Un mois de Janvier bien rempli mais le premier « vrai » objectif de ce début de saison reste encore à venir… Donc pas question de ralentir la cadence, la préparation Gruissan suit son cours… Et comme je fais partie de ceux et celles qui pensent qu’une course avec un dossard vaut tout aussi bien (même mieux) qu’une bonne séance de qualité (moins routinier donc par conséquent plus motivant et plus stimulant), un trail de 40km 15 jours avant le Jour J, ça tombait à pic !
Direction la Provence donc pour prendre le départ du 40km du Trail de la Galinette.
Évènement où l’on pense voir quelques têtes d’affiche régionales au moins, puisque les deux parcours proposés: un 18km et 850 D+ (Brèche du Mont Julien), et un 40km et 2100D+ (Drailles de la Galinette), entrent dans le Challenge des Trails de Provence. L’an dernier, les conditions climatiques difficiles (neige) avaient contraint les organisateurs à annuler le parcours long pour rassembler tous les coureurs sur le format plus court. Cette année, malgré les caprices du Mistral qui soufflait vraiment fort depuis la fin de semaine, les deux épreuves auraient bien lieu. Ouf !
Même si j’avais dans l’optique de faire une belle grosse séance en préparation du 50km de Gruissan dans 2 semaines, je savais aussi qu’avec un dossard accroché, c’est toujours un peu compliqué de se freiner. Mais l’idée c’est quand même de terminer sans être trop entamé. Ce genre de parcours aux formats plus longs, c’est nouveau pour moi, raison de plus pour rester raisonnable. J’avais lu dans la presse la présence de favorites comme Laurie Atzeni, Karen Courcelle ou Aline Grimaud, mais ne connaissant pas les coureuses de la région, les visages des féminines me sont au départ complètement inconnus.
Le réveil matinal de 5h est déjà loin, il est 7h passé, et les voitures se suivent en file indienne dans les rues étroites de Cadolive en cherchant le plus vite possible un emplacement pour se garer jusqu’à ce midi. le retrait des dossards se fait au gymnase, en bas du village. On s’y presse avec Manu, qui prendra le même départ que moi ce matin (à 8h). On croise et papote rapidement avec ceux que l’on annonce dans les pelotons de tête: Michel Lanne, Sébastien Nain, Antoine Allongue, Cédric Therin, et Patrice Marmet de passage en spectateur aujourd’hui…Le soleil fait ses premières apparitions, pas de nuage à l’horizon, il fait frais mais tout cela annonce que du bon. Ambiance détendue, calme, les coureurs se préparent la tête dans le coffre de leur voiture. Le second départ n’est qu’à 9h30, ce qui explique la zénitude de ce début de matinée.
Fuji Attack d’Asics aux pieds, buff autour du cou, je garde l’option du short (en me disant quand même que j’ai des chances de le regretter), mais je rajoute une épaisseur en haut (sur les sommets, ça risque de souffler), mon coupe vent Asics fétiche floqué i-run ! 😉 Il est largement temps de se diriger vers le départ. Il faut « grimpouiller » là haut, ça tombe bien, ça va nous permettre de nous échauffer un peu. Quelques minutes de débrief par Philippe Buisson, l’organisateur, le compte à rebours est lancé, et quelques secondes après, nous étions déjà en train de galoper…
40km, c’est long à raconter. Au risque d’en oublier, je vais me contenter de vous parler des quelques « passages » qui m’ont marqués, à commencer par les 2 premiers kilomètres de montée suivi des 4 kilomètres de descente…A priori, j’étais partie en tête. Sensations bonnes, jambes légères, petites foulées, on avance à allures régulières, sans s’endormir (il me traverse quand même à l’esprit: « vas y mollo, t’as quand même 40km à faire »). Aucune idée de la technicité du parcours avant de démarrer mais une fois là haut, j’ai vite compris qu’il fallait mieux mettre le frein à main en descente pour éviter les bobos. Je laisse donc passer deux féminines (Karen Courcelle et Laurie Atzeni) qui maitrisent ce sujet beaucoup mieux que moi. Mais tant pis, je ne prendrais pas de risques, j’ai toujours en tête ma chute en septembre dernier et mes appuis sont toujours fragilisés.
Paysages de rêves, c’est même tentant de s’arrêter pour admirer…Mais malheureusement, il ne faut cesser de regarder ses pieds. C’est frustrant mais c’est le prix à payer pour éviter le vol plané. J’avais quand même réussi à garder les filles en ligne de mire, et je les redouble d’ailleurs dans la prochaine montée. On fait rapidement un constat dans cette première partie, elle sont clairement plus fortes que moi dans les descentes techniques, et je les remonte doucement sur le plat et les montées; on va donc avoir la chance de faire un bon bout de chemin ensemble, chouette !! A mi parcours Karen passe finalement la seconde, et on ne la reverra pas. Par contre avec Laurie, les épisodes se répétaient: elle me double en descente, je la rattrape en montée…
Je croise Patrice Marmet sur plusieurs ravitos, j’en profite pour prendre des nouvelles de mon cher et tendre. Il avait mal à une jambe avant de démarrer, j’espère qu’il ne va pas subir ou être contraint d’abandonner. J’apprends donc qu’il est dans les 5. Cool ! En tête de course, Michel Lanne avec Cyril Cointre et Antoine Allongue en suivant. Encore une fois, je n’ai pas pensé à prendre ma montre…Pas de chrono et aucune idée du temps et du kilométrage restants, mais je profite d’avancer sereinement sans aucune douleur ni souffrance particulière. Le bonheur de parcourir de si beaux sentiers, et notamment 2 massifs, la chaine de l’Étoile, puis le massif du Garlaban. Je me surprends plusieurs fois à laisser divaguer mes pensées, alors que je me retrouvais seule sur des distances que j’étais complètement incapable d’évaluer…Mais non non, retour à la réalité, il fallait rester concentré.
Au dernier ravitaillement, les deux parcours (18 et 40km) s’étaient rejoints, je retrouve encore Laurie qui me dit : « je crois qu’il y a eu des erreurs de parcours, mais on continue ensemble, on verra bien!« . Remplissage de bidon, je sens qu’il va me falloir un peu de sucre pour terminer. Impossible que l’on se soit tromper, on a suivi le balisage rose, et les parcours sont d’ailleurs minutieusement bien balisés. 3km avant l’arrivée, ce n’est pas le moment de se laisser aller. Mais ça tombe bien, je n’avais pas l’intention, ni le besoin ou l’envie de ralentir le rythme. Comme un second souffle, je me suis vue prise d’une certaine légèreté qui m’a permis de progressivement accélérer. J’essaye d’emmener Laurie dans ma foulée mais j’ai l’impression qu’elle a lâché (je la sentais pourtant encore fraîche et pleine de vitalité). Je culpabilise de la laisser, tout le long du parcours on s’est quand même bien entraidé…
Et puis j’ai finalement laissé mes jambes me guider sans me retourner…en déroulant jusqu’à l’arrivée ! Quelques marches encore à dévaler, des grandes lignes droites de bitume qui permettent de bien envoyer; je vois le stade s’approcher et Émeline au loin crier pour m’encourager; puis l’entrée au gymnase, l’arche, le speaker et Manu, bras ouverts, prêt à me réceptionner ! Ces moments là, ils restent graver !
Ça y’est, j’en ai terminé. Je souris parce que je me suis vraiment régalée, et parce que la 2ème place du podium, elle n’était au départ même pas espérée.
Sylvaine CUSSOT
Résultats du Trail de la Galinette 2013,
Les 5 premiers hommes au scratch sur les Drailles :
1- Michel LANNE (Team Salomon)
2- Cyril COINTRE (Team Hoka)
3- Antoine ALLONGUE (Team Adidas)
4- Emmanuel GAULT (Team Asics)
5- Pierre SAUCY
Les 5 premières femmes au scratch:
1- Karen COURCELLE (Marseille Trail Club)
2- Sylvaine CUSSOT (Free Run 72-I-run)
3-Laurie ATZENI
4- Perrine SCHEINER (Marseille Trail Club)
5- Sophie BOISSONT
L’ensemble des résultats du trail des Drailles en ligne sur le site de la course, ainsi que les résultats du Trail de la Brèche (18km).
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