Une 6ème bougie soufflée pour le Trail du Roc de la Lune dimanche dernier, le 28 avril. Nous étions plus de 200 coureurs à prendre l’un des départs proposés par l’évènement (12km, 27 et 60) sur la place de ce charmant petit village de l’Aveyron : Saint Jean du Bruel.
Un WE qui n’était pas annoncé ensoleillé et pourtant cela n’a pas découragé les bénévoles et les organisateurs qui se sont encore cette année montrés nombreux et motivés.
Pour ma part, cette course n’était initialement pas prévue au programme, mais il faut croire que j’ai réussi à me laisser convaincre par toutes les personnes qui m’ont vivement conseillé de venir la découvrir …
« les paysages sont splendides là bas » m’a répété plusieurs fois Manu Ripoche. Il connaît bien, c’est son terrain de jeu par là bas. Carole Pouget, l’organisatrice s’est investie à 100% pour que chaque coureur puisse passer un bon moment. Pas besoin d’insister trop pour me donner l’envie de venir courir : « avec grand plaisir ! » Et me voilà inscrite sur le 27km …! Mappy nous indique 2h15 de route pour se rendre à Saint Jean du Bruel. Nous décidons donc de partir la veille pour éviter de trop se stresser le matin de la course. Coup de bol, il reste une dernière chambre à l’hôtel qui se trouve aux pieds du départ : simple, chaleureux, convivial et bon marché … Les gérants nous accueillent avec beaucoup de gentillesse et d’amabilité le samedi soir. On y croise d’ailleurs pas mal de coureurs, dont Yvan Arnaud qui prendra lui aussi le départ du 27km.
Le 60km part à 7h, du coup l’hôtel commence à s’agiter de bonne heure. Au petit déjeuner à 6h30, on les aperçoit d’ailleurs dehors faire quelques foulées pour se réchauffer. Ciel gris mais pas de pluie pour le moment. On met le nez dehors pour prendre la température, ah ouais, ça pique un peu quand même ! Il paraît qu’il fait -5 avec de la neige au sommet du Saint Guiral, on va s’éclater ! Bon allez au moins pas d’hésitation sur la tenue à enfiler, manches longues thermiques, veste windstopper sans manche par dessus et gants. Avec ça je devrais être tranquille … Le 27km part à 9h30. Dès 8h45, le village commence à s’animer avec tous les participants qui se préparent tranquillement. On papote avec les copains, Stéphane Borne (le tenant du titre 2012 quand même !) est venu avec sa sœur, Pierrot et Benjamin au chronométrage, Karine est là aussi, Jérémy d’Okidoport, Yvan Arnaud … Manu Ripoche, parrain de la course, est là aussi avec sa femme pour donner le départ, sympa (une entorse l’empêchera de courir) ! Bref, quelques têtes connues, ambiance familiale et détendue, le top ! Les coureurs sont prêts à se rassembler sur la ligne, le départ est donné dans les temps.
Malgré mes mésaventures au Trail de la Drôme Lafuma il y a 15 jours, je me sens plutôt en forme. Je pars dans l’optique de prendre du plaisir et surtout de ne prendre aucun risque. Avec la pluie qui est tombée ces derniers jours, le terrain va sûrement être glissant … Après quelques mètres de bitume en faux plat montant, on commence à grimper sérieusement, la course est lancée. En effet, déjà il faut regarder où on met les pieds : le sentier est bien étroit et les grosses dalles mouillées sont glissantes. On dérape à plusieurs reprises avec le gars qui est juste derrière moi, je lui dis de faire signe s’il veut passer, parce que je ne prendrais aucun risque sur cette partie là. 6ème kilo, la première belle bosse est passée, les voyants sont au vert, tout va bien !
A priori je suis en tête chez les femmes. Devant moi, une bonne dizaine d’hommes. Je me demande : « suis je partie trop vite ? » Pas toujours évident de gérer son allure sur ces distances là, mais je poursuis, je n’ai pas le sentiment de m’être mise dans le rouge. Ça descend jusqu’au 9ème kilo, je papote un petit peu avec Julien qui fait partie de l’organisation du Trail du Coutach. Il semble moins prudent que moi en descente, je le laisse s’échapper, j’ai dit « zéro risque » aujourd’hui ! Depuis ma chute au Trail Courir pour des Pommes (qui m’a valu une belle entorse), je suis devenue une vraie trouillarde en descente en fait … Résultat c’est mon point faible et je perds beaucoup de temps !
Un bel effort à fournir avant d’atteindre le premier ravitaillement (ça grimpe tellement qu’on est obligé d’y mettre les mains). Mon bidon n’est pas vide mais je ne ferais pas l’erreur que j’ai faite à la Drôme : j’attrape donc la gourde remplie que me tend Manu au ravito, un bisou, un sourire, un grand merci et c’est reparti. Jusqu’au 17ème kilomètre, c’est grimpette à gogo, l’objectif c’est d’atteindre le sommet du Saint Guiral (17ème kilo), le plus rapidement possible. Je ne le fais vraiment pas souvent mais cette fois ci, j’ai pris le temps de lever la tête et de me retourner de temps en temps pour admirer le paysage qui s’offrait à nous : les Grands Causses, vraiment extraordinaire ! Plus on montait et plus il faisait froid … Et comme prévu, de la neige sous nos pieds avant l’arrivée au sommet… Je ne regrette pas mes gants !
Pendant quelques kilomètres on retrouve des coureurs du 60km. Mais après la bifurcation presque au sommet, je me retrouve seule au monde. Mais mais, ils sont où les coureurs ?? Les écarts se sont creusés aussi bien devant que derrière et je ne m’en suis pas rendue compte … Du coup je renforce ma vigilance sur le balisage. S’agit pas de me perdre ici ! Au sol, un terrain caillouteux, peu stable, et des racines cachées sous l’herbe. Bref, l’idéal pour se faire une cheville. A la bascule, une vue à couper le souffle ! Dommage que je puisse pas prendre le temps de m’arrêter… Je suis donc toujours seule au milieu de toute cette nature, ça me fait presque peur en fait !! J’en profite pour m’exercer sur l’alternance marche / course. Mon défaut : je veux courir partout. Marcher c’est pêcher ! Mais ce n’est pas comme ça que je m’économise il paraît. Après la grande descente à la bascule, on repart sur 2,3km de montée, je me force : marche (mains sur les cuisses, on appuie, !), course, marche, course, marche, course … Je déteste marcher, bizarrement j’ai le sentiment que ça me fatigue plus. Avec tout ça, le ravitaillement approche plus vite que prévu et c’est tant mieux parce que mon bidon est vide : « qu’est ce que je j’peux picoler » !!
Très bel accueil au ravito, Manu Ripoche est là avec sa femme et les courageux bénévoles ont tous le sourire, ça motive. Il reste 7km. Je ne m’attarde pas, et je repars avec un autre coureur qui semblait lui, à l’inverse, avoir bien pris son temps ici … On fait finalement la fin de course ensemble, et j’apprends qu’il vient de Poitiers et qu’il s’appelle Clément. On papote, on se raconte nos vies, ça fait passer le temps ! Quasiment en haut de la dernière bosse, un chasseur bénévole nous informe : « 300m de montée et dans 3km c’est l’arrivée » ! La fin de course avec Clément : on a déroulé. Très sympa de partager quelques kilomètres après avoir fait une grosse partie de la course seule. Je remporte donc la course chez les féminines et Clément se classe 14ème au scratch. On est heureux de passer la ligne ensemble alors qu’on ne se connaît pas … Un esprit course comme on les aime !
La pluie avait commencé à tomber avant notre arrivée mais rapidement nous avons eu la chance de pouvoir nous réfugier dans une belle salle chauffée pour se sécher et profiter des moments privilégiés d’après course : un bon repas organisé par les organisateurs, une belle cérémonie pour la remise des prix et nous sommes même rentrés à Uzès avec un jambon de 10kg dans le coffre … Parce qu’au Roc de la Lune, ils savent gâter leurs coureurs ! Un évènement qui laissera à coup sûr de très bons souvenirs à tous ses participants et qui a pour vocation à grandir encore, c’est évident !
Sylvaine CUSSOT
Les résultats du Trail du Roc de la Lune 2013 :
RESULTATS_LASCLEDAS(12km) RESULTATS_ROCDELALUNE(27km) RESULTATS_SAINTGUIRAL(60km)
[nggallery id=384]
Laisser un commentaire