On a tous été embêtés au moment de choisir les chaussures que nous mettrons pour notre compétition. Quelques fois, nous hésitons jusqu’au dernier moment… et c’est compréhensible !
Selon les profils d’un parcours, la nature du sol, la météo, la durée ou bien même notre forme, on veut la chaussure qui nous conviendra le mieux pour exploiter notre forme ! Quelques fois, on fait des erreurs dans nos choix …
Petit tour à la fois technique et pratique de la question !
Tout d’abord, il faut en avoir l’utilité, le rendement. Une chaussure de 200gr pour un coureur lourd ou pour quelqu’un qui court le 10km en 40min (ce qui est déjà très bien!) ça n’a pas d’intérêt. Le coureur lourd ne courra pas dans un modèle qui est suffisamment confortable pour lui et suffisamment protecteur (attention aux blessures!). Une chaussure de compétition a une structure plus fine et un drop abaissé (différence de hauteur entre le talon et l’avant-pied). Le risque est aussi de dégrader la chaussure plus vite. On a tout à y perdre dans ce cas là ! Un coureur qui n’a pas des prétentions chronométriques élevées n’a pas d’avantages à tirer d’un tel modèle : passé le fait d’avoir quelque chose de léger au pied, il peut risquer lui aussi la blessure en tapant le bitume de façon répétée. De plus, il ne bénéficiera pas des qualités de relance du produit qui ne prendra son effet qu’à des allures plus élevées. Pour lui, se sera surtout dur et sans retour réel d’énergie.
Alors, que faut-il prendre, et pour qui ?
C’est là aussi le rôle des spécialistes que de vous poser les questions pour cibler le coureur que vous êtes et ainsi vous proposer le ou les modèles adéquats. Ensuite, rien ne vaut l’expérience. On ne tombe pas toujours sur le modèle parfait du premier coup, et il faut essayer plusieurs modèles avant d’avoir celui qui vous convient. Il n’y a pas de miracles ! Dans la théorie, il faudrait 30 à 70gr d’écart entre vos chaussures d’entraînement et de compétition. Ces grammes gagnés ne sont pas juste synonyme d’allègement, mais aussi de rendement comme nous l’évoquions plus haut. Il vous faut une chaussure qui vous permettra de mettre le rythme que vous voulez sans contraintes, mais aussi qui vous protégera au début comme à la fin de la course. Si vous sentez de l’inconfort, ou des jambes anormalement mâchées après, ce n’était peut être pas la paire idéale! En fonction de la distance que vous courrez, pensez que plus c’est long plus l’allure est réduite et plus les traumatismes sont importants! A moins vous soyez kenyans pour courir à 20kmH (et quel que soit le modèle que vous ayez au pied) mais là, c’est autre chose… Les grammes perdus ne doivent pas forcément l’être au détriment du confort!
Des chaussures de « compétition », pour tout le monde…?
Eh bien non, pas forcément! Si vous êtes bien avec vos modèles d’entraînement, et que vos espoirs de chronos sont « modestes », gardez les mêmes ! Ils sont faits à votre pied, vous irez peut être simplement un peu plus vite que votre vitesse de croisière habituelle. Pour des questions d’usure, vous pouvez réserver un modèle que vous ne mettrez que pour la compétition.
Et en trail…?
En trail, ça se passe un peu de la même façon que sur route en terme de gabarit de coureur, de qualité de pied et de distance parcourue. Pourquoi pas mettre des modèles trail plus légers en compétition de façon à optimiser l’allure Mais ce que vous perdez en terme de poids, vous le perdez aussi en solidité du produit et en protection. Attention aux parcours accidentés! Car la sécurité prend encore plus d’importance. Le soucis du trail c’est que la question se pose en fonction du parcours (nature du sol, dénivelé) mais aussi de la météo… et cela peut tout changer! Avec du dénivelé et des parcours abîmés, n’hésitez pas à privilégier le confort et la solidité. La légèreté sera secondaire, d’autant que même sur des courtes distances l’allure peut être très réduite! Et là, les grammes, ils ne comptent pas… A quelques rares exceptions près qui l’approchent et quelques fois le battent, nous ne sommes pas des « Kilian » pour courir 160km avec 200gr au pied, une structure de chaussure réduite à son état minimal pour du trail, avec peu d’accroche et d’amorti.
Certains privilégient les 3/4 du temps des runnings en compétition (sauf sur des ultras accidentés par exemple). La question peut se poser sur des parcours roulants et secs. Mais une running n’est pas aussi bien armée pour se jouer des défauts du terrains. La gomme plus tendre se déforme… Alors, attention aux exemples des coureurs de haut niveau, ça ne peut s’appliquer à tous!
Mathieu BERTOS