Tout bon conte qui se respecte se doit d’une amorce de type « Il était une fois ». Mais ce Dimanche, nul conte de fée, juste une belle histoire de vie : « Il était une première fois ».
En ce début de saison estivale, la prudence domine de mon côté tout simplement parce que cette dernière sera chargée de grands projets que je ne veux voir endigués par un début trop empressé : une blessure, un surentrainement est si vite arrivé.
Donc lorsque Lydia m’a proposé de l’accompagner sur sa première course, j’ai immédiatement songé : mais quelle meilleure idée. 18km à twinner à ses côtés sans enjeu ni chrono sur les routes et sentiers de l’Ecotrail de Paris, l’affaire était jouée.
Dimanche
La veille les grandes courses avaient donné le LA, mais aussi le gras (un terrain quelques peu ravagé). Sissi avait d’ailleurs tracé la voie. Pour nous, gagner c’était déjà arriver au pied de la Tour Eiffel sans ticket de métro à poinçonner. Nadia a joué le jeu du petit déjeuner H-3 avant que le départ ne soit donné, de même pour la veille, elle me narre son diner mais m’avoue avoir consommé des pâtes au blé complet…Est-ce grave Docteur ? Pour vous rassurer, aucun impondérable gastrique ne fut à déclarer ! Le départ s’effectuant en vagues de 250 participants, nous nous rangeons sagement dans le 2ème paquet. Nous chantons, dansons et nous échauffons 5’ afin de laisser s’échapper la première salve de partants. Ca y est ! Premières foulées, les fauves sont lachés mais nullement dans le but de se placer, chacun ou plus exactement chacune vogue de son côté à la recherche du moindre buis ou cabanon sensé abriter leur sportif fessier.
J’avais averti mon binôme que les premiers km risquaient d’être carnassiers pour son moral et ses jambiers : 8km de dénivelé pour par la suite profiter d’un ravito bien mérité. Et bien pour notre plus grand bonheur, aucune baisse de régime ne fut à déclarer. J’ai découvert la formule magique pour s’en détacher, alors après moi répétez : « Amitié éphémère, annihile toute galère ». Quelques morceaux choisis vous aideront à vous imaginer cette bribe de vie : Aux abords d’une descente propice à la relance, nous nous apprêtons à doubler un mignon petit couple, la dame souffle à son soupirant : « Laisse passer la jeunesse ». Monsieur conciliant : « Je ne les avais point vu, il faut que j’investisse dans les rétros, et puis penses-tu, à mon âge on est comme les vaches, on regarde passer les trains et qui plus est lorsque c’est un wagon de jolies filles ».
Un autre instant volé ? OK… Vous surprendrai-je si je vous apprenais que les Daltons ont sillonné les chemins à nos côtés? Ils n’étaient point 4 comme à l’accoutumée et n’ont de ce fait pas cessé de nous doubler. Intriguée par un grand nombre de jeunes d’un maillot identique affublé, ma curiosité prime et je fini par les questionner sur la raison de leur multiplicité. « On s’est échappé d’un quartier haute sécurité, mais CHUT, rien ne doit filtrer ! ». Son compagnon d’un coup de coude se complait à rajouter « c’est pas en sortant ça direct que tu vas les draguer » ! Fou rire mutuel avant que les deux fugitifs ne reprennent la fuite.
Dernière difficulté, nous arrivons au sommet un ravito dantesque entre saucisson et cahuètes y est proposé. A croire qu’ils pensaient qu’un petit Ricard allait nous remonter ! Pas le temps d’épiloguer ou d’apéro discuter, reste la partie bitumée. Amoureux de la nature, je vous entends sangloter, mais ravalez vos larmes en imaginant notre vision à 180° : quais de Seine et péniches ensoleillées, la Tour Eiffel qui semble se pencher à nos côtés en vue de nous rassurer et nous murmurer « Courage, plus que 6km et le pari sera gagné ». Le Parc André Citroën et sa Montgolfière nous font planer, que dis-je, voler jusqu’à l’arrivée. Un petit sprint et Nadia peut enfin avec une fierté non dissimulée enfiler son maillot Finisher et conserver à jamais ce premier dossard et un max d’images qui resteront gravées.
Devinez quoi, non contente d’avoir couru ce weekend passé, elle raccroche un nouveau Dossard la semaine prochaine ! De mon côté, les choses sérieuses vont commencer, ce sera à la lueur d’une frontale que je vais m’y engouffrer vendredi en fin de journée ! Cette nouvelle aventure me fait déjà saliver, promis, je vous raconterai tout dans la foulée.
Marie-Caroline SAVELIEFF
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