Mathieu Bertos, notre fidèle expert équipement sur U-Run et également l’un de nos athlètes du Team I-Run est venu au trail de Gruissan en tant que spectateur.
Il devait s’élancer sur le 25km mais une vilaine douleur le contraint à lever le pied quelque temps…Il nous raconte comment il va vécu SON Gruissan Phoebus Trail !
« Bloqué sur le bord du chemin par une blessure au pied, j’ai tout de même passé le week-end au cœur de l’évènement.
Le trail de Gruissan était la première manche du circuit du Trail Tour National long.
Et qui dit TTN dit aussi présence d’une certaine élite du trail. Bien qu’assez méridional et placé tôt dans la saison, l’épreuve proposait un magnifique parcours. Les coureurs traversent le massif de la Clape situé en bord de mer Méditerranée. Les participants du 18km se sont élancés le samedi après-midi, mais ceux du 25km et du 50km (épreuve TTN) ont eu le bonheur dimanche matin de voir un soleil aux reflets roses s’élever face à eux au dessus de la mer. Un tracé visuellement agréable, un parcours constitué de difficultés « raisonnables » et espacées, les coureurs de Team se laissent attirer par les lieux, ce qui leur permet au passage de marquer des points et de lancer leur saison de façon idéale.
Qui dit TTN, dit aussi présence de personnel officiel de la Fédération Française d’Athlétisme. Ce Tour national étant placé sous l’égide de la FFA comme une série de compétitions officielles (8 en tout) menant à un classement, il est bien normal de voir la présence de ce personnel. Pour autant dans le fonctionnement direct de la manifestation sportive, cette dernière paraît superflue: les organisateurs fournissent toujours autant de bénévoles pour sécuriser le tracé, pour les ravitaillements, pour servir les repas etc… Si la distance et les délais sont prédéfinis, c’est toujours l’organisation qui marque le tracé, qui a la main sur le chrono. C’est elle aussi qui établit le classement, et récompensera les différents podiums.
Alors, c’est à se demander pourquoi la fédération a mis la main sur le trail. Et même s’il existe un évènement international comme les championnats du monde de trail, les critères de sélection sont flous. Faut-il choisir les premiers du TTN à la fin de l’année? Doit-on choisir une date et une course qui fera office de sélection? Ou doit-on prendre en compte le résultat d’une épreuve comme les Templiers puisque les « meilleurs » y sont logiquement présents? Mystère, mystère… A noter aussi qu’un contrôle anti-dopage pourrait être mis en place pour une épreuve de cette ampleur. Le trail devrait aussi le proposer.
Une manche du TTN c’est aussi une organisation au poil, où les bénévoles et les professionnels se « donnent la main ».
A Gruissan, un speaker de qualité anime la course, en la personne de Michel Hortala, que vous retrouverez aussi à La Parisienne, à la Kilian’s Classik, aux Templiers etc. Des photographes de presse vont se poster avant le passage des coureurs dans des endroits assez escarpés ou éloignés. Une équipe médicale assez importante est mise en place: il y avait un ostéopathe (qui profitait de la présence des coureurs pour apprendre à ses élèves), un podologue (j’ai pu tester les deux) ainsi qu’une table de massage. Sans parler bien sûr de la Croix Rouge. Le maire Didier Codorniou, ancien joueur de rugby (32 sélections et 5 essais en bleu!) était aussi présent tout au long de la manifestation sportive, du départ le matin aux récompenses dans l’après-midi qu’il décernait lui-même. Associons-lui une équipe de bénévoles qui connaissent le parcours, qui vous demandent votre avis, qui vous applaudissent jusqu’au dernier, et vous avez une organisation constituée de vrais passionnés et de professionnels!
Je me suis donc fondu dans ce milieu, pour vous compter ceci, prendre des photos de la course, et discuter avec les coureurs « anonymes » ainsi que les coureurs de Team. Première fausse idée: oui un parcours dit « facile » ça n’existe pas. De la bouche du vainqueur Sylvain Court (Team Adidas), ce parcours sans gros dénivelé s’est révélé intense car fait de parties roulantes ou ça cartonne et de plein de relances cassantes. Conséquence: à la bagarre, aucun temps de répit, des pulsations toujours hautes, une course éprouvante. » L’explosion totale et soudaine » n’est pas exclue (dixit Maxime Durand 5è, Team Innov’8). Ne vous laissez plus dire qu’un trail court et apparemment facile n’est pas un trail!
Les coureurs de « long » peuvent aussi se présenter sur du court. Un coureur comme Sébastien Buffard (Team Brooks, 1er ex-aequo de l’Andorra Ultra Trail 80km avec Julien Jorro, longtemps 3è de la Diagonale des Fous) s’est présenté sur le 18km, en vue d’une saison non pas linéaire mais progressive. Il pense se présenter au 10 ou au 21km de Blagnac (31) en mars, et terminera sa saison par l’UTMB et la Diagonale des Fous. Un calendrier semble-t-il très bien géré. L’occasion pour moi, en tant que passionné curieux d’abord, et de spécialiste équipement ensuite, de discuter chaussures avec lui. Il a couru ce parcours en Brooks Pure Grit, chaussure de trail légère au drop abaissé. Un modèle d’après lui suffisant pour la distance, mais qui manque d’accroche, après lui avoir fait la remarque en observant sa semelle. Anecdote: sur un ultra, il peut très bien faire un changement de chaussures au ravitaillement. » Je peux partir en Pure Grit, et si le relief change ou que je fatigue, je passe sur les Cascadia. En plus, ça permet de se poser un peu ce qui ne fait vraiment pas de mal sur des épreuves longues « .
Son collègue de Team, Maxime Cazajous, a lui terminé 2è du 50km en Brooks Adrenaline. Comme la marque était partenaire de l’évènement, un stand et un spécialiste était présent. J’ai pu discuter avec lui sur la Cascadia 8. Le nouveau modèle a bien évolué, et non pas seulement au niveau du mesh dont le chaussant a été repensé, mais aussi au niveau de la semelle ou le MoGo et l’ADN sont combinés, et ce sur toute la semelle et non plus sur deux plaques situées à l’avant et à l’arrière. Le modèle de Maxime pour les trails longs!
Enfin, j’ai pu voir les produits et couleurs 2013 sur les coureurs du Team Adidas: ce sera jaune et noir! En Adizero XT ou en Boston. Attention: si ces coureurs de qualité courent parfois en modèle route sur des trails, c’est que leur rendement et leurs pieds sont de qualité, capable d’aller vite et de négocier les parties techniques. Pour une question de résistance, de rendement, et de coût, il est conseillé de porter des modèles qui seront plus sûrs et plus résistants…les pierres dans le massif de la Clape, aie aie aie!
Mathieu BERTOS
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