèreté et cette semelle assez ferme, il me tarde de voir ce que ça donne sur du rapide ! Deuxièmement, elle va pouvoir intéresser un secteur où elle n’est pas forcément destinée à la base : le minimalisme.
Voici venu le test sur du fractionné. Évidemment, la légèreté fait oublier la chaussure. L’effet du « Foam », la mousse qui constitue la semelle, est plus exploité en pleine vitesse, car la fermeté laisse place à du renvoi. Les rainures remarquées et la flexibilité constatée donnent de la « liberté » au mouvement. Le maintien général du pied est présent, sans plus. En fait cette liberté acquise enlève des contraintes mais du coup fait bien travailler le pied. Vous voulez « appuyer »? Aucun soucis, foncez! Mais bossez! C’est à dire que vous devez être actif. Intéressant pour travailler son pied. Puis voici un autre test pour voir ce qu’elles ont dans le ventre: une séance de 10 * 300m (52s/51s et dernier en 50s). La réactivité est vraiment visible là dessus. Sans avoir des « tatanes » avec une planche au pied, car le confort du chaussant pour une chaussure de ce type là et avec cette légèreté est très bon. Ce qui m’a surpris sur cette séance là sur piste, c’est le grip. Impressionnant! Déjà le profil de la semelle (4mm) se rapproche des pointes, mais cette traction en fin de foulée y fait carrément penser! Seul hic pour moi: ayant un pied assez fin, je pense perdre un peu d’efficacité avec la place que j’ai. Mais l’application des forces est compensée par ce grip, vraiment bon!
Pour le reste, c’est lors des footings où je pense au minimalisme. Je pense qu’il faut vraiment être actif pour bénéficier de ses atouts, ou alors un coureur qui a l’habitude des drops bas. Dans ce cas, on peut avoir la protection suffisante et un profil pour courir médio-pied, avec des sensations sur l’avant. Un modèle pour faire une transition sûrement ! Inutile d’aller tester ceci sur des chemins ou des cailloux. Elle n’est pas du tout destinée pour ça avec un maintien suffisant mais léger, ainsi qu’une semelle lisse. Ou alors sur un parcours santé extrêmement propre!
Bilan
Il n’y a pas de doutes sur la qualité des matériaux Puma. La Faas 500 ne va pas s’user en vitesse, le « Foam » (la mousse) au niveau de la semelle est à la fois ferme et souple pour favoriser la foulée, la chaussure n’est pas marquée. Je soulignerai le confort pour une chaussure de ce type et pour un poids de 240gr. Elle conviendra aux pieds « médiums » pour être au plus précis. Sur son domaine d’utilisation, elle sera faite pour tout travail de pied et séances de fractionné court (en dessous de 1000m). J’entends par travail de pied tout athlète qui voudra faire ses lignes, ses gammes, ou ses footings tout en faisant bosser le pied, « l’air de rien ».
Son deuxième créneau pourrait être le minimalisme. 4mm de drop, on s’en rapproche clairement. Sûrement un modèle de transition pour toute personne qui se dirigerait vers cela. Peut être bien un modèle « confort » ou « sortie longue » puisque il y a une certaine épaisseur de semelle malgré le faible drop. Pour tous ces constats là, ne zappez pas la 500 V2 de chez Puma!
Mathieu BERTOS
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