Nathalie Mauclair fait aujourd’hui partie des meilleures traileuses françaises. Venue à la course à pied sur le tard, elle a cependant toujours été grande sportive. VTT ou raid aventure sont d’ailleurs toujours des sports qu’elle affectionne et pratique régulièrement. Licenciée au Club sarthois, Free Run 72, Nathalie a rejoint le Team Trail Lafuma en 2012 après sa superbe 2ème place à la célèbre course des Templiers. Elle est sacrée championne de France de Trail 2012 et intègre donc l’équipe de France cette année. Nous la verrons donc défendre les couleurs bleu-banc-rouge en juillet prochain lors de championnats du Monde de Trail.
Nous avons pu voir Nathalie briller au Trail de le Drôme Lafuma dernièrement, mais aussi surtout aux Canaries lors de la Transvulcania. Évènement qui mérite vraiment d’en parler … Un plateau d’exception, un parcours très difficile, un climat qu’il faut pouvoir supporter, bref, une course hors norme ! Nathalie a réalisé une belle performance en franchissant la ligne 4ème féminine en 8h46. Elle a accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
Tu réalises une très belle prestation aux Canaries. Ce résultat était il celui que tu espérais ou est ce une belle surprise ?
« La Transvulcania était pour moi un test au niveau mondial. J’étais contente d’y être et de porter haut les couleurs de LAFUMA. Après avoir vu le parcours et sa difficulté je m’étais donnée comme un objectif de terminer environ en 9 heures. Je n’avais pas vu que l’année dernière avec ce temps je pouvais être sur le podium. J’ai mi 8h46 alors c’est bien, j’ai atteint mon objectif. »
Tu rates le podium de peu … Déception pour toi ou vraiment rien à regretter ?
« Quand j’ai vu que je menais la course pendant les 2 premières heures, je me disais « profite de cette place… pourvu que ça dure… ». Quand Nuria et Emilie m’ont passées, (elles ont fait une très grande partie de la course ensemble), je me disais « tu es sur le podium, attention ça peut revenir derrière ». Quand j’ai été dépassée dans la descente par Uxue, l’espagnole, je me suis dit « accroche toi, on ne sait jamais… ». Quand je l’ai vue au bout de la ligne droite de l’arrivée, je me suis dit « c’est foutu pour le podium… » Mais au final, je suis très contente de ma course, je me suis prouvée que j’étais aussi capable de faire du sky running. J’ai donné le mieux de moi même en montée, peut être encore un peu sur la réserve en descente. Même si on ne retiendra que les 3 noms du podium pour cette édition, je suis satisfaite de ma prestation et l’essentiel n’est pas là. »
La préparation : tu avais fait de cette course un objectif ? Comment t’étais tu préparée ?
« Une course de ce niveau, on ne peut y aller que si on s’y est bien préparé. L’année dernière j’avais fait l’erreur d’aller à Serre-Zinal fatiguée et pas suffisamment préparée. Cette année je n’ai pas voulu refaire la même erreur. Pour le Transvulcania ça c’est bien passé : je me suis préparée au mieux en fonction de mes capacités physique et surtout du temps dont je dispose. Je n’avais pas de douleur et j’ai pris une semaine de vacances 3 semaines avant la course pendant laquelle j’ai pu accumuler les km à pied et en vélo. Je suis arrivée à La Palma en ayant le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait… Restait à savoir ce que ça allait donner le jour J… et ça m’a plutôt sourit !! Pour améliorer ma préparation j’utilise régulièrement des produits de récupération Overstim.s qui me permettent de faire de grosses charges d’entraînement. »
La course : comment as tu trouvé le parcours ? quelles sont les grosses difficultés ? as tu souffert de la chaleur ?
« La transvulcania c’est 83km, 4400m de D+ et 4100 de D- . Les grosses difficultés viennent surtout de 3 choses. 1, l’altitude : on monte très rapidement à 2000m (en 18 km), mon organisme n’est pas habitué à fournir un tel effort avec si peu d’oxygène, pour moi qui est déjà un taux d’hématocrite au ras des pâquerettes ! 2, du dénivelé, avec les montées incroyables et des descentes qui ne le sont pas moins dont la dernière de 2400m en 13 km entre El Roque de los Muchachos et Puerto Tazacorte. et 3, de la chaleur : on part le matin de nuit, mais il fait déjà 20°. On court sur la crête de l’île au moment le plus chaud de la journée, sur les Rochers ça tape dure, plus de 35° . C’est un vrai parcours de trail, il y a juste 2-3 km de route à la fin. Les chemins nous permettent de toujours courir puisqu’on est sur un GR (sauf dans les fortes montées). Le terrain n’est pas toujours le même puisqu’au début on a 18 km dans du sable, ensuite, il y a du chemin standard, des rochers, … »
L’ambiance : les espagnols sont réputés pour mettre le feu sur ce genre de courses … as tu été aidée par le public ? As tu trouvé des différences en terme d’ambiance par rapport aux courses françaises ?
« Il y avait une ambiance de folie…. au premier village Los Canarios, tout le monde était dans la rue pour nous encourager alors qu’il faisait encore nuit. J’ai vraiment été portée par toute cette liesse. Sur tout le parcours il y avait du monde même dans les montagnes les plus inaccessibles. Les espagnols, c’est fou, toute la ferveur qu’ils mettent dans leurs encouragements… Bien sûr que ça m’a aidé surtout après le 27ième km quand je me suis retrouvée seule. Je pense aussi que cette ambiance est liée au fait que c’est sur une île alors tous les habitants sont mobilisés autour de l’évènement. »
La récup : comment allaient tes jambes à J+1 ? t’es tu accordée un peu de repos sur place après la course ? Comment gères tu la récup après ce genre de course ?
« Thuasne sport, mon partenaire depuis plusieurs années, ont développé des nouveaux manchons de course et des chaussettes de récupération particulièrement efficaces. De plus, la piscine d’eau froide les massages aux glaçons… à l’arrivée m’ont bien aidé dans la récupération. le lendemain je n’ai pas ressenti de fatigue particulière et j’ai fait un peu de vélo. Je suis restée 2 jours sur place avec ma petite famille qui m’a accompagné et assuré mes ravitaillements sur la course. Ces quelques jours m’ont permis de vivre un très beau moment et de fêter mes 43 ans de façon originale. »
Prête et motivée pour revenir tenter un podium l’an prochain ?
« Eh bien oui, je voudrais bien revenir… pour un podium ou pas, mais surtout pour l’ambiance et fêter mes 44 ans…! »
Ton prochain objectif trail ?
« Mon prochain objectif est le Championnat du Monde de trail au Pays de Galle le 6 juillet 2013 avec l’équipe de France. Le terrain sera bien différent de celui des Canaries … Un circuit beaucoup plus rapide pour lequel il faudra une préparation spécifique, et pour ça, pas de soucis, je fais confiance à mon coach, Dominique Chauvelier ! »
Merci Nathalie ! Encore bravo pour ce chemin parcouru et très bonne suite de saison ! Nous te suivrons de près le 6 Juillet avec l’Équipe de de France.
Sylvaine CUSSOT
(photos : Alexis Martin)
[nggallery id=433]
Laisser un commentaire