Marie Caroline Savelieff du team i-run repart sur les chapeaux de roue après un début de saison axé sur les cross et quelques courses sur route.
Vendredi 22 mars dernier elle participait à un trail nocturne en région parisienne (78) : La Nuit du Vernolien.
Elle revient sur sa course ici …
« Comme la majorité d’entre vous, j’attends impatiemment le vendredi en fin d’après-midi qui rime avec weekend et part belle à nos passions !
Et bien moi, je vous l’avoue, telle une vachette espagnole (attention, je n’ai pas dit vache folle !), je n’en peux plus, je trépigne, je m’impatiente. Trop longtemps sans réelle compétition, oui de celle où l’on se rentre dans le trognon. C’est vendu : Vendredi soir le 15km trail de Nuit Vernolien me comptera au sein de son essaim de lucioles.
Cool ! Et je vais en avoir du matos à tester. Je fais l’inventaire avant de partir. Il n’est pas question d’oublier les éléments obligatoires, car avec un départ à 21h hors agglomération, il y a une certaine sécurité imposée par l’organisation : Le sifflet : il sera décroché de camelback Salomon 5L et glissé dans ma poche. La frontale. Sur ce point, je vais me faire plaisir car j’ai la possibilité de tester la Nao de Petzl . Un petit bijou d’après les amateurs de « run by night ». On va voir ça, mais je suis tout de même un peu flippée car moi et les petits joujoux électroniques on n’est rarement sur la même longueur d’onde ! Peur de voir l’élastique se balader, on tout bonnement la loupiotte me jouer un tour et ainsi me retrouver dans le noir complet !
Sur place, j’ai le sentiment d’être un petit mousse qui réalise sa première traversée sur une mer, qui prend ici, des allures de 3 étangs : Rouillard, Grosse Pierre et Gallardon : quels jolis petits noms ! Je me rassure tant bien que mal en constatant que je suis loin d’être la seule dans ce cas. Mes oreilles indiscrètes ont captés la conversation de deux coureuses sur la ligne de départ. « J’espère que je ne vais pas me retrouver esseulée durant la course…imagine je me perd, … et puis si on se blesse au milieu de la course, comment on fait pour revenir… Oui mais pour moi le plus grand défi sera de courir la nuit sans paniquer… ». Et bien vous savez quoi, ça me réconforte bien. Tous dans la même galère et puis j’aime bien la nuit, sa sérénité, l’apaisement qu’elle procure en pleine nature. Donc pas de problème de ce côté.
Trêve de bavardages, la première descente est dévalée, un joli talus d’herbe en devers. Nous sommes réellement hors agglomération et nulle trace de Pleine Lune pour nous éclairer. Donc direct, je mets les « pleins phares » …Même si je suis consciente qu’il ne faut point en abuser car on m’a prévenu, l’autonomie à niveau max est limitée, raison de plus pour ne pas trainer ! À peine le temps de parcourir 500m, de négocier un virage quelque peu serré que je me fais littéralement agresser la rétine par un triangle de type autoroutier. Ah oui ! Au fait, je ne vous ai pas précisé le balisage aménagé de main de maître par les organisateurs. Sur la totalité du parcours et quasiment à chaque arbre sur les single tracks, nous pouvions distinguer une bande jaune fluo réfléchissante qui brillait de milles feux lorsque la frontale les pointait.
Revenons à notre point d’exclamation. J’ai vite fait de le décrypter lorsque mes Salomon Fell Cross font oublier leur jolie couleur rouge franc. Nous évoluons entre deux plans d’eau très rapprochés et le chemin prend des allures de petit fossé creusé. Lorsque celui-ci s’élargit, ce sont de belles mares qui se dessinent. A ce moment je suis deuxième féminine, mais la première semble trimer et difficilement progresser. Je l’entendais pester et préférer rester derrière un gars qui pouvait l’éclairer. De mon côté, je m’étonne d’évoluer si aisément au regard des différents concurrents. La forme qui revient ? Les runnings qui cumulent légèreté et accroche même en pleine gadoue ? Ou bien la Nao qui finalement me convient parfaitement ? Je n’ai pas la réponse, toujours est-il que je double la féminine à bonne foulée.
Au commencement de la grande boucle, nous retrouvons la civilisation en passant sous la ligne d’arrivée, mais seuls 3,5km ne sont effectués ….Et là je vois une longue tresse se poster à mes côtés. Et là, je me dis que je suis partie quelques peu rapidement car son pas est décidé et moi je commence à souffler lourd ! Bref, elle me passe. Bref, je la dépasse. Bref, elle me redépasse. Bref, je ne la reverrai plus jusqu’au podium d’arrivée. Nous sommes alors au Km 8,5 sur la fraction la plus roulante. Je vois au loin sa lueur s’effacer et la phase grande solitude se dessiner.
Plus masse d’anecdote à vous raconter puisque je finirai en tête à tête avec moi même. Étrange sensation de cavaler dans le noir complet. J’adore pouvoir varier les appuis droite-gauche-gauche-droite en évaluant au plus vite les rugosités du terrain. Je m’amuse en fait, et vois défiler les Km jusqu’à ce que je m’étale royalement à 3km de l’arrivée… Bon rien de perdu si ce n’est un brin de fierté : j’ai trouvé le moyen de voltiger à moins de 100m d’un groupe de bénévoles ! Impossible de comprendre pourquoi ou comment, je n’ai pas vu la chute arriver. Pour la petite histoire, le vainqueur de l’épreuve avec lequel j’ai discuté m’apprendra avoir chu au même endroit. Peut-être un fil d’Ariane mal placé ?!…
Pour conclure cette belle soirée, juste le temps de me décrotter et je me dirige vers le ravito d’arrivée qui fait également office de regroupement histoire de refaire le Monde du trail et de la Course à pieds entre rillettes et pâté ! »
Marie-Caroline SAVELIEFF
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